CHAPITRE 11

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Grant travaillait à la scierie depuis son départ du Ranch. Son nouveau patron lui louait une chambre au-dessus des bureaux, pour une somme très raisonnable. Ça permettrait à Grant de mettre de l’argent de côté et d’avoir un apport financier afin de pouvoir contracter un prêt bancaire pour acheter son propre Ranch dans quelques temps. Ainsi il aurait de quoi subvenir aux besoins de Fanny, s’il arrivait à se faire pardonner et à la reconquérir un jour. Lorsqu’un employé d’Olivia venait chercher du bois, il lui demandait des nouvelles de Fanny. Il était extrêmement malheureux, mais il respectait sa décision de ne plus la revoir et c’était pour ça qu’il avait quitté le Ranch. La décision de quitter le Ranch avait été très difficile à prendre, mais c’était la meilleure chose à faire. Il ne pouvait pas rester au Ranch et croiser Fanny tous les jours, sans pouvoir être avec elle. Il ne voulait pas non plus la faire souffrir en lui imposant sa présence. Pour qu’elle soit heureuse, il avait préféré partir, même si lui devait souffrir en silence. Il s’était installé en ville, non loin du Ranch car il espérait, qu’un jour, elle pourrait lui pardonner et qu’il pourrait la reconquérir. Il s’était jeté à corps perdu dans le travail, pour oublier sa douleur et pour essayer d’oublier Fanny. Quand il ne travaillait pas à la scierie, il faisait des petits boulots, afin de mettre plus d’argent possible de côté et rapidement. Plus il travaillait, moins il pensait à Fanny et moins il souffrait. Il ne dormait que quelques heures par nuit.

Il restait en contact régulier avec Olivia. Elle avait compris pourquoi il était parti et elle en souffrait pour eux 2. Elle voyait qu’il était mal et qu’il se tuait à la tâche, même s’il essayait de ne rien lui laisser paraître. Il lui demandait des nouvelles de Fanny toutes les semaines. A plusieurs reprises, Olivia avait failli lui parler de la grossesse de Fanny, mais elle s’était ravisée à temps à chaque fois. Elle avait fait la promesse de ne rien dire. Pourtant, elle était persuadée que ce bébé pourrait les réconcilier.

La grossesse de Fanny se passait très bien. Le bébé se développait normalement et son ventre s’arrondissait petit à petit. Fanny était radieuse. La veille de noël, le gynécologue lui annonça qu’elle attendait un petit garçon. Fanny avait toujours rêvé d’avoir un fils. Elle ne pouvait recevoir plus beau cadeau de noël. Elle eue une pensée pour Grant et son cœur se serra. Elle aurait tant aimé qu’il vive ces instants merveilleux avec elle, mais il ne le méritait pas. Elle pensait qu’elle avait pris la bonne décision pour le bien de son fils et pour son propre bien à elle. Olivia l’accompagnait à chaque rendez-vous médicaux. Elle serra la main de Fanny, comme pour lui assurer son soutien, lorsqu’elle la vit avec les larmes aux yeux en sortant de chez le gynécologue.

Elle avait arrêté de monter à cheval. Elle ne voulait pas risquer de faire une chute. Pour ne pas délaisser « Magic », elle se promenait en le tenant avec la longe. « Magic », comme beaucoup d’animaux, avait senti les changements qui s’opéraient en elle. Il avait changé de comportement avec elle et souvent il approchait son museau du ventre de Fanny comme pour le caresser. Fanny était très émue à chaque fois qu’il avait ce geste tendre envers elle. C’était un cheval exceptionnel et formidable. Malgré sa taille imposante, Fanny savait qu’elle ne risquait rien avec « Magic », qu’il ne lui ferait aucun mal.

L’hiver passa lentement. Il fit très froid. Lorsque Mars arriva accompagné du redoux, elle reprit vie telle une marmotte qui sort de son hibernation. Les températures remontèrent vites et Fanny n’avait plus de quoi s’habiller. En hiver elle pouvait mettre des pantalons et des pulls amples, mais maintenant, il lui fallait des tenues plus légères et plus adaptées à son état. Elle demanda à Olivia de l’accompagner en ville pour y faire un peu de shopping. Elle voulait aussi en profiter pour acheter tout le nécessaire pour accueillir le bébé. Olivia était un peu angoissée à l’idée que Fanny aille en ville et risque d’y croiser Grant, mais à y réfléchir ça serait peut-être une bonne chose.

Olivia et Fanny se rendirent donc en ville un après-midi, pour y faire leurs achats. Fanny trouva quelques ensembles de grossesse et des vêtements pour le bébé. Olivia toute excitée à l’idée de devenir grand-mère de substitution, offrit à Fanny d’acheter tout le mobilier pour la chambre du bébé. Le mobilier serait directement livré et monté chez Fanny la semaine suivante.

Ravies de leurs achats, elles s’octroyèrent une glace à la terrasse d’un café. Fanny était totalement détendue. Ça faisait longtemps qu’Olivia ne l’avait pas vu si paisible. Elles savouraient de sentir le soleil chaud sur leur visage. Toutes les deux firent durer ce moment au maximum. Elles papotèrent de la future décoration de la chambre du bébé. Olivia qui était impatiente de connaître le prénom du bébé, essaya une nouvelle fois de tirer les vers du nez de Fanny, mais celle-ci résista. Elle voulait garder la surprise. Elle disait à chaque fois « bébé surprise, prénom surprise ».

Grant devait livrer une commande chez un particulier. En se garant juste devant le portail, pour décharger, il vit Olivia à la terrasse du café, juste en face. Il allait traverser pour la saluer quand il vit que Fanny l’accompagnait. Elle était radieuse, elle riait, elle avait l’air heureuse. Elle était encore plus belle et désirable que dans son souvenir. Il ne fallait pas qu’il manque cette occasion, il devait aller lui parler. Il allait traverser la rue quand un camion passa. Lorsque la voix fût dégagée, Fanny et Olivia s’étaient levées et étaient sur le point de quitter le café. C’est alors qu’il découvrit le ventre arrondi de Fanny. Abasourdit, il stoppa net son élan et faillit même se faire renverser. Fanny ne l’avait pas remarqué, mais Olivia oui et elle lui adressa un sourire désolé. Grant n’en revenait pas. Fanny était enceinte. Est-ce que c’était son enfant ? Est-ce qu’elle avait refait sa vie avec un autre ?

- Monsieur ? dit un homme derrière lui.

Grant reprit ses esprits et livra son client.

Il ne cessa de toute la journée, de penser à Fanny et à l’enfant qu’elle attendait. Il essayait d’estimer à quel stade de sa grossesse elle en était, pour savoir si cet enfant était le sien ou non. Il se tortura l’esprit avec cette question, jusqu’au soir.

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