CHAPITRE 9

6 minutes de lecture

Dimanche soir, elle se préparait une salade quand elle entendit la porte d’entrée se fermer. Son cœur se mis à battre la chamade et elle se précipita, pensant que c’était Grant qui arrivait enfin. Elle lâcha le torchon qu’elle avait dans les mains quand elle s’aperçut que l’homme qui se tenait dans son entrée n’était pas Grant, mais Randy Pratt. Elle partit en courant vers la porte de la cuisine, qui menait vers l’extérieur, pour lui échapper. Mais il la rattrapa et l’agrippa par la taille. Elle le frappa de toute ses forces, mais ses coups paraissaient glisser sur lui, il resta stoïque, un sourire malicieux sur les lèvres. Il l’attrapa par les cheveux et lui renversa la tête en arrière.

- Je t’avais dit que je reviendrais finir ce qu’on avait commencé, dit-il avant de lui prendre avidement la bouche. Tu t’es bien moqué de moi, petite salope. Je t’ai observé avec ce crétin de Grant Harrisson. Vous vous amusez bien tous les 2. Tu n’es qu’une petite allumeuse. Avec moi tu faisais ta petite sainte, mais je te retrouve ensuite dans son lit. Tu n’es qu’une garce. Tu es tellement belle quand tu fais l’amour, dit-il en l’embrassant dans le cou. Tu aimes quand on t’embrasse comme ça, continua-t-il.

Fanny compris qu’il les avait observés pendant leurs ébats. Elle était tétanisée de peur et se mit à pleurer.

- Tu vas me donner ce que j’attends depuis longtemps. Tu vas voir tu vas aimer. Je vais te donner encore plus de plaisir que lui.

Randy la plaqua violement à plat ventre sur le plan de travail. Fanny tremblait de peur, il allait la violer. Personne n’allait venir à se secours cette fois, il fallait qu’elle réagisse. Elle se souvint du couteau, dont elle s’était servie quelques minutes auparavant et qu’elle avait posé à cet endroit. Elle leva un peu les yeux et le vit. Il était à portée de main, elle devait faire très vite. Alors que Randy relâchait son étreinte pour relever sa robe et déboutonner son propre jean, elle s’empara du couteau, se retourna vivement et le lui planta dans le ventre. Hurlant de douleur et de rage, il se recula suffisamment pour que Fanny puisse s’enfuir. Elle se précipita hors de chez elle et couru en direction du Ranch. Randy était à sa poursuite, fou de rage. Il hurlait qu’il allait la tuer. En traversant le bosquet qui la séparait du Ranch, elle regardait sans cesse en arrière pour voir si Randy la rattrapait. Elle trébuchait, mais ne tombait pas. Il ne fallait pas qu’elle tombe sinon elle était perdue. Elle sorti enfin du bosquet et arriva dans la cour devant le Ranch. Heureusement pour elle, Randy était ralenti par sa blessure au ventre qui saignait abondement et elle avait encore quelques longueurs d’avances sur lui. Au loin, elle vit John Walker et Owen Brown qui traversaient la cour. Elle cria leur prénom. Quand ils la virent poursuivi par Randy Pratt, ils se précipitèrent vers elle. Owen la fit passer derrière lui pendant que John maitrisa Randy. Ce dernier très affaiblit par sa perte de sang et la course qu’il venait de faire, tenait à peine sur ses jambes. John n’eut pas de mal à l’immobiliser pendant qu’Owen appelait le Shérif.

Grant revenait des écuries quand il vit la voiture du Shérif et l’ambulance devant chez Olivia. Il s’avança, se demandant ce qu’il avait bien pu arriver à Olivia. Quand il vit Randy Pratt sur la civière, être transporté dans l’ambulance, il prit peur et parti à la recherche de Fanny. Il l’a découvrit assise sous le porche, en larmes, répondant aux questions du Shérif, une couverture sur les épaules et Olivia à ses côtés. Il se précipita vers elle :

- Fanny ça va ?

- Non ça ne pas, cria-t-elle. Il nous a vu. Il nous a espionné pendant qu’on faisait l’amour. Il est rentré chez moi pour me violer.

Elle se leva en le regardant droit dans les yeux et en lui hurlant

- Tu n’étais pas là. Tu avais dit que tu me protègerais, qu’il ne me ferait rien. Si tu m’aimais tu aurais été là, avec moi et tu l’aurais empêché de m’agresser une nouvelle fois.

- Il t’a violé ? bredouilla-t-il.

- Non. Je lui ai planté un couteau dans le ventre et je me suis enfuie. Si John et Owen n’avaient pas été là, dieu seul sait ce qu’il aurait pu me faire. J’avais confiance en toi.

Grant voulu la prendre dans ses bras en disant :

- Je suis là maintenant.

Elle le repoussa violement, en rage :

- Ne me touche pas, ne me touches plus. Toi aussi tu as joué avec moi, avec mes sentiments. Tu ne m’as pas dit que tu m’aimais toi aussi quand je t’ai déclaré mon amour pour toi l’autre jour. Je ne suis qu’un objet sexuel à tes yeux. Tu ne vaux pas mieux que lui. Je ne veux plus jamais te voir.

Grant voulut s’approcher d’elle pour la prendre de nouveau dans ses bras, mais Olivia s’interposa et dit d’une voix tranquille :

- Grant, vous feriez mieux de rentrer chez vous. Je m’occupe d’elle. Elle va rester ici cette nuit. Rentrez et laissez-lui un peu de temps.

La mort dans l’âme, abattu, le cœur brisé, il prit le chemin de son logement. Une fois chez lui il s’assit sur le bord de son lit et pleura pour elle. Il pleura sur sa propre stupidité, sur la réaction qu’il avait eu en la laissant seule quand elle lui avait avoué ses sentiments pour lui. Quel idiot il faisait. La colère l’envahit. Il devint fou de rage contre lui-même. Il fallait qu’il sorte, sinon il allait tout casser. Il partit en courant droit devant lui en direction des plaines. Il courut, courut, courut encore, jusqu’à en perdre le souffle. Il tomba à genoux et Il resta là, assis à observer le coucher de soleil, la tête vide et le cœur en miette. Il regagna son logement peu après et resta toute la nuit, allongé sur son lit, les yeux grands ouverts sans pouvoir trouver le sommeil.

Fanny prenait son petit déjeuner sur la terrasse quand Olivia la rejoignit toute excitée :

- Fanny, bonne nouvelle. Le shérif vient de m’appeler. Randy Pratt a été condamné à 3 ans de prison ferme. Il sera transféré dans une prison dans un autre état et à sa sortie il aura une obligation de suivi psychiatrique pendant 1 an minimum. Tu vas enfin pouvoir dormir tranquille.

- Merveilleux ! rétorqua Fanny sans grand enthousiasme.

- Oh ma chérie, ça me fait de la peine de te voir si malheureuse. Tu devrais avoir une bonne discussion avec Grant. Ça permet de dissiper les malentendus et de mettre les choses au clair.

- Tu as peut- être raison, mais j’ai peur. Je suis partagée entre l’envie de courir le retrouver et ce sentiment de trahison. J’ai l’impression de n’avoir été qu’une distraction pour lui. Lorsque je lui ai avoué mes sentiments, il était gêné, il a mis une barrière entre nous et il est parti sans un mot. Je ne l’ai pas vu pendant plusieurs jours, jusqu’à mon agression. S’il avait été avec moi, tout ça ne serait pas arrivé. Il avait dit qu’il me protègerait et il n’était pas là au moment où j’en avais le plus besoin. J’ai perdue confiance en lui. Je lui en veux énormément.

- Ce n’est pas à moi qu’il faut dire tout ça, mais à lui.

Fanny s’adossa à sa chaise. Elle ne savait que faire. Olivia avait raison, mais il lui faudrait beaucoup de courage pour oser aller frapper à la porte de Grant après ce qu’elle lui avait balancé au visage. Elle se donna encore quelques jours pour y réfléchir.

C’est alors que Pédro arriva sur la terrasse, essoufflé et tendit une feuille de papier à Olivia.

- Grant est parti, dit-il. Il était en retard et comme ça n’est pas dans ses habitudes, je suis allé frapper chez lui pensant qu’il n’avait pas entendu son réveil. Comme il ne répondait pas, je suis entré et j’ai découvert ce mot sur la table de la cuisine.

Olivia tendit le mot à Fanny :

« Désolé.

Je dois partir.

Prenez soin de Fanny.

Merci. Adieu

Grant »

Fanny quitta la terrasse en courant et en larmes. Olivia avait le cœur brisé pour elle. Elle s’en remettrait, mais ça prendrait beaucoup de temps.

- Merci Pédro. Pouvez-vous demander à John Walker de venir me voir s’il-vous-plait.

- Oui Madame.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Sabrina CRESSY ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0