Chapitre 6

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Un bruit sourd retentit, suivi d'un cri. Keira sursauta dans son canapé, une main sur le cœur avec l'impression qu'il allait lâcher. De l'autre, elle chercha instinctivement autour d'elle sa batte de baseball ou son spray au poivre qu'elle ne trouva pas.

— Je l'ai !

Elle se calma dès qu'elle eut reconnu Chris, son carnet brandi telle une coupe de la victoire.

— Pardon ? murmura-t-elle d'une voix rauque.

— Je vous ai réveillée ?

— Quand on claque une porte, il y a des chances de réveiller quelqu'un, en effet, bougonna-t-elle.

Elle s'était endormie sans s'en rendre compte. Soudain, elle se redressa.

— Comment êtes-vous entré ?

— J'ai pris la clé, répondit-il avec un haussement d'épaules. Vu votre état, je n'allais pas attendre patiemment que vous m'ouvriez. Bref, j'ai trouvé une Chevrolet noire, aux vitres teintées, louée le jour de l'enlèvement de la petite par un des voisins, Simon Caron. Ce type habite dans la même rue qu'elle. Devinez quoi ? Il n'a jamais parlé de ça. Pas à moi en tout cas. Pourtant, je l'ai eu au téléphone. Il avait l'air triste pour elle, l'enflure.

— Et la plaque ?

Pas de réponse.

— Je vais aller le voir cet après-midi.

— Je me suis trompée ? insista Keira.

Toujours aucune réponse. Chris grogna avant de se laisser tomber à côté d'elle.

— D'accord, c'était bien le numéro que vous m'avez donné.

La jeune femme se sentit soudain plus légère. Elle était peut-être trouillarde, un peu folle, mais elle pouvait aider à retrouver Laurine. Tous ces efforts n'étaient pas vains. Pour la première fois, sa malédiction se révélait utile. Elle se leva, revigorée, pleine de courage, prête à affronter le monde entier.

— Super ! Allons-y tout de suite !

Le détective saisit son poignet pour la retenir. Prise de panique, elle perdit l'équilibre lorsqu'elle se dégagea brusquement. Chris l'attira à lui pour lui éviter la chute. Keira, le rouge aux joues, se retrouva ainsi mi-assise, mi-allongée sur ses genoux.

— Décidément, vous êtes déterminée à finir dans mes bras aujourd'hui.

Elle contracta ses muscles dans l'attente de la vision, de la douleur, mais rien ne se produisit. Son cœur pulsait jusque dans ses tempes. Chris la fixait, un sourire mutin aux lèvres, son regard scotché aux yeux verts de la jeune femme. Les joues en feu, elle se releva aussi vite qu'elle put. Il s'esclaffa devant sa gêne.

— Je vous en prie, Finley ! Ça n'a rien de drôle. Et si j'avais eu un nouveau malaise ?

— Je vous fais donc tellement d'effet que vous risquez le malaise ?

— Vous êtes impossible !

Il riait aux éclats. Entre ce rire doux et ce visage joyeux, Keira croyait rencontrer une autre personne. Une personne avec un sourire magnifique, sur laquelle elle s'était assise. Il reprit tout à coup son sérieux.

— Trêve de plaisanteries, je suis revenu pour vérifier si vous alliez bien.

— Je me sens beaucoup mieux, merci.

À sa grande surprise, elle disait la vérité. Son corps lui semblait moins frêle, la fatigue moins présente. La douleur, bien que toujours vivace, était supportable. Elle se demanda combien de temps elle avait dormi.

— OK, alors, je vous laisse.

— Je viens avec vous.

— Non. Nous avons déjà réglé ça tout à l'heure.

— Je vous en prie Finley, je veux vous aider.

— Jusqu'à présent, vous ne m'avez pas beaucoup aidé, lança-t-il à nouveau sur la défensive.

— Mais pour la voiture ! J'avais raison ! s'insurgea-t-elle.

— Ça ne change rien, je me base sur des faits et des témoignages, pas des hallucinations.

Il était prêt au départ. Cet homme pouvait tour à tour être attentionné, doux, insultant et insupportable. Keira ne savait plus si elle voulait le remercier de sa gentillesse ou de le gifler.

— Est-ce que j'ai précisé que j'avais vu le kidnappeur ?

— Aucune importance.

— Et si j'avais à nouveau raison ?

— Je n'y crois pas et je n'y croirai jamais. Fin de l'histoire.

Sur ces mots, il partit en claquant la porte. Keira bouillait de rage. Elle attrapa son sac, enfila son manteau avant de réaliser qu'il avait encore emporté ses clés. Sans cesser de maudire cet homme, elle fouilla dans ses tiroirs pour trouver le double. Son ventre se mit à gargouiller alors que sa main se posait sur la poignée. Elle sortit sans se préoccuper de sa faim.

Emplie d'une force toute nouvelle, elle se dirigea vers la gare pour prendre un taxi. Se savoir capable d'aider Laurine lui donnait des ailes. Pourtant, elle se sentait déjà épuisée lorsqu'elle monta dans l'un des véhicules. Elle n'était pas aussi rétablie qu'elle l'avait cru, mais qu'importe, elle ferait avec. Il était hors de question qu'elle reste dans son salon à attendre. ​ Une fois assise, elle composa le numéro du détective.

— Allô ?

— Monsieur Finley, je vous informe que je suis dans un taxi...

— Keira ?

— Oui. Je disais donc, soit vous me dites où vous êtes pour que je vous rejoigne, soit vous décidez de ne pas me le révéler et je demande à mon chauffeur de m'emmener chez Anis. Là, j'interrogerai, s'il le faut, tous les résidents pour essayer de trouver le type à la voiture, dussé-je y passer la journée.

— C'est une blague ? répliqua Chris, peu amène.

— Non. Faites votre choix.

— Vous êtes impossible !

— J'en ai autant à votre encontre Finley !

— Très bien, céda-t-il avec hargne, je suis en route pour la rue des Coudert, il y a un supermarché pas loin, on se retrouve là-bas.

— Vous téléphonez en conduisant ? s'étonna Keira.

— À tout à l'heure.

Avant qu'il raccroche, elle crut l'entendre pouffer de rire.

Arrivée aux points de rendez-vous, elle regarda autour d'elle, inquiète. Les gens se pressaient sur le parking avec leurs caddies et leurs sacs. Certains tenaient des enfants par la main : les parents qui avaient trop peur pour les envoyer à l'école par ces temps périlleux. Les visages angéliques se mêlaient aux faces grises avec des yeux noirs. Keira baissa la tête, ses doigts crispés sur son spray au poivre, et se dirigea vers un muret sur lequel elle s'assit pour attendre le détective. Elle priait pour qu'il se dépêche. Loin de son appartement douillet, toutes ses belles motivations fondaient comme neige au soleil.

Heureusement, Chris arriva rapidement, il arborait un visage renfrogné. Il tenait un sandwich à moitié mangé dans la main.

— Non seulement vous téléphonez, mais en plus vous mangez au volant ? C'est dangereux, vous savez.

— Mais oui, dit-il en secouant la tête, j'aurais dû me douter que ce genre de chose vous perturberait. Je n'ai pas de temps à perdre. Montez, ordonna-t-il.

Elle se leva, puis pénétra dans l'habitacle avec moue boudeuse. C'est ce moment que choisit son estomac pour se manifester. Chris se retint de rire, les lèvres serrées. Sans un mot, il lui tendit le reste de son sandwich. Elle l'accepta avec une certaine gêne, mais elle avait faim. Il avala une bouteille d'eau, puis démarra.

Quelques instants plus tard, ils s'étaient discrètement garés près de la maison d'Anis et Jérémy. C'était une petite rue résidentielle assez aisée. Les demeures étaient toutes d'une taille respectable avec des jardins, pourvus de grands arbres et de massifs de fleurs bien entretenus. Sous le soleil de l'après-midi, qui pouvait imaginer que des évènements tragiques se jouaient derrière les clôtures ?

Keira s'apprêtait à sortir quand son compagnon la retint.

— Non. N'allez pas voir vos amis. On risque de nous remarquer. En plus, inutile de leur donner de faux espoirs.

De mauvaise grâce, elle se remit en place.

— OK. Alors, que va-t-on faire ?

— Rien.

— Pardon ?

— On va rester ici, le plus discrètement possible à observer la maison des Caron, dans l'angle, là.

Il lui montra du doigt la porte d'une bâtisse, à deux numéros de celle d'Anis. Keira s'enfonça un peu plus dans son siège. Si près de l'homme qui avait peut-être enlevé Laurine, son cœur s'emballa. Elle ressentait un mélange de peur et de colère face à cette maison beige, une simple maison familiale, comme toutes les autres.

Chris sortit des jumelles de sa boîte à gants, la posa sur ses genoux avec son calepin et son crayon. Ils attendirent ainsi d’interminables minutes en silence. Parfois, il regardait au travers des jumelles avant de noter quelques mots dans son carnet.

— On va rester comme ça longtemps ?

— Le temps qu'il faut, répondit le détective sans détourner les yeux de la rue.

— C'est-à-dire ?

— Eh bien, j'ai eu la confirmation avant de vous récupérer que l'homme que nous cherchons, Simon Caron, est chez lui en ce moment. Même s'il a bien enlevé Laurine, il ne la garde surement pas ici. Il a une femme et deux fils. Madame et le plus jeune de la famille sont avec lui à la maison, je les ai vus par la fenêtre. Si une petite fille était retenue en otage chez eux, ils s'en seraient probablement rendu compte. Alors on observe, pour recueillir le maximum d'informations sur eux et leurs habitudes. On attend, en priant pour qu'il se rende à l'endroit où elle est enfermée. Enfin, si elle est encore en vie.

Keira sentit une boule se former dans sa gorge à l'évocation de cette possibilité.

— Vous croyez qu'elle est... morte ? articula-t-elle avec difficulté.

— J'espère que non, murmura-t-il. Mais quand les enfants disparaissent, le plus souvent, soit on les retrouve rapidement, soit on ne les retrouve jamais. Pas vivants en tout cas.

— Et... Vous supportez ça ? Ça ne vous fait rien ?

— Bien sûr que ça me fait quelque chose ! protesta Chris. J'ai choisi ce métier pour cette raison. Pourquoi pensez-vous que je me suis spécialisé dans la recherche de personnes disparues ? J'aide comme je peux pour que ça ne se termine pas aussi mal. Parfois, c'est le cas, retrouver quelqu'un saint et sauf, c'est toujours un soulagement. Mais d'autres fois... Au moins, les proches savent ce qui s'est passé. Ne pas savoir, espérer, jour après jour... À mon avis, c'est le pire.

— Vous avez prévenu la police ? demanda la jeune femme au bout d'un moment.

— Pas encore. Cet homme a déjà été interrogé. Il doit ignorer qu'on le soupçonne pour l'instant. Avec un peu de chance, il nous mènera rapidement à la petite. S'il ne le fait pas, j'avertirais la police pour qu'elle s'intéresse à lui.

Ils patientèrent ainsi jusqu'au moment où Chris se tourna vers Keira.

— Bon, on y va.

— Hein ? Quoi ? Où ?

— Chez eux. Vous restez près de moi. Vous ne me contredisez jamais. Compris ? Vous me suivez, vous faites comme moi, et surtout, ayez l'air naturel. S'ils se doutent de quoi que ce soit, vous pouvez tout faire rater, alors soyez attentive.

Il se tourna vers l'arrière de la voiture pour saisir une petite valise cachée sous le siège. Il en retira une chemise, des chaussures et une pochette.

— Nous allons les voir en tant que commerciaux pour une société d'énergies renouvelables. Vous êtes stagiaire, vous n'ouvrez la bouche que si c'est nécessaire ou si c'est moi qui vous le demande. N'ayez l'air étonnée de rien, effrayée par rien et pitié, pas de pseudocrise.

— Je suis obligée de venir ? l'interrogea-t-elle d'une voix sourde.

La bile lui monta à la gorge alors que son estomac se contractait douloureusement. Elle allait tout faire rater. Qu'adviendrait-il de Laurine ?

— Vous avez insisté pour m'accompagner. Maintenant soit vous suivez mes instructions, soit vous rentrez chez vous. Je ne peux pas me permettre de vous laisser là. Quelqu'un pourrait repérer ma voiture. Si je vous garde près de moi, je peux au moins vous surveiller. Alors ?

— D'accord, eut-elle du mal à articuler.

— Bien. Je vais leur poser des questions sur leurs installations, etc. Le but, c'est de jeter un œil dans leur maison. Pendant que je parlerai, je veux que vous regardiez discrètement chez eux. Il nous faut le plus d'informations possible. On va tenter de rentrer, mais je doute que ça fonctionne. Je vais aussi essayer d'en savoir plus sur son emploi du temps. C'est bon ?

La gorge sèche, Keira hocha la tête.

— Pourquoi les économies d'énergie ?

— C'est dans l'air du temps, répondit le détective en enlevant son t-shirt.

Elle s'empourpra et détourna les yeux. Il avait un torse parfait, mince, mais musclé. Elle ne put s'empêcher de regarder discrètement Chris, à demi nu, à quelques centimètres d'elle. Elle aurait voulu le toucher, connaître la sensation de sa peau brûlante sous ses doigts, sentir son odeur. Évidemment, elle n'aurait jamais osé. En plus, cet homme était exaspérant... mais très attirant.

— Il y a au moins un représentant par mois qui passe ici, continua-t-il pendant qu'il enfilait sa chemise, les gens y sont habitués. Un de plus ou de moins, ça ne se remarque pas. Go.

Il sortit de la voiture, sa pochette à la main, attendit Keira et s'avança vers la maison.

— Calme, lui murmura-t-il à l'oreille.

Comment veut-il que je me calme s'il se déshabille devant moi et qu'il me souffle dans l'oreille ? pensa-t-elle, les joues toujours en feu. Elle n'osait même pas le regarder. Elle était à la fois troublée par la présence de Chris à ses côtés et angoissée à l'idée de se confronter à l'homme qui avait peut-être enlevé Laurine.

Elle sentait son cœur s'affoler un peu plus à chaque pas qui la rapprochait de la maison. Arrivée devant, elle suffoquait. Elle se tint en retrait derrière Chris, qui avançait d'un pas décidé. Il frappa. Respire. Après quelques instants, un jeune garçon ouvrit la porte. Keira eut un imperceptible mouvement de recul. L'enfant avait à peine onze ou douze ans.

— Ouais ? demanda-t-il négligemment.

— Bonjour, pourrions-nous... ?

Le détective fut coupé dans sa présentation par le père qui tira son fils en arrière, puis le réprimanda vertement.

— Tu es complètement fou, disait-il, une gamine du quartier s'est fait enlever il y a quelques jours et toi tu ouvres comme ça à des inconnus ! Laisse-moi m'occuper de ça. Je ne veux plus te voir t'approcher de la porte.

— Ouais, c'est ça, répondit le garçon qui disparaissait dans les couloirs.

Simon Caron se tenait dans l'encadrement de la porte. Keira s'efforça de ne trahir aucune émotion face à l'apparence de l'homme et de son fils, tous deux difformes. Le père était le plus effrayant. Il paraissait réellement concerné par la sécurité de son enfant, mais Keira ne se laisserait pas prendre à sa comédie. Ses yeux, plus noirs que la nuit, semblables à l'entrée d'un tunnel sans fond, ainsi que son visage tordu, révélaient sa vraie nature. Malheureusement, elle ignorait s'il s'agissait du kidnappeur de sa vision, les créatures se ressemblaient trop...

— Bonjour, dit l'homme, désolé pour ça. Que voulez-vous ?

— Bonjour, monsieur, veuillez nous excuser de vous déranger. Nous avons quelques questions rapides à vous poser.

— À quel sujet ?

— Au sujet des économies d'énergies. Avez-vous quelques minutes à nous consacrer ?

— Non, je...

— S'il vous plaît, le pria Chris, peu de personnes nous ont répondu... Je vous promets de faire très vite.

— Bon, d'accord.

— D'abord, êtes-vous pour les économies d'énergies ? commença Chris en sortant un questionnaire.

— Bien sûr, comme tout le monde.

— Vous avez...

Keira n'écoutait que d'une oreille. Elle regardait à l'intérieur. La maison semblait grande, avec une décoration sobre et des meubles de bonne qualité. Jamais elle n'aurait imaginé un kidnappeur vivant ici. Il y avait des tableaux et des photos sur lesquelles elle découvrit un homme d'une quarantaine d'années, aux cheveux qui avaient autrefois été châtains, mais qui avaient presque entièrement viré au gris. Ses yeux marron étaient rieurs. Il serrait dans ses bras, sa femme et deux garçons. Une scène de famille idyllique, les quatre personnes souriaient, heureuses d'être ensemble. Cet homme ne ressemblait en rien à celui qui se tenait devant elle. Celui-ci affichait une agressivité impossible à cacher. Comment cet être d'une monstruosité évidente pouvait-il paraître au monde comme sur cette photo ? Était-ce vraiment ce visage normal et tranquille que voyait Chris en face de lui en ce moment même ?

Des frissons remontèrent le long de sa colonne vertébrale. Elle tenta de les masquer par un bâillement. Elle croyait sentir sa corruption dégouliner sur elle. Elle avait du mal à imaginer comment il pouvait dissimuler ses pulsions. Dès qu'elle le regardait, l'étau autour de sa poitrine se resserrait un peu plus. Elle avait chaud. Elle avait envie de fuir. Mais elle ne le ferait pas. Il était pourri, mais ça ne signifiait pas qu'il avait enlevé Laurine. Comme il ne faisait pas attention à elle, elle pouvait l'observer, tout comme la maison.

Malheureusement, elle n'apercevait que l'entrée et une partie du salon qui donnait sur le jardin. D'un côté, elle repérera une porte ouverte sur une pièce et de l'autre, un couloir. Rien ne semblait suspect.

— Oh ! je vois, disait Chris quand Keira reprit la conversation. Ce type d'équipement est intéressant, mais nous pouvons vous permettre d'acquérir un chauffe-eau solaire bien plus économique. De plus, en ce moment nous offrons une expertise et un devis totalement gratuits. Si vous le souhaitez, je peux même regarder votre installation dès à présent.

— Oui, oui, mais pas aujourd'hui, s'il vous plaît !

Keira réalisa qu'elle ne savait absolument pas si le détective avait obtenu ses informations. Elle ne l'avait pas gêné. Elle contrôlait toujours son effroi. Son estomac était serré et sa gorge sèche, mais elle conservait encore son calme. Ses pensées étaient claires, en totale contradiction avec son ressenti physique. Elle devait faire de son mieux.

Elle commença alors à se dandiner. Ses membres lui paraissaient raides, comme si elle était restée trop longtemps immobile et que ses muscles avaient oublié comment bouger.

— Aucun problème monsieur, dit Chris en lui jetant un regard réprobateur. Si cela vous intéresse, nous prendrons un rendez-vous. Vous avez notre numéro sur le prospectus.

— Pardon, articula faiblement Keira, ses mots avaient du mal à franchir ses lèvres. Est-ce que je pourrais utiliser vos toilettes s'il vous plaît ?

Elle sentit la bile lui monter à la gorge quand deux yeux noirs, trop grands, se posèrent sur elle. Ses membres commencèrent à trembler. Elle fit de son mieux pour cacher son affolement et afficha le sourire le plus naturel qu'elle pouvait.

— Bien sûr, répondit l'homme.

— Merci.

Pressée de fuir son regard, elle rentra rapidement dans la maison.

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