Dans la soirée, Grant se rendit au Ranch. Il avait besoin de réponses. Il frappa à la porte d’Olivia.

- Bonsoir Olivia.

- Bonsoir Grant, répondit Olivia surprise de sa présence ici.

- J’ai à vous parler.

- Bien sûr. Entrez.

Ils s’installèrent au salon avec une tasse de café.

- Je sais de quoi vous voulez me parler, commença Olivia, et je ne peux rien vous dire. C’est à Fanny de le faire.

- Comment avez-vous pu me cacher qu’elle était enceinte ?

- Je lui ai dit de vous en parler, que vous étiez en droit de savoir, mais elle m’a fait promettre de ne rien vous dire. Elle ne voulait pas que vous appreniez l’existence de cet enfant.

- Vous pouvez peut-être au moins me dire si elle a refait sa vie ?

Olivia réfléchit un instant, tiraillée entre sa promesse faite à Fanny et l’envie de révéler à Grant que l’enfant était le sien. Si elle lui disait qu’elle n’avait pas refait sa vie, ça n’était pas rompre sa promesse et en même temps, indirectement, elle pouvait faire comprendre à Grant que ce bébé était le sien.

- Non. Elle ne voit personne depuis votre séparation.

- Olivia, vous devez me le dire, je deviens fou : c’est mon bébé ?

- Je suis désolée, Grant. Comme je vous l’ai déjà dit, j’ai fait une promesse à Fanny. C’est à elle que vous devez poser la question.

Grant se leva furieux de douleur. Il se mit à faire les 100 pas dans le salon. Olivia avait mal au cœur de le voir ainsi et de ne pas pouvoir lui dire la vérité.

- Mais pourquoi m’a-t-elle caché qu’elle portait mon enfant ?

- Enfin Grant, vous étiez parti sans laisser d’adresse. Elle n’avait aucun moyen de vous joindre.

- Mais vous auriez pu me le dire quand j’ai repris contact avec vous.

- Je ne pouvais pas. Elle m’avait déjà fait promettre de ne rien dire.

- Vous auriez pu lui dire où je me trouvais et la convaincre de venir m’en parler.

- J’ai essayé Grant, mais dès que je prononce votre nom, elle se met à pleurer. Elle n’est pas prête.

- Mais c’est mon bébé, cria-t-il désespéré et fou de douleur.

- C’est ce que je lui ai dit, mais ce sont ses choix et je me dois de les respecter.

Olivia se leva à son tour et s’approcha de Grant pour lui prendre les mains.

- Pour le moment elle n’est pas prête. Laissez-lui encore un peu de temps.

- Mais je l’aime, dit-il les larmes aux yeux.

- Alors, allez le lui dire.

- Vous avez raison, j’y vais de ce pas, dit-il excité à l’idée de retrouver Fanny.

Olivia le retint par le bras

- Non, Grant, je ne crois pas que ça soit une bonne idée à cette heure-ci. Il est tard, elle doit dormir. Comme je vous l’ai déjà dit, elle n’est pas prête à vous revoir pour le moment. Commencez peut-être par lui téléphoner, pour reprendre contact. Selon sa réaction, vous pourrez ensuite tenter de la revoir.

- Oui, vous avez raison. Je lui téléphonerais dès demain. Merci Olivia

Dans un élan d’euphorie, il embrassa Olivia sur la joue avant de sortir précipitamment de la maison.

Olivia, quant à elle, était soucieuse de la réaction de Fanny lorsqu’elle recevrait l’appel de Grant. Comment allait-elle réagir ?

Grant n’avait pas dormi de la nuit. Il était tellement impatient de parler à Fanny, même si ce n’était qu’au téléphone. Il l’appellerait à la pause déjeuner. La matinée lui parue interminable. Quand l’heure du déjeuner sonna, il se mit à l’écart et composa le numéro de Fanny, sur son téléphone portable.

- Allo ? dit Fanny en décrochant

Grant avait le cœur qui battait à 100 à l’heure.

- Fanny ?

- Oui.

- C’est…… c’est Grant.

A l’autre bout du fil, Fanny faillit s’évanouir en entendant son nom.

- Fanny ça va ? Tu es toujours là ? dit Grant inquiet par ce silence.

Fanny repris ses esprits

- Oui, je suis toujours là. C’est que je ne m’attendais pas à ce que tu m’appelles un jour.

L’instant de surprise passé, sa colère ressurgie

- Que veux-tu ? demanda-t-elle d’une voix tranchante.

- Te voir, alla directement au but Grant.

- Et bien moi je n’ai pas envie de te voir, mentit-elle.

Au contraire, elle mourait d’envie de le voir. Mais elle n’allait pas se jeter dans ses bras après tous ces mois de silence et la façon dont il l’avait quitté.

- Je t’en prie Fanny, il faut que je te parle. Il faut que je m’explique et je ne veux pas le faire au téléphone.

- Désolée, il n’y a rien à expliquer. Tes actes ont parlé pour toi. Tu as joué avec moi, avec mes sentiments et quand tu t’es rendu compte que j’étais tombée amoureuse de toi, tu as pris peur et tu t’es enfuit. Comme un lâche. Tu n’as même pas été capable de rompre correctement avec moi. Tu m’as planté comme une vieille chaussette inutilisable. Tu ne sais pas à quel point tu as pu me faire mal, Grant. Et je ne veux pas prendre le risque de te revoir pour souffrir à nouveau encore plus. Mes sentiments pour toi son encore trop forts. Je ne suis pas prête à te revoir pour le moment.

- Fanny, non, je t’en prie. Ecoutes moi.

Mais elle avait déjà raccroché.

Fanny éclata en sanglots à son bureau. Olivia entra à ce moment et compris tout de suite ce qui avait pu se passer pour la mettre dans cet état. Elle la prit dans ses bras pour la consoler et attendit qu’elle fût capable de parler pour lui poser la question :

- C’était Grant, n’est-ce pas ?

- Oui.

- Fanny, combien de temps encore vas-tu t’infliger une telle souffrance. Tu dois lui parler et lui dire pour le bébé.

- Il n’en ai pas question et tu le sais.

Fanny parti claquant la porte. Elle se dirigea vers les écuries pour aller chercher du réconfort auprès de « Magic ». Lui seul arrivait à l’apaiser.

Grant avait le cœur en miettes. Il était désespéré. C’est maintenant qu’il prenait conscience, à quel point il l’aimait. Il était même fou d’elle. Il ferait n’importe quoi pour elle, pour son bébé. Il était prêt à tout.

Afin d’oublier sa douleur, il repartit travailler sans même avoir déjeuner. Il savait ce qu’il devait faire et il s’accrocha à cette idée.