Un avenir d’amour et de paix

Nal’ki

Je devrais me lever mais je n’arrive pas à me détacher de l’étreinte de la jolie femme qui partage mon lit. Elle est chaude, alanguie à mes côtés et je caresse doucement ses courbes alors qu’elle dort encore, apaisée après une nuit où j’ai pu comprendre ce qu’elle sous-entendait en parlant de l’adrénaline d’après combat. Ma main caresse doucement un de ses seins, je m’amuse à titiller son téton qui se dresse presque naturellement à mon contact. Et que dire de sa jolie toison qui m’attire et me retient alors que je ne voulais que l’effleurer. Je crois qu’elle est réveillée même si elle garde les yeux fermés car elle écarte doucement les jambes pour me faciliter l’accès à son intimité. Malgré les folies de la nuit passée, je sens mon désir se réveiller et je ne me fais pas prier pour glisser mes doigts dans cet endroit magique que je me suis fait un plaisir de pénétrer encore et encore alors qu’elle me chevauchait sauvagement. Le petit gémissement que Lévana pousse me rend fou. Cette fois-ci, c’est moi qui la surplombe et je presse mon sexe durci afin de m’enfoncer en elle alors qu’elle entoure ses bras autour de moi pour me serrer contre elle.

— Oh Lévana, soupiré-je alors que nous nous unissons à nouveau. Je t’aime tant…

Je la sens se refermer sur moi telle une déesse dans laquelle je me dissous. Ses doigts s’enfoncent dans mes fesses et nos bouches se retrouvent pour un baiser où la passion se mêle à la fougue. Nous retrouvons rapidement ce rythme qui nous est propre, ces mouvements qui nous ravissent et nous surfons tous les deux sur une vague de plaisir qui vient de loin, qui semble prendre naissance au plus profond de nous. Elle se répand dans tous nos êtres qui s’envolent vers une jouissance une nouvelle fois extraordinaire. Lorsque je me répands en elle, elle se cambre et pousse un cri qu’elle ne retient aucunement. C’est beau, c’est fort, c’est tout ce dont j’avais besoin pour me donner le courage d’affronter cette nouvelle journée.

Lorsque je me retire et m’installe à nouveau à ses côtés, mes doigts recommencent naturellement à la caresser tendrement. Elle se love contre moi, toujours sans un mot, profitant de ces instants à l’écart du monde et de la réalité qui nous attend. Je ne peux retenir un sourire lorsque nous entendons dans la chambre qui jouxte la nôtre des bruits dont l’origine est évidente.

— Je crois qu’on a encore réussi à exciter Elise. Pauvre Verlox, j’espère qu’il assure ! rigolé-je. Je ne savais pas que combattre vous excitait à ce point, vous, les Valkyries ! Et ce n’est pas ça qui va ravir ton frère. Encore une qui ne résiste pas à nos charmes !

— Je ne sais pas comment ça se passe dans ce beau corps musculeux, sourit-elle en promenant ses doigts sur mon torse, mais chez nous, le corps fabrique bien trop d’hormones diverses pour que ça n’ait aucun impact sur notre comportement… L’adrénaline, c’est puissant. Et puis, vous êtes sexy en combattants !

— Moi, je crois que c’est toi, mon adrénaline, soufflé-je avant de l’embrasser à nouveau. Si je pouvais, je passerais ma vie là, dans tes bras.

Le plus incroyable, c’est que d’entendre le couple à côté batifoler réveille à nouveau mes envies. Ou alors, c’est de sentir les doigts de Lévana sur mon membre qui semble doté d’une volonté propre. La coquine sait y faire et moi, je ne peux pas lui résister.

— Tu sais qu’on a une planète à sauver ? lui demandé-je en refermant ma main sur son sein. Ce n’est pas en restant au fond de notre lit qu’on va y parvenir…

— C’est vrai, mais tant que les communications ne sont pas rétablies, on peut envisager de rester dans cette bulle, non ? On ne risque pas grand-chose… Juste beaucoup de plaisir, murmure-t-elle avant d’abandonner ma hampe et de me sourire. Mais… tu as raison ! Au boulot !

Ses actes ne sont cependant pas en accord avec ses gestes car je la sens se frotter contre moi et, faible comme je suis, je ne résiste pas à céder une nouvelle fois à la tentation. Cette femme va me rendre fou, c’est certain.

Lorsqu’enfin nous nous levons, je constate que nous sommes en retard pour la réunion matinale que Lévana a proposée pour organiser la suite des événements. Est-ce que je m’en veux ? Pas le moins du monde. Est-ce que je serais presque prêt à recommencer pour être encore plus en retard ? Peut-être… Mais nous sommes raisonnables et nous nous préparons rapidement pour retrouver les autres. Je suis content de voir que nous ne sommes même pas les derniers et que la nuit a été a priori riche pour beaucoup des présents. Je m’amuse aussi de voir Elise collée à Verlox sous le regard blasé de Gaspard.

— C’est l’avenir, lui glissé-je. Et ça présage de belles journées à venir, non ?

— Ça commence à faire beaucoup de droites à coller, soupire-t-il.

— Si Jasmine est une vraie Valkyrie, je suis sûr que tu comprends qu’on ne peut pas leur résister. Surtout après un combat qui les a mises en forme, non ?

— La ferme. Juste… tais-toi. Je refuse de parler de la vie sexuelle de ma sœur. Elle n’en a pas, jamais, zéro, grince-t-il.

Je ris et m’assois autour de la table près de Lévana avant de prendre la parole. Étant à l’origine de ce plan un peu fou, il faut que je continue à assumer et à indiquer la marche à suivre. Ou en tout cas, présenter comment je vois les choses et essayer de les convaincre que c’est la bonne décision.

— Je propose de réaliser une vidéo avec l’un ou plutôt l’une d’entre nous qui prend la parole et explique à tout le monde que le Conseil a décidé de démissionner et de nous laisser la place. Et on annonce que désormais, les femmes et les hommes ont les mêmes droits, quelle que soit leur espèce. On peut aussi annoncer les résultats de l’expérience et dire que maintenant, tout est permis. Et… je crois qu’il faut aussi dire que pour ceux à qui ça ne conviendrait pas, le vaisseau-planète peut les emmener loin d’ici vers un endroit qui leur conviendra mieux. Qu’en pensez-vous ? On vote tous oui et on retourne à nos… occupations ?

J’y vais franchement et directement mais je me dis qu’on a déjà perdu assez de temps et qu’il ne faut plus tergiverser.

— Il faudrait peut-être rapatrier vos drones et vos robots avant ça, non ? intervient Fatou. Qui nous croira, si rien ne prouve que nous ne sommes plus fliqués ?

— Ah oui, l’aspect pratique des choses. Est-ce que déjà, le plan vous convient ? Parce que si vous n’êtes pas d’accord, il faut me proposer autre chose. Pour le rapatriement des drones, je crois qu’il va falloir forcer l’accord d’un membre du Conseil. Je n’ai plus ce pouvoir malheureusement. Ou alors, réfléchis-je, je peux demander à Maxim de le faire…

— Pourquoi dire que le Conseil est démissionnaire ? On les a défaits, tout le monde doit savoir que les choses vont vraiment changer parce qu’on prend le pouvoir, lance Elise.

— Si on veut casser le cycle de la violence, on pourrait annoncer qu’on est arrivés à un accord, intervient Gaspard qui semble avoir plus réfléchi que nous à la situation. Je comprends l’idée de Nal’ki mais on peut l’améliorer. On utilise le fait que l’expérience soit un succès et on dit que le Conseil et les Valkyries ont signé un accord pour la paix sur Terre. Et que désormais, la planète est gérée par un Conseil composé à moitié d’aliens et de Terriens. Il faut aussi la parité femmes, hommes. Et… on peut également imaginer une assemblée constituante qui définisse les règles sur lesquelles on pourra s’appuyer par la suite. Avec comme mot d’ordre : Egalité, Environnement et… amour ?

Je le regarde, surpris, comme tous les autres présents. Jamais je ne l’aurais cru capable d’une telle annonce et d’une telle réflexion, mais il n’a pas tout à fait tort.

— Moi, ça me va, lancé-je. Qui d’autre est d’accord ? Qui a des choses à améliorer ?

— C’est bien mignon, mais comment tu veux la parité avec un Conseil moitié alien, moitié humain ? Vous laissez la place aux femmes, les gars ? demande Lévana à son frère.

— Pour rééquilibrer les choses, on fait moitié femmes et un quart alien, un quart hommes ? Ça donne numériquement la majorité aux femmes contre les deux autres groupes, mais… c’est encore mieux, non ? rétorque Gaspard qui semble avoir réponse à tout.

— Pas dit que les grandes tiges soient d’accord pour ça, continue-t-elle en se tournant vers moi. Qu’est-ce que tu en penses ?

— Moi, ça me va, je laisse ma place avec plaisir. Un monde gouverné par les femmes, on n’a jamais essayé… Moi, je crois que ça peut marcher !

— Espérons que tous ces services trois pièces soient d’accord avec ça, marmonne Fatou, ce qui fait rire les filles un peu nerveusement. Mais bon, au pire, on ressortira les armes et on se battra encore.

— Moi, je vote pour que Fatou soit notre première Présidente du nouveau Conseil. Qui pourrait mieux nous représenter et assurer que l’on ne part pas dans la mauvaise direction ? demandé-je, amusé de voir l’air surpris de la concernée.

— Quel lèche-bottes, celui-là ! s’esclaffe Lévana. Mais je vote pour.

— Heu… vous êtes sûrs ? questionne Gaspard. Je vous rappelle qu’elle était prête à buter de l’alien version Alien Predator avant que Nal’ki sauve son fessier.

— On fait ça juste le temps d’organiser des élections, intervient Verlox. Ce sera plus démocratique, mais moi aussi, je vote pour. Et j’espère qu’elle se présentera aux élections, en plus. Vu l’énergie qu’elle a mise à essayer de nous faire souffrir, je suis confiant sur sa capacité à s’engager pour transformer la planète en endroit où tout le monde se sentira bien.

— Alors, Fatou, tu en penses quoi ? demandé-je à l’intéressée. On fait comme ça, Madame la Présidente ?

— J’imagine que oui, on fait comme ça, souffle-t-elle finalement après quelques secondes de réflexion.

Je suis le premier à lancer une salve d’applaudissements et suis vite rejoint par l’ensemble de l’Assemblée. Je sens que nous sommes en train de vivre un grand moment pour notre planète et cela a le même effet que les combats pour les Valkyries ! Que c’est excitant de construire plutôt que de détruire !