Tente à Kulla des Brumes
La brume avale échos et traits. Dans mes mains que l’écot, et derrière mes pieds. Diantre, le sang du poisse aux ongles noircis de mes faits suinte encore mon sombre faix. Ah ! Ah... Et voilà que je tremble. D’effroi mes yeux se noient au delà des flammes. Personne ne m’a vu. Vague à l’âme, hésitante au transi, brûlante pourtant du bon choix.
J’ai pris une vie, qui à ses tours en avait raflé tant au détour de maraudes, quant au retour de ma rôde je le vis. Les serres en fraude sous les dessous serviles de la courtaude. Celle-là même qui m’avait dégagé à coups de balais lors que l’hiver grignotait mes contours et que je ne demandais seulement braises, toit et souper. Les doigts habiles en échange je proposais de tisser en paix l’osier auprès des siens, je me fichais de l’oseille, j’avais juste froid et faim. Que regarderais-je sinon mon reflet remords sur mes larmes déchues, si dès lors je n’avais pas fait mort le fourchu. Ah ! Ahah ! Ah... aah... Le brouillard s’était porté complice, et sous sa plisse, mon devenir se brouillait. De la dame, je n’avais rien obtenu en fin, un merci tout juste, une promesse du moins, sans même un sou, à genoux devant elle en partance, je la voyais fuir avec son silence certain. Et du cadavre sifflait à dessein la dîme du sang dont je ne pouvais réprimer le refrain.
Donc me voilà assis là. Dans cette brume qui avale égos et forfaits. Deux jours entiers à ressasser, à croiser le regard de l’assassiné malheureux avec qui je dispute des fulgurances philosophiques et qui me gâte de ses renvois rances. Le bâtard. Or, grâce à lui, ah ça oui... l’intellection m’agite et m’habille d’or tant je puis à présent jouter avec le divin. Le
destin. Nulle fatalité. Je suis assis. En ta pouacre composition je me suicide. Et ça tu ne peux rien y dire maintenant que mains tenants je t’ai traîné ici. Garde patience. La brume avale les ombres. Nous sommes les prochains à devoir raconter. Peut-être trouveront-ils ton nom que j’ai égaré dans l’art brouillé de notre bagarre et où j’ai perdu ta vie en même temps que la mienne. Le brouillard m’embête. Je te serine, pardon. Mais tes longs silences me surinent bien plus encore ! Serre donc encore ton dentier, et laisse-moi ruminer nos malheurs, que la fourbe froideur assure ses froissures à eux, les fripe autant que s’imbibent mes fripes.
Je rumine et le froid m’assaille. Le mois passé, qui sait qui viendra me faucher ?
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