Chapitre 4

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Les jours passent sans qu'aucune attaque n'est lieu et c'est mieux ainsi. Après tout, ces monstres ne nous veulent pas de mal, on les y oblige. Au moins, notre monde n'est pas détruit. Mais combien de temps cela va durer ? On ne peut pas le savoir malheureusement.

Je me balade dans la base, c'est très calme. Il n'y a pas eu d'expérience sur la fusion depuis notre échec de la dernière fois. Je ne veux pas lui faire de mal, même si lui a confiance en moi. Mon arme est trop puissante, c'est pour cela qu'elle est plus grande.

Tandis que je suis perdue dans mes pensées, je croise Riley qui m'interpelle.

- Cela fait un moment que je ne t'ai pas vu...

- Normal, étant donné que sans attaque je ne te sers à rien.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que je pense à ces pauvres créatures qui eux n'ont jamais rien demandé et pourtant souffre, nous vivons la même chose qu'eux à la différence près que moins d'armes meurt que de monstres.

- Mais nous ne pouvons rien y faire.

- Tu penses vraiment ça ?

- Bien sûr, on ne va pas aller dans leur monde pour courir au massacre.

- Eh bien, on voit qui se bat et qui dirige ici, je murmure suffisamment fort pour qu'il m'entende.

Puis je lui tourne le dos et me dirige vers ma chambre, je ne peux pas accepter tout cela. Je me rends compte de ce que j'ai dit. La vérité, c'est que je n'ai pas connaissance de la souffrance des monstres car j'ai perdu la mémoire. En revanche, j'ai le sentiment, la conviction que c'est vrai. Ils souffrent de la situation.

L'heure du repas arrive alors je me décide à y aller, même si je n'ai pas faim. Si je ne veux pas mourir au combat, il faut que j'aie la force de résister. Je vais tranquillement au réfectoire en espérant pouvoir rester seule. Je ne veux croiser personne. Même si c'est le cas, j'emmène mon plateau avec moi pour manger au bord de l'eau, c'est un endroit calme où personne ne va. Je finis de manger assez vite mais je reste là pour regarder le soleil se coucher, cela fait si longtemps que je n'ai pas été témoin de cette scène, pourtant si belle. Quand il fait entièrement nuit, je me lève et retourne poser mon plateau. Ensuite, je retourne à ma chambre pour dormir. Je suis très fatiguée, même si je n'ai pas vraiment été active aujourd'hui, j'ai beaucoup réfléchi. J'imagine que c'est une fatigue mentale.

Je me réveille à l'aube et je pars petit-déjeuner mais je n'ai toujours pas faim. Cependant, j'ai envie de manger par gourmandise. Tandis que je croque une bouchée de ma tartine de pain grillé et généreusement garnie de beurre, Emma me rejoint. Elle me propose de sortir faire du shopping car il n'y a rien à faire ici et qu'elle s'ennuie. J'accepte et on finit notre repas ensemble. Puis je vais me changer. Je mets un jean slim et un pull blanc pour faire face au froid de l'hiver, j'enfile un manteau avant de rejoindre Emma à la sortie de la base. Je constate que nous portons presque la même tenue, la seule différence étant son haut qui est rose pâle. Nous ne portons pas non plus le même manteau. Elle porte un trench tandis que moi, j'ai une veste en simili cuir. Nous allons jusqu'au centre-ville à pied et profitons de la neige qui nous tombe dessus. Il y a plein de vêtements sympa. Nous nous rendons compte que nous avons quasiment les mêmes goûts, donc nous pourrons échanger nos vêtements.

L'heure de midi arrive très vite, nous nous amusons beaucoup. Nous mangeons dans un fast food et repartons à notre shopping. Une fois que nous avons fait presque tous les magasins de vêtements je m'arrête devant une librairie. Elle me demande si j'ai déjà lu un livre, je lui réponds que non. Du moins, je n'en ai pas le souvenir, mais cela m'intéresserait beaucoup alors nous rentrons dans la boutique. Je me retrouve à lire quelques résumés jusqu'à trouver une collection qui fait mon bonheur. Je me souviens avoir appris à lire dans l'autre monde mais ce n'est pas mon fort, je ne crois pas avoir eu l'occasion de lire de livre. Enfin, nous finissons par aller nous balader en ville pour profiter de cette fin de journée paisible.

Le soleil fini de se coucher quand tout se passe. Emma et moi nous hâtons de revêtir nos armures et de provoquer l'apparition de nos armes pour combattre ses trois immenses créatures. Nous n'attendons aucun ordre, le temps qu'il nous parvienne, il serait trop tard. Nous avons peu de chance de les battre mais nous pouvons toujours essayer de ralentir au maximum leur avancée dans la ville afin que les habitants puissent évacuer. Mais, nous risquons de mourir aujourd'hui.

Nous commençons à courir dans cet espace noir pour faire avancer nos armes en direction des monstres. J'arrive à leur niveau un peu avant Emma et sors deux épées car je ne pourrais pas les battre juste avec les points. Je les taillade autant que je peux et quand elle arrive, elle fait comme moi. Cependant, ils continuent leur avancer en nous faisant reculer au maximum. Je fais en sorte que mes épées aient chacune un rail roulant à la façon d'une tronçonneuse, ce qui les blesse beaucoup plus, me permettant de les ralentir encore un peu. Du coin de l'œil, je vois au loin une autre arme qui arrive pour nous aider mais ce ne sera pas suffisant, même si je suis avec eux. Je n'y prête plus attention car sinon je prends trop de risques. Si je peux éviter de me faire tuer, c'est mieux, même si ce n'est pas moi qui risque le plus parmi nous trois.

Je me demande comment nous allons nous en sortir quand je vois une quatrième personne être larguée par hélicoptère. La personne est en train de manifester son arme pendant qu'elle chute, mais elle se rattrape avec faciliter et élégance. Puis elle commence à se battre à nos côtés. C'est une jeune femme qui ne doit pas être beaucoup plus vieille que moi, elle doit avoir une vingtaine d'années. Nous commençons alors à gagner, mais des gens arrivent pour nous regarder, ils n'ont pas encore évacué. Alors je préviens les autres et demande à un d'entre eux de les évacuer. Mais il me regarde tous les trois car ils savent que si l'un de nous part, nous n'avons plus aucune chance. Alors une idée me vient en tête, je n'ai jamais essayé mais cela en vaut la peine. Ainsi, j'essaie de me séparer de mon arme mais sans pour autant en perdre le contrôle. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ça marche. Le lien physique se brise mais pas celui invisible. Je me dirige vers les habitants pour leur dire d'évacuer la ville en même temps que je contrôle mon arme avec la pensée, ce qui est beaucoup plus dur. Cela revient à faire deux choses en même temps, avec deux corps différents. Dans le cerveau, le contrôle passe avant tout par les aires motrices supplémentaires, c'est un peu comme si je devais imaginer deux actions différentes en simultanées, et en appliquée une seule à mon corps.

Tout le monde prend un peu de temps avant d'écouter ma consigne, je dois être trop jeune à leurs yeux. Mais ils finissent par se décider à partir, je les accompagne pour être sûr qu'il n'y ait pas d'autres dangers ou d'autres personnes encore présentes. Nous avançons dans la ville et nous récupérons toutes les personnes que nous trouvons sur notre chemin. Jusqu'à ce que je finisse par trouver un quatrième monstre qui est en train de terroriser un petit groupe d'habitants. Alors je préviens les autres et ramène mon arme auprès de moi tandis qu'un hélicoptère qui survole la ville me contacte pour me dire que ça va prendre du temps de ramener une cinquième arme.

Je retourne à l'intérieur de la mienne et commence à me battre contre le monstre qui, bizarrement, ne veut pas réellement me faire de mal. Plus je le regarde et plus je deviens nostalgique. Les souvenirs me reviennent, nous avons grandi ensemble. D'ailleurs, c'est lui qui m'a emmené dans l'autre monde, et c'est sa grand-mère qui m'a tout appris. Je ne peux pas le tuer, il me regarde avec pitié lorsqu'on m'ordonne de l'abattre. Je ne peux pas, des chaînes me retiennent. Je les vois briller pour me retenir à chacun de mes mouvements, même quand je veux fuir. Je comprends que c'est moi qui ai créé ces chaînes, je ne veux pas les enlever car je ne veux pas lui faire de mal. J'aime ce garçon comme mon frère, il fait partie de ma vie et je ne veux pas lui faire de mal. Les chaînes disparaissent et je lui demande de me suivre. Il accepte.

- Qu'est-ce que tu fais? Tu peux le tuer, alors vas-y!

- Non!

- Quoi?!

- Non, il ne nous veut pas de mal, quand j'ai été emmené dans l'autre monde, c'est son foyer qui m'a accueilli. En fait, ils ne veulent pas nous faire de mal, ils en sont obligés.

- C'est quoi cette histoire?

- Croyez-moi, il me l'a dit.

- Tu parles au monstre peut-être.

- Non ce sont des hommes et des femmes comme nous. Je coupe la connexion.

- Non, attends...

J'ai enfin pu rejoindre les autres :

- Arrêtez de vous battre, ils ne vous veulent pas de mal, mon ami va leur dire que c'est bon, nous ne leur voulons pas de mal.

- Quoi? dit alors Emma

- Tout comme nous, c'est le gouvernement qui les oblige à se battre.

- Je n'en crois pas un mot, dit la dernière arrivée

- Attends ! Regarde, ils s'arrêtent, dit Emma.

- Vous voyez.

A ce moment, un missile nous passe dessus, envoyer pour détruire les monstres. Alors je pars en compagnie de mon ami. Nous partons par l'océan. Je viens pourtant de leur dire que nous ne risquons rien. Mais cela leur importe peu. Certes, certains le faisaient de plein gré, mais comme chez nous, il ne faut pas faire une généralité. Et puisqu'ils le font, je n'ai rien à faire dans leur armée.

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