Chapitre 1

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Le jeune homme marchait d’un pas rapide, la capuche baissée au point de ne plus voir ses yeux. Sa mâchoire serrée et les mains enfoncées dans ses poches, il essayait de ne pas se faire remarquer. Pourquoi avait-il réagi ainsi ? Alex était un connard, certes, mais habituellement, il savait se retenir.

La rue était déserte, pour la plus grande joie du garçon. Ses pas claquaient sur le béton mouillé avec rage. Ces temps-ci, il était toujours en colère, contre lui, contre le monde entier. Le psychologue de l’orphelinat disait que c’était le lot de tous les adolescents, pourtant, le temps passait et rien ne s’arangeait. Il allait sur ses dix-huit ans. Il devrait bientôt quitter l’orphelinat où il vivait depuis la mort de ses parents. Cela ne l’attristait pas plus que ça, il était juste perdu.

Pourtant, ce n’était pas à cause de ça qu’il avait explosé.

Alex était son ami à une époque, ils se connaissaient depuis le CP. L’un blond, l’autre brun, on disait qu’ils étaient le yin et le yang. Le premier était pratiquement hyper actif tandis que le deuxième pouvait se faire oublier facilement. Le temps avait passé, les changeant peu à peu. Arrivé au lycée, ils commencèrent à s’éloigner.

Pourtant, rien n’aurait pu présager qu’Alex se mette à harceler moralement le brun. Les insultes fusaient quotidiennement mais il restait calme, il ne voulait pas s’attirer d’ennuis.

Pourtant aujourd’hui, alors que le blond, entouré de ses nouveaux amis, ricanait à la blague qu’il avait fait, le brun lui sauta dessus. Alex était le seul à connaître les événements qui avait provoqué la mort des parents de son ancien ami et, aujourd’hui, il avait décidé de les utiliser. Cela l’avait mit hors de lui. Il n’avait pas le droit ! Lui qui avait une famille, il ne pouvait pas comprendre.

Ne se contrôlant plus, il frappa de nombreuse fois le visage déjà ensanglanté de Alex. Il lui cassa même le nez. Le craquement lui donna, plus qu’un frisson de dégoût, un sentiment de puissance indescriptible.

Il aurait continué à frapper si son coude n’avait pas rencontré quelques chose de dur. Détournant le regard de sa victime, il découvrit son professeur d’histoire qui se tenait l’oeil droit. Réalisant ce qu’il avait fait, le brun se leva vivement et s’enfuit du lycée. Il allait surement être renvoyé, à quelques semaines du tant redouté BAC. Dans quoi s'était-il fourré ?

Il avait marché longuement sans vraiment savoir où il allait, laissant ses pas le guider le long des rues parisiennes.

Le brun sortit de ses pensées à la tombé de la nuit. Il avait plu et son pull était trempé, pourtant il n’avait pas froid, au contraire. Il avait terriblement chaud, comme ci quelques chose bouillonnait en lui. Ses cheveux furent rapidement plaqué contre sa nuque et son front. Il devait couver quelque chose.

Arrivant enfin à l’orphelinat, le jeune homme, malgré ses mains humides, grimpa jusqu’à la fenêtre de sa chambre qu’il avait laissé entre-ouverte. Après s’être déshabillé très rapidement, le brun s’affala sur ses couvertures. Il avait toujours si chaud que bientôt, ses draps blanc furent trempés. Ce n’était pas normal.

Décidant de demander l’avis d’une experte, il se précipita jusqu’à l'infirmerie, traversant en trombe les couloirs aux murs gris, ne se souciant guère de réveiller les autres. Le jeune homme ne se rendit compte qu’il ne portait qu’un caleçon, que lorsque Mme Du Bois le salua avec des yeux ronds. On aurait dit un hiboux, ses sourcils touffus aidant à la comparaison.

— Basil ?! Quel est cet accoutrement ?

— Désolé, madame, c’est juste que… commença-t-il avec sa voix qui avait enfin mué.

— Madame la directrice a reçu un appel très décevant à votre sujet cet après-midi, continuait-elle en l’ignorant, vous ne devriez pas vous faire encore plus remarquer.

— Désolé.

— Pourquoi êtes-vous venu me voir ? demanda-t-elle enfin en fronçant ses gros sourcils grisonnant.

— Je ne me sens pas très bien, j’ai très chaud. Je pense que j’ai de la fièvre.

Après avoir pris sa température, ses yeux s’arrondirent de plus belle.

— Ce thermomètre ne doit plus fonctionner.

— Combien indique-t-il ?

— Cent degrés celsius.

— Wow, lâcha le brun.

— Exactement, Mr Deléon. Je vais vous donner un doliprane et allez prendre une bonne douche, cela devrait arranger votre sensation de chaleur.

Basil acquiesça doucement avant de sortir de la pièce pour se rendre à la salle de douche commune.

La sensation de fraîcheur fut immédiate, la tête sous le jet d’eau, les yeux fermés, il se calmait enfin. Le Basil calme et sensé était de retour, du moins, c’est ce qu’il pensait avant d’ouvrir les yeux. Il ne voyait pas grand chose tellement il y avait de vapeur dans sa cabine de douche, pourtant l’eau était froide, il y avait veillé. Quelqu’un d’autre prenait-il une douche ?

— Y a quelqu’un ? demanda-t-il un peu tendu.

Le jeune homme aurait aimé qu’on lui réponde, pourtant ce ne fut pas le cas. Il devait être minuit passé, personne ne prenait de douche à cette heure tardive. Respirant un grand coup pour se calmer, il passa une main sur son visage pour retirer l'excédent d’eau. Basil eut alors un hoquet de stupeur, c’était de lui que venait la vapeur.

Pour vérifier sa théorie, il passa son bras sous le jet et pu ainsi voir l’eau s’évaporer au contact de sa peau. Et si le thermomètre n’était pas cassé ? Et si il avait réellement cent degrés de température ? Allait-il mourir ? Glissant le long du carrelage froid, il s’assit par terre.

— Don’t panic, chuchota-t-il.

Il ne se sentait pas mourant, au contraire, il était, certes, fatigué, mais n’avait mal nul part, même pas aux jointures de ses poings qui n’avaient pas encore formés de croûtes. Le brun avait juste chaud, comme ci c’était la canicule.

L’eau continuait à couler, le calmant petit à petit. Il n’avait jamais spécialement aimé l’eau, pourtant, à ce moment, il aurait aimé rester sous le jet toute sa vie. Il y resta une heure avant d’attraper sa serviette rêche de trop de lavage. Il se sentait nettement mieu.

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