Chapitre 44

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Des lendemains qui chantent et qui déchantent

Nal’ki

Toujours allongé au lit, je regarde la jolie femme qui s’étire à mes côtés. Elle est nue et je me fais une joie de l’observer alors que la lumière du jour vient éclairer la chambre dans laquelle nous avons pu explorer toute l’étendue de nos désirs, avec une intensité folle. De mon côté, j’ai vécu cette nuit avec un sentiment d’urgence, l’envie de profiter à fond car je l’imagine être unique. Dès aujourd’hui, Lévana va retrouver son mari et cette parenthèse magique va se refermer, me laissant des souvenirs que je vais chérir, mais qui risquent de me faire souffrir quand je la verrai aux bras de cet Olivier qui est normalement le seul à avoir le droit de faire tout ce que j’ai expérimenté cette nuit. Je me demande si c’est une bonne idée de retourner sur Terre avec elle. Je devrais peut-être rester ici et ne pas risquer de mourir à petit feu en constatant qu’elle est redevenue inaccessible ?

— Bonjour, finis-je par dire en caressant doucement son joli visage. J’espère que tu n’es pas trop fatiguée après cette nuit. Tu sais que tu es irrésistible ?

Elle se tourne vers moi, appuie sa tête sur son bras replié et son visage s’éclaire d’un sourire magnifique. Je sais que je suis condamné à souffrir et que jamais, je ne pourrai passer à autre chose. Lassé de résister, je cède à la tentation et passe mes doigts le long de son cou, entre ses seins fermes et voluptueux, sur son ventre et remonte en empruntant un autre chemin jusqu’à son nez sur lequel je pose le bout de mon doigt en souriant.

— Irrésistible, je ne sais pas, fatiguée, clairement, mais je ne m’en plains pas, sourit-elle. Bien dormi ?

— J’ai surtout passé la meilleure nuit de ma vie, rétorqué-je en me penchant pour venir goûter à nouveau à ses lèvres.

Comme durant toutes nos étreintes, j’ai l’impression qu’elle fond dans ce contact. Elle se love contre moi et je sens mon désir se réveiller à nouveau, ce qui la fait glousser sur mes lèvres.

— Il est tard, déjà. Si on ne veut pas rater la navette, il faut qu’on se prépare, Lévana, indiqué-je sans la laisser s’éloigner. Même si j’avoue que cela ne me dérangerait pas de finir mon existence dans cette chambre sans plus jamais en bouger.

— Si seulement on pouvait oublier le quotidien, soupire-t-elle en remontant l’une de ses jambes sur ma hanche avant de m’embrasser doucement.

J’en profite pour passer ma main le long de sa cuisse galbée et bien en chair. Sa peau est si douce, elle me fait encore envie. Qu’elle est belle, cette femme ! Quelle chance j’ai de l’avoir dans mon lit, même si ce n’est que pour quelques instants encore.

— Malheureusement, si tu veux retrouver ta sœur, il va falloir rentrer. Et sur Terre, tu es attendue, grogné-je. Impossible de passer le reste de nos jours à faire l’amour.

— Hum… Tu as le droit de te taire aussi, non ? T’es pas drôle, Monseigneur, je t’assure !

Elle a raison mais plus le temps avance, plus je suis obligé de me résigner et de me dire que la fin de cette escapade approche. Je me secoue mentalement et me dis qu’elle a raison.

— Tu sais ce qui serait drôle alors ? C’est que l’on ne soit pas du tout raisonnables et que tu me laisses à nouveau me glisser dans cet endroit humide et chaud qui m’a déjà apporté tant de plaisir. Je ne dirais pas non à un petit extra, indiqué-je en bougeant le bassin pour que mon érection, qui a repris de la vigueur, se positionne contre les replis de son antre.

Je suis content de voir qu’elle ressent le même désir que moi. Elle écarte en effet les jambes et m’attire contre elle en m’embrassant à nouveau avec une fougue et une énergie folles. Mes mains qui englobent ses seins lui arrachent un premier gémissement étouffé par ma bouche gourmande. Et faible comme je suis, je ne peux m’amuser à la titiller avec mon gland que quelques secondes avant de la laisser m’accueillir en elle. Malgré nos dernières étreintes où elle a prouvé que je pouvais m’insérer sans lui faire mal, j’y vais avec précaution, mais je la pénètre progressivement jusqu’à ce qu’elle émette un nouveau râle qui me rend fou. En dépit de l’heure tardive, nous sommes dans le même état d’esprit et nous souhaitons profiter de chaque instant, de chaque coup de reins, de chaque baiser, de chaque caresse. Alors que je la surplombe et que je vais et viens lentement en elle, nos yeux ne se quittent que quand le plaisir nous force à les fermer, nos mains ne se décollent que lorsque nous cherchons un nouvel endroit à caresser. Lentement, sensuellement, nous nous laissons emporter par cet orgasme qui se fraie lentement un chemin, nous poussant à montrer de plus en plus d’empressement. Je sens ses mains qui pressent sur mes fesses pour accélérer le rythme. J’apprécie ses jambes qui m’enserrent et m’attirent au plus profond d’elle. Et j’adore le cri qu’elle finit par pousser alors que tout son corps se met à trembler. Son sexe se contracte sur le mien et je lâche prise à mon tour. J’attrape une dernière fois sa bouche en jouissant et je sens mon sperme se déverser en elle.

Après une telle extase, il nous faut quelques minutes pour revenir à nous. Je suis toujours en elle mais je suis le premier à retrouver mes esprits et je l’embrasse avec une passion qui, je le pense vraiment, ne se calmera jamais.

— Madame est-elle satisfaite de la prestation de Monseigneur ? demandé-je finalement alors qu’elle maintient sa pression sur mon postérieur pour ne pas que notre fusion se termine.

— Madame l’est et en est presque déçue. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais pu exiger un nouveau round.

— On n’a vraiment plus le temps, là, tu sais ? On a un vaisseau qui ne va pas nous attendre pour décoller… Mais je suis à ta disposition si tu veux un nouveau round, ajouté-je en essayant de cacher la satisfaction que j’éprouve à la combler ainsi. On ne dira pas qu’on ne s’occupe pas bien des Terriennes, comme ça.

— Tu as raison, soupire-t-elle en me repoussant doucement pour se lever. J’ai besoin d’une douche avant de partir et je crois que toi aussi, on pue le sexe, tous les deux.

— L’odorat de mon peuple doit être différent du tien, moi, je ne sens que la passion !

Je prouve mes dires en venant renifler son cou, en profitant pour couvrir de baisers cette zone qui semble tant la faire réagir alors que les femmes que j’avais connues jusque là n’avaient jamais montré la moindre réactivité à cet endroit tout sauf érogène. Mais l’urgence de la situation doit enfin être parvenue au cerveau de ma partenaire car elle me repousse malgré les frissons qui parcourent son épiderme et la tension apparente dans ses tétons toujours au garde-à-vous.

Je la suis dans la douche où nous nous contentons de câlins et de tendresse, de baisers et de petites attentions. J’en profite pour essayer d’imprimer dans ma mémoire chacune des courbes de son corps si voluptueux que je suis convaincu qu’il n’en existe pas de plus beau. Lorsque nous quittons mon étage pour récupérer ses affaires dans le dortoir, un silence un peu gêné s’établit entre nous. Une distance est en train de se réinstaller et j’avoue que cela ne me plaît pas du tout.

— Tu crois que ça va se passer comment à notre retour sur Terre ? attaqué-je finalement pour relancer les échanges entre nous quand nous avons quitté le bâtiment où nous avons passé ces quelques jours.

— Eh bien… après avoir été ton “partner in crime” durant quelques jours, je vais redevenir ta barmaid préférée, j’imagine.

— Juste ma barmaid alors. Je… c’est normal, en fait. J’espère simplement que tu ne vas pas tout raconter à ton mari, sinon, pas sûr que je puisse reposer les pieds au Blue Heart. Tu… tu vas tenir ta langue ?

— Olivier n’a pas son mot à dire concernant le Blue Heart, mais tes congénères ne le savent pas, sourit-elle doucement. Ce qui s’est passé entre nous restera entre nous et la porte de mon bar t’est toujours ouverte, Nal’ki. Prie juste pour que je n’aie pas oublié comme te préparer ton cocktail après ces jours de service en petite tenue.

— C’est servir en petite tenue qui t’a fait perdre des neurones ou c’est passer la nuit à batifoler ? rigolé-je pour cacher ma peine à l’idée que notre idylle aura été de courte durée.

— Peut-être un peu les deux, mais une de ces expériences a remplacé des souvenirs déjà présents par de bien plus agréables.

Je souris plus franchement à cet aveu de moments passés ensemble qui laissent en effet une impression bien plaisante.

— Dommage que ça n’ait pas duré plus longtemps, alors, je suis sûr que j’aurais pu encore en effacer, des anciens souvenirs.

Et lui faire perdre toute mémoire de son mari ? OK, je rêve, je sais, mais c’est une perspective bien tentante.

— Qui te dit que ce n’est pas de servir des gens, à moitié nue, qui m’a laissé des souvenirs impérissables ? rit-elle en me faisant un clin d'œil complice.

— Je dirais que c’est l’intensité des gémissements que tu as poussés pendant les autres moments. C’est fou l’effet que ça m’a fait. Tu sais que tu es irrésistible et que tu es vraiment une femme exceptionnellement belle ? Avec ta personnalité que je découvre de plus en plus, je n’avais aucune chance de pouvoir te résister.

— Monseigneur, que vous êtes flatteur ! Exceptionnellement belle, hein ? Rien que ça ? Dis-moi ce que tu attends de moi pour me complimenter de la sorte, Grand Manitou trop sexy !

Que tu quittes ton époux ? pensé-je immédiatement sans pourtant oser lui dire. Je me contente de lui sourire et de faire comme si mon esprit n’était pas rempli de pensées plus meurtrières les unes que les autres.

— Je crois que tu m’as déjà offert tout ce que tu pouvais, affirmé-je alors que nous approchons de la base de départ. Ça va, nous sommes quand même à l’heure, on aurait presque pu en profiter quelques instants de plus, rigolé-je. Quoique, les convaincre de te laisser rentrer sur Terre va peut-être prendre plus de temps que prévu. Tu sais que tu vas être une des premières à faire ce retour, peut-être même la première ?

En prononçant ces mots, je me rends compte que ce n’est pas vrai car toutes les femmes qui étaient dans la zone de test sont retournées sur Terre. Mais Lévana va être au moins la première à le faire sans retourner sur une zone sous contrôle de nos scientifiques.

— Cela ne te dérange pas que je fasse comme si on était des retardataires pour cette expérience ? ajouté-je en plongeant mon regard dans le sien alors qu’elle s’est arrêtée pour me dévisager.

— Non, non, je… je te fais confiance, Nal’ki.

Que dire après cette phrase qui me fait tant de bien, vu le ton et la certitude avec laquelle elle est prononcée. Je sais que ça me motive encore plus à essayer de l’aider à accomplir la mission qu’elle s’est donnée de retrouver sa sœur et à la protéger le long du chemin. Cela va commencer par passer le contrôle au départ de la navette. Parmi tous les Terriens qui sont venus faire le service, c’est la première qui retourne sur sa planète, même si elle n’en a pas conscience. Les autres, en effet, doivent attendre une période de sécurité beaucoup plus longue mais j’ai utilisé tous mes passe-droits pour accélérer la procédure. J’ai réussi à obtenir toutes les autorisations nécessaires mais on ne sait jamais. Je fais quoi si on lui interdit de rentrer chez elle ? Je ne vais quand même pas forcer le passage…

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