Chapitre 74

9 minutes de lecture

Veillée passionnée

Nal’ki

Nous sommes tous rassemblés autour de l’écran qui nous permet de suivre la réunion qui se déroule dans la pièce principale du laboratoire de la zone P2. Personne ne parle et je crois que nous retenons tous un peu notre souffle. La tension est palpable et ce qui rajoute à ma frustration, c’est que les Valkyries se sont rassemblées à l’opposé des miens, ce qui crée une distance avec Lévana que j’ai du mal à supporter en ce moment crucial pour notre destinée. Nous observons Zabor jouer le rôle que nous avons préparé pendant les dernières heures. J’espère qu’il va être bon et convaincant, sinon on peut faire une croix sur le plan que j’ai imaginé. Pour l’instant, il s’en sort bien. Tous les membres du Conseil sont présents et l’écoutent religieusement. Certains ont les yeux qui brillent et on voit bien qu’ils sont excités par les résultats annoncés par le scientifique. Je pense que ce qui aide, c’est qu’il est vraiment convaincu que la phase deux est un succès, même s’il aurait préféré attendre un peu pour annoncer les résultats, aussi bien par rigueur scientifique que par volonté de profiter encore un moment du privilège d’être un des seuls à pouvoir profiter de la situation. Il en arrive d’ailleurs à l’invitation et je monte le son pour ne pas perdre une bribe de ce qu’il se déroule à quelques mètres de nous.

— Comme vous pouvez le constater, nous avons maintenant la preuve que les femmes ne sont pas à risque en notre présence ni dans le cadre de relations très rapprochées. Il n’y a pas non plus de trace du virus qui a décimé notre population féminine. Au contraire, il semblerait que nos attributs naturels aient la capacité à réveiller chez les Terriennes des envies toutes plus folles les unes que les autres. Je peux vous dire que quand cela se diffusera sur la planète, nous n’aurons plus besoin de nous battre, toutes les femmes seront séduites et rien ni personne ne pourra nous résister. Je peux vous dire qu’on va en faire, des jaloux, parmi les Terriens ! rigole-t-il.

Je vois la grimace de Lévana et de Fatou et les entends chuchoter que la taille ne fait pas tout. Je retiens un petit sourire car je sais que même si c’est vrai, c’est un argument qui va faire mouche auprès des membres du Conseil. Beaucoup bombent d’ailleurs le torse et sourient crânement, provoquant des petits rires chez les Valkyries présentes qui semblent trouver ce machisme ambiant amusant pour une fois.

— Bref, nous avons démontré ici que nous pouvions assurer la pérennité de notre espèce et cela de la plus agréable des façons, continue Zabor en faisant défiler des photos des femmes présentes dans la zone, dans des tenues pour le moins suggestives.

Je crois qu’ils sont en train de baver et qu’ils sont à point. C’est là que tout va se jouer et je frissonne alors que mon regard croise celui de Lévana. J’y lis de l’excitation autant que de l’angoisse et me dis qu’elle est dans le même état que moi.

— Je vous propose donc de venir célébrer cette nouvelle merveilleuse avec nous et réfléchir sur place à la suite de l’opération de conquête de la planète. Et… je peux vous dire que nous avons préparé une petite surprise pour vous. Enfin petite, s’amuse à leur expliquer Zabor, disons qu’il se pourrait bien qu’il y ait une petite réserve de jolies Terriennes impatientes de découvrir comment les dirigeants de notre belle espèce se servent de leurs outils et de leurs attributs. La taille ne fait pas tout, mais je peux vous assurer que ça crée des envies qu’il doit vous tarder de venir mettre en pratique ! Alors, dites-moi quand vous venez et nous serons prêts ! Au plus vite, au mieux désormais.

Je sens que c’est gagné quand je vois le sourire carnassier de mon oncle et les regards brillants des autres membres du Directoire. Ils se concertent sur leur réseau privé mais clairement, les jeux sont faits. A peine cinq minutes après l’annonce, ils ouvrent à nouveau leurs intercoms et déclarent qu’ils seront là dès demain, pour le déjeuner, vêtus de leurs plus beaux atours. J’entends les remous chez les Valkyries et m’amuse de voir qu’elles ont toutes l’air dégoûtées de cette concupiscence qui se dégage de nos leaders. Je les comprends mais cela fait partie de mon plan et j’avoue que je suis plutôt fier de voir que tout se déroule comme je l’ai imaginé.

La réunion au sommet s’arrête sur des applaudissements et des échanges de blagues toutes plus graveleuses les unes que les autres. Lorsque Zabor nous rejoint, soulagé, nous le félicitons tous. Jeanne se précipite dans ses bras et ils échangent un baiser passionné qui me frustre encore plus.

— Bravo !

J’interviens pour les interrompre et lancer la suite des événements.

— Nous sommes prêts pour demain, vu que tout s’est déroulé comme prévu. Nous allons pouvoir mettre en place le piège tel que nous l’avons imaginé. Donc, je vous propose que chacun puisse aller se reposer et se préparer afin d’être en forme pour demain. Nous sommes dans un endroit paradisiaque et il faut en profiter. C’est peut-être la dernière soirée de liberté si demain tout ne se déroule pas comme prévu. Demain matin, on fignolera les derniers détails. Des questions ? Vous êtes prêts ?

— C’est cool, je vois que t’as apporté ton optimisme avec toi, marmonne Fatou, ça fait plaisir.

— Je vais relever Gaspard et m’occupe de surveiller les gardes pour la nuit, intervient Verlox.

— Certains chalets ont des chambres de libres, tout le monde devrait pouvoir trouver un lit. Lévana, tu viens chez nous ?

— Heu… Oui, bien sûr. Avec plaisir, si vous avez de quoi me nourrir aussi, je crève de faim.

Je suis frustré de la voir partir avec sa sœur même si je comprends ce besoin de partager des moments en famille. J’aurais bien aimé passer cette nuit qui pourrait être ma dernière avec elle mais je dois me résigner à rester dans l’ombre. Je n’ai aucune légitimité officielle de toute façon. J’en suis là dans mes réflexions quand Lévana fait brusquement demi-tour et vient me chuchoter quelques mots à l’oreille.

— Ne me laisse pas seule cette nuit. Je garderai une lumière allumée dans ma chambre, viens frapper à la fenêtre, je t’ouvrirai. Enfin, si tu n’as rien de mieux à faire, évidemment.

— Je ne pourrais rêver d’une meilleure occupation, répliqué-je, tout sourire. J’espère que tu ne seras pas au quinzième étage par contre, pouffé-je.

— Comment ça, tu ne serais pas prêt à escalader un building pour moi ? s’offusque-t-elle avant de rire. Tu me déçois, Monseigneur.

— Tu as raison, je suis prêt à tout pour toi. Alors, vivement que je voie cette lumière, j’ai déjà hâte de te montrer à quel point je suis prêt.

— Ça tombe bien, j’aurai peut-être besoin d’un massage intégral, ce soir, je me sens tendue, souffle-t-elle en déposant un rapide baiser sur ma bouche. A tout à l’heure, j’ai hâte aussi.

Je jette un rapide coup d'œil vers les autres et constate que personne ne nous a surpris. Ouf… Quoique… Si tout le monde savait, on n’aurait plus à se cacher. Et on pourrait profiter comme Jeanne et Zabor. Ou comme Jasmine et Gaspard qui sont partis vers la plage tous les deux.

Je passe vérifier avec Verlox que tout se passe bien et le trouve en grande discussion avec Elise et Eden, les jumelles. C’est bien de voir que quand les circonstances sont réunies, on arrive à avoir des relations normales entre nous… à part avec Fatou qui s’est installée sur un rocher, seule et fière, le regard perdu vers l’horizon. Avec elle, on n’arrivera jamais à rien. Le traumatisme est trop grand. J’espère que ce ne sera pas le cas avec la majorité des personnes sur Terre, ce serait vraiment dommage. Mais bon, en termes d’invasion, je ne sais pas s’il y en a eu beaucoup dans l’univers, mais on n’a pas été si terribles que ça, je trouve.

Je m’installe quelques instants avec mon ancien garde du corps et les deux Valkyries et nous mangeons un repas que nous a apporté une Terrienne mignonne. Je me dis que les scientifiques se sont quand même fait plaisir et, même si je sais que les tests étaient nécessaires, je trouve qu’ils en ont bien profité et ont vraiment pris leur temps. S’ils étaient allés plus vite, on n’en serait peut-être pas là, à attendre les membres du Conseil pour les piéger et arrêter la guerre totale avant qu’elle ne dégénère.

Je finis par me lever, me dirige nonchalamment vers le chalet de Zabor et Jeanne et m’installe non loin, attendant de voir dans quelle pièce la lumière va s’allumer. En espérant ne pas tomber sur la chambre du couple… Je n’ai finalement pas à m’inquiéter car non seulement une lumière s’allume mais je vois Lévana qui s’installe à la fenêtre et fait semblant de lire. Je sais où aller au moins mais avant de me précipiter, je l’admire. Elle est de profil et ses formes sont bien mises en valeur par la lumière derrière elle. Comme à chaque fois que je la regarde, je suis séduit par tout ce qu’elle est et représente. Et je me trouve toujours aussi chanceux que notre relation se soit développée ainsi. Qui aurait cru que j’aurais le privilège de parvenir à la séduire ? Pas moi, en tout cas.

Pris par une soudaine impatience, je traverse la rue et frappe à sa fenêtre. Le sourire qu’elle m’adresse vaut tout l’or du monde. Elle a l’air ravie de me retrouver et j’ai à peine enjambé le rebord de la fenêtre qu’elle vient se lover dans mes bras. Elle ne porte qu’un simple tee-shirt et mes mains viennent naturellement se poser sur ses fesses rebondies que je masse alors qu’elle se colle contre mon torse avant de relever le visage pour m'embrasser.

— Tu es belle, Lévana, ne puis-je m’empêcher de souffler alors qu’elle lève ses yeux magnifiques vers moi.

— T’es pas mal non plus, bien que j’avoue préférer te voir en tenue d’Adam, sourit-elle en tirant mon pull pour me l’ôter.

— Je t’aime, Lévana, murmuré-je alors que ses mains impatientes s’emparent déjà de ma hampe dressée. Et la tenue d’Adam, tu vas vite la voir, à ce rythme-là.

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre, fais passer son vêtement au-dessus de sa tête et m’empare de sa bouche pour un baiser que nous prolongeons alors que nos doigts partent à la découverte du corps de l’autre. Je sens ses mains sur mon torse, ma barbe, mes fesses et mon sexe qu’elle branle avec vigueur. Je ne suis pas en reste en faisant des arabesques sur ses seins où je m’amuse à pincer doucement ses tétons dressés ainsi qu’en glissant un doigt dans son intimité dont l’humidité prouve qu’elle est prête à me recevoir.

Lévana, entre deux gémissements qu’elle ne peut retenir, parvient à nous emmener jusqu’au lit sur lequel je m’assois. Elle vient immédiatement me chevaucher et offre sa poitrine à ma bouche gourmande. Ma langue s’enroule autour d’un de ses tétons et je sens ma virilité glisser entre ses lèvres sans qu’elle se laisse pénétrer.

— Lévana, râlé-je, arrête de m’exciter comme ça… J’ai trop envie de toi…

La coquine ne me répond pas et me fait taire en m’embrassant, mais je parviens à bouger suffisamment pour finalement pouvoir enfin me retrouver en elle et unir nos corps embrasés par le désir. Je m’effondre sur le lit, l’entrainant avec moi, et commence alors une folle chevauchée. Nous ne sommes pas du tout discrets et mes râles répondent à ses gémissements de plaisir alors que notre jouissance approche. La passion nous emporte et plus rien d’autre n’existe que ce bonheur d’aimer. Cette fois encore, c’est moi qui m’incline le premier mais ma délivrance ne tarde pas à emmener ma partenaire vers l’extase. Tout son corps se tend avant qu’une vibration ne nous emmène là où seul le plus pur des amours peut mener. Qu’importe ce qui nous attend demain, ce qui compte, c’est qu’on puisse vivre notre passion ici et maintenant.

Annotations

Vous aimez lire XiscaLB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0