Lorsque le réveil sonna de bonne heure le lendemain matin, Fanny eue du mal à se réveiller. Pourtant il fallait se lever, c’était le 4 Juillet et la journée allait être longue et bien remplie.

Après une douche sous laquelle elle s’attarda un peu, elle descendit pour préparer le petit déjeuner. Elle appréhendait de se retrouver face à Grant et surtout face à ses sentiments pour lui. Elle descendit doucement l’escalier, pour ne pas le réveiller au cas où il serait encore endormi. Aucune trace de Grant au rez-de-chaussée, il avait dû sortir vérifier les abords de la maison. Ouf, ça lui laisserait un peu de temps pour gérer ses émotions avant de pouvoir l’affronter.

Elle était en train de faire cuire des œufs et du bacon, quand il rentra.

- Je viens de faire le tour de la maison sur un rayon de 500m. Aucuns soucis. Vous pouvez vous détendre et prendre tranquillement votre petit déjeuner.

- Merci Grant. Des œufs et du bacon ?

- Oui, merci. Je meurs de faim.

- Café ?

- Volontiers. A quelle heure devez-vous être au Ranch aujourd’hui ? dit-il en entamant son assiette.

- Pour 8h00. On doit installer les stands, préparer les tables pour le déjeuner, tout mettre en place dans la grange pour l’animation de ce soir, réceptionner la livraison du traiteur, etc….. Tout doit être en place pour midi. Aujourd’hui vous pouvez vous détendre et profiter de la journée. Je ne risquerais rien, je serais toujours avec Olivia ou une autre personne du Ranch. Il y aura trop de monde pour que Randy tente quoique ce soit. Je pense qu’il va essayer de se faire oublier pendant quelques temps.

- Je profiterai de ce moment, pour passer chez moi prendre des affaires pour plusieurs jours. Je ne serais jamais loin, si vous avez le moindre problème, n’hésitez pas à m’appeler surtout.

Ils finirent leur petit déjeuner et se mirent en route pour le Ranch.

L’installation des stands de jeux, du barbecue et des tables de restaurations occupa toute sa matinée. Elle finissait d’installer les tables dans la grange lorsque les premiers invités arrivèrent. C’est elle qui serait au bar aujourd’hui. Olivia l’aiderait ce midi et ce soir, mais dans l’après-midi elle animerait les différents jeux prévus. Tony Morano s’était proposé pour le barbecue, aidé de Lauren, la fille de John Walker.

Fanny n’eue pas une minute à elle ce jour-là. La fête eue beaucoup de succès auprès des petits comme des grands. Tout le monde se régala avec le barbecue. Les enfants profitèrent tout l’après -midi du grand château gonflable installé pour l’occasion. Les plus âgés s’essayèrent au tir à la carabine, à la course en sac, au tir à la corde et aux différents autres jeux organisés tout au long de l’après-midi par Olivia.

Grant surveillait Fanny de loin. Il fit en sorte de toujours avoir un œil sur elle.

Fanny qui tenait le stand des boissons, ne pouvait s’empêcher de chercher Grant du regard. Elle remarqua que Lauren, avait jeter son dévolu sur lui. La jeune fille, âgée de 18 ans, avait apparemment craqué pour lui. Elle ne cessa de toute la journée, de lui tourner autour, de flirter avec lui, de lui apporter un verre ou une assiette de nourriture, etc….. Grant avait l’air de se prendre à son jeu et participait volontiers quand la jeune fille le sollicitait. Elle le surprit à plusieurs reprise, tenant Lauren dans ses bras et la jeune fille rayonnait de bonheur. Fanny sentie la jalousie l’envahir à chaque fois. Mais pourquoi était-elle jalouse ? Il était libre après tout !

A la tombée de la nuit tout le monde fût invité à se regrouper dans la grange pour aller se restaurer au buffet et écouter le concert. Il y avait assez de place pour danser et s’amuser. Fanny vit Lauren et Grant danser plusieurs fois ensemble. La jeune fille, dansa aussi avec Tony et Owen, remarqua Fanny. Que cherchait-elle ? Voulait-elle rendre Grant jaloux en faisant mine de s’intéresser à d’autres hommes ? Ou bien était-ce le contraire ? Se servait-elle de Grant pour rendre l’un des deux jeunes hommes jaloux ?

Plusieurs cowboys virent, chacun à leur tour, l’inviter à danser. Olivia la poussa à accepter. Elle était jeune et elle devait profiter de la vie et s’amuser. Elle céda et alla se défouler sur la piste de danse.

Grant ne pouvait détacher son regard de Fanny. Avec ses cheveux relevés en chignon dont quelques mèches s’échappaient, flottantes librement sur son cou dénudé, sa robe à bretelle dont le décolleté laissait deviner la naissance de ses seins et dévoilait ses longues jambes élancées et bronzées, Fanny était plus attirante que jamais. Il dansait avec Lauren, mais il ne la voyait pas. Il n’avait d’yeux que pour Fanny.

Essouflée, elle revint s’assoir derrière le bar. Pendant qu’elle buvait un verre d’eau elle remarqua que Grant dansait avec Lauren. Elle eue un pincement au cœur et Olivia la fit sursauter lorsqu’elle s’approcha d’elle par derrière :

- Je crois que cette jeune fille a le béguin pour notre beau cowboy, dit-elle pour taquiner Fanny dont elle avait remarqué le trouble à chaque fois qu’elle se trouvait en la présence de Grant. J’espère que Grant saura lui faire comprendre qu’il est beaucoup trop âgé pour elle.

- C’est sa vie, il fait ce qu’il veut, répondit Fanny, plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu.

- Je sens une pointe de jalousie dans ta voix. Aurais-tu un faible pour lui ? la taquina de nouveau Olivia.

- Pas du tout, qu’est-ce que tu vas imaginer. C’est juste qu’ils sont adultes, ils savent ce qu’ils font. Lauren n’a cessé toute la journée, de draguer Grant, Owen ou Tony. Qu’ils s’amusent, c’est leur problème. Ça ne me regarde pas. J’aimerais seulement qu’il est la décence de ne pas l’amener chez moi.

- Ne t’en fais pas pour ça. Grant est quelqu’un de droit. Il laisse Lauren faire, mais elle ne l’intéresse pas. Il ne regarde que toi. Tu ne l’as peut- être pas remarqué, mais il ne cesse de te regarder. Ne me dis pas que c’est parce que c’est son rôle, parce que les yeux avec lesquels il te regarde ne sont pas ceux d’un garde du corps.

- Tu te fais des idées. Regarde comment il flirte avec Lauren. Et oui, je te le dis, il ne me regarde que parce qu’il est mon garde-du-corps et rien d’autre.

- Je serais toi, ma grande, je ne laisserais pas cette petite te le prendre. Vous feriez un beau couple. N’attends pas trop longtemps, sinon il va se lasser de t’attendre et tu vas le perdre.

Ce qu’Olivia venait de lui dire, mit le doute à Fanny quant au comportement de Grant envers elle. Elle avait peut-être mal interprété ses regards, ses gestes et ses paroles. Elle fût tirée de sa réflexion par la voix d’Olivia dans le micro, qui annonçait que le feu d’artifice qui clôture la soirée, allait être tiré. Elle invitait tout le monde à se rendre dans le pré voisin, derrière les barrières de sécurité.

Fanny sortie de la grange et se mit un peu à l’écart du groupe, pour admirer ce magnifique feu d’artifice. Elle avait besoin de ces quelques minutes rien qu’à elle, pour remettre de l’ordre dans ses idées et profiter du moment. Elle n’entendit pas Grant arriver derrière elle et elle sursauta quand il déposa sa veste sur ses épaules.

- Vous allez prendre froid, lui dit-il à l’oreille.

Elle réprima un frisson en entendant sa voix rauque et en sentant son souffle chaud dans son cou. Il garda les mains sur ses épaules et elle eue envie de se laisser aller à se blottir dans ses bras. Afin de garder les pieds sur terre elle lui dit :

- Où est Lauren ?

- Lauren ? Pourquoi me parlez-vous de Lauren ?

- Je vous ai vu flirter avec elle toute la journée, je pensais que vous seriez avec elle ce soir.

- Lauren n’est qu’une enfant. Ce n’était qu’un jeu pour elle et comme je n’étais pas enclin à y répondre, elle s’est tournée vers Tony. Et c’est mieux ainsi, il est de son âge.

Il l’a pris dans ses bras et d’une voix douce et rauque lui dit :

- Il n’y a aucune autre femme que vous qui ne m’intéresse.

Troublée, Fanny se laissa aller, s’appuya contre le torse de Grant et contempla le feu d’artifice comme dans un rêve.

Une fois le feu d’artifice terminé, ils restèrent blottis l’un contre l’autre. Fanny n’osait pas bouger. Elle voulait que ce moment ne se termine jamais. Lorsque Grant desserra son étreinte et se posta devant elle, elle ne vit que la lune se refléter dans ses yeux. Grant plaça une main sur la nuque de Fanny et de son autre bras lui enserra la taille pour serrer son corps contre le sien. Dans un souffle il prononça son prénom et lui pris les lèvres tendrement. Il ne pouvait plus résister. Les lèvres si charnues et si sensuelle de Fanny étaient irrésistiblement attirantes. Leur goût sucré lui fit perdre la raison. Fanny s’accrocha à son cou et savoura ses baisers. Son cœur battait la chamade et elle oublia tout, ne se laissant aller qu’aux baisers de Grant et à ses sentiments. Leurs baisers devinrent de plus en plus passionnés. Les mains de Grant parcouraient frénétiquement son corps. Elle sentait la chaleur de ses mains puissantes, au travers du fin tissu de sa robe. Lorsque la langue de Grant caressa la sienne, elle gémit de plaisir. Grant dû faire un effort surhumain pour détacher ses lèvres de celles de Fanny.

- Tu me rends fou, dit-il la voix rauque de plaisir. C’est un supplice de rester si prêt de toi sans pouvoir t’embrasser et te toucher. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir encore te résister, dit-il tout en l’embrassant dans le cou.

Tout à coup, comme piqué par une guêpe, il s’écarta brutalement de Fanny et dit :

- Tu ferais mieux d’aller t’installer chez Olivia et que moi je regagne mon logement, car si je dois passer encore une nuit chez toi, je n’arriverais plus à me contrôler et je ne veux pas que tu fasses une chose que tu pourrais regretter le lendemain.

Hébétée, Fanny le vit partir. Elle ne fût pas capable de bouger pendant quelques minutes. Elle sentait encore la chaleur du corps de Grant contre le sien et la saveur de ses lèvres sur les siennes. Elle regagna le Ranch le corps bouillonnant de leur étreinte.

Quand Olivia la vit arriver les joues rosies par l’émotion, les yeux pleins d’étoiles et avec la veste de Grant sur les épaules, elle comprit ce qui s’était passé avant même que Fanny ne le lui raconte. Elles bavardèrent comme 2 adolescentes, jusque tard dans la nuit.

Fanny ne pouvait pas rester chez Olivia, elle ne pouvait pas laisser « Harmonie » toute seule chez elle. Elle n’allait pas cesser de vivre à cause de Randy Pratt. Il fallait qu’elle reprenne le court normal de sa vie. Il n’oserait pas revenir au Ranch et s’attaquer à elle. Il y avait trop de monde auprès d’elle. Elle aida Olivia à ranger les vestiges des festivités de la veille et c’était exténuée qu’elle rentra chez elle. Elle se laissa tomber sur son canapé et s’endormie sans même avoir eu le temps de prendre une douche et de manger.

En se réveillant ce matin- là, Fanny crut qu’elle avait rêvé son étreinte avec Grant. Mais la veste de celui-ci sur le dossier du canapé était la preuve que ce qui c’était passé la veille, était une réalité. Encore fatiguée par ce long week-end, Fanny eue du mal à se préparer et à être à l’heure pour rejoindre le Ranch. C’était l’espoir de croiser Grant qui la poussa à aller travailler. Toute la journée elle guetta à la fenêtre de le voir passer dans la cour. Au moindre bruit de porte, son cœur battait la chamade et elle espérait que ce soit lui. Elle eue beaucoup de mal à se concentrer sur son travail. Son esprit était ailleurs. Elle repensait sans cesse aux baisers de Grant et à ses mains sur son corps. Olivia la surprit à rêvasser à son bureau et la taquina un peu :

- Tu rêves à ton beau cowboy ?

- Oh désolée ! Je ne sais pas ce que j’ai aujourd’hui. Je n’arrive pas à fixer mon attention. Mes pensées dérivent sans cesse.

- Moi je sais ce que tu as. Tu es amoureuse.

- Tu crois ?

- Oh que oui.

- Mais lui m’aime-t-il aussi ? Il m’a dit qu’il me désirait. Mais désirer et aimer sont des sentiments bien différents. Et je pense qu’il ne m’aime pas réellement. La preuve en est la façon dont il est parti et m’a laissé plantée là, comme une godiche, l’autre soir.

- Seul le temps laisse exprimer les sentiments.

Olivia sortie et laissa Fanny méditer sur ces derniers mots.