Chapitre 2

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Plusieurs semaines avaient passées depuis l’incident entre Basil et Axel. Le lycée avait tranché. Le brun était exclu de l’établissement jusqu’aux épreuves du BAC. Jusque là, le jeune homme était confiné dans l’orphelinat avec pour ordre d’aider les employés. Le brun passaient donc ses journées à s’occuper des plus jeunes, à cuisiner ou encore à faire le ménage. Il ne révisait que le soir, après le dîner.

Sa chambre, une petite pièce de neuf mètre carré aux murs gris-bleu, n’était pas si horrible que ça. Il était l’un des seuls pensionnaires à avoir une chambre individuelle car étant le plus vieux. Cela ne le dérangeait pas, il n’était pas vraiment proche des autres enfants.

Assis à son bureau, penché sur son livre d’histoire, Basil essayait de faire rentrer toutes ces dates dans son crâne. Il avait conscience qu’il était désavantagé par rapport aux autres élèves, rater plus d’un mois de cours était assez difficile. Mais il fallait qu’il y arrive, pour ne pas finir à l’usine, comme disait la directrice de l’orphelinat.

La dame, une vieille qui aurait déjà dû être à la retraite lorsque le jeune homme était arrivé ici, était sévère mais juste. Basil avait rarement eu affaire à elle, enfin avant ce mois. A chaque fois qu’elle le croisait, elle le regardait avec des yeux mécontents et le brun se souvenait de leur discussion.

— Basil, je suis très déçu. Ton dossier scolaire était excellent et maintenant, aucune grande école ne voudra d’un garçon violent.

— Je ne sais pas ce qu’il s’est passé… Je ne voulais pas lui faire de mal. Je…

Un coup sur sa fenêtre le fit sortir de ses pensées. Le jeune homme s’était encore déconcentré. Rejetant sa chaise, il s’approcha de la vitre en grommelant contre lui même.

Il faisait noir, seul quelques ronds de lumière venant des lampadaires éclairaient le trottoire à intervals réguliers. Il n’y avait aucun bruit. Pas un chat. Il avait dû rêver, c’était bien son genre. Il fit donc demi-tour pour retourner à ses révisions, lorsqu’un autre coup résonna.

— Que… ? laissa-t-il seulement échaper en se stoppant net.

Basil se retourna très doucement, redoutant ce qu’il allait voir. Pourtant, il n’y avait rien, seulement les lampadaires, les bâtiments d’en face où aucunes lumières ne brillaient, les voitures sagement garées. Légèrement paranoïaque, le jeune homme attrapa une batte qui trainait dans un coin et s’approcha de nouveau de la fenêtre. Il ne voyait rien de spécial et commençait à perdre patience, après tout, il avait un BAC à avoir et on l’empêchait de réviser.

Il ouvrit en grand les deux battants, laissant entrer l’air frais d’une nuit d’été parisienne. Avec le temps, il ne faisait plus vraiment attention à l’odeur de la pollution mais cette fois, il y avait autre chose. Une odeur que Basil ne connaissait que trop bien. Une odeur de brûlé.

Refusant de céder à la panique, il se pencha par la fenêtre, en cherchant la source. Pourtant, il n’y avait ni fumée, ni flamme.

— Ca n’a aucun sens, chuchota le brun pour lui même.

Il était peut-être en train de rêver éveillé ? Oui, c’était ça, il était juste très fatigué. Refermant la vitre et reposant la batte, il se changea rapidement avant d’éteindre la lumière et enfin de s’installer dans ses douces couvertures.

¤

Ce fut l’odeur qui le réveilla cette nuit là. Sa chambre, seulement éclairé par la veilleuse en forme d’étoile, était envahi de fumée. Que se passait-il ? Sortant ses petits pieds de dessous la couverture, il se leva. Le sol était étrangement chaud sous ses pas tandis qu’il se dirigeait vers la porte de sa chambre. Du haut de ses trois ans, le garçon attrapa la poignée et ouvrit, révélant la source de la fumée. Du feu, partout.

Alors que tout lui dictait de faire demi-tour et de fuir, il décidait de se rendre dans la chambre de ses parents. Le brun traversa donc le palier en courant et arriva, sain et sauf, devant la porte qui était à moitié dévoré par les flammes.

A l’intérieur, les deux adultes étaient collé au mur le plus éloigné de la porte. L’homme pleurait tandis que la femme essayait, en vain, d’éteindre le feu qui progressait rapidement.

Le petit garçon apparut devant eux comme par magie. Avait-il traversé les flammes ? Y avait-il un passage ? Les parents n'eurent pas le temps de plus se questionner, une des poutre du plafond s’était effondrée, bloquant définitivement le passage vers la porte.

La mère attrapa son fils et, le positionnant contre le mur, fit barrage de son corps. Le père fit de même.

— Maman et papa t’aiment très fort, Basil, disait la mère.

Ses larmes tombaient sur le visage de l’enfant qui ne comprenait pas vraiment la situation. Il n’avait pas peur.

— Tout va bien, maman, lui répondait-il en posant sa petite mains sur la joue humide de la femme.

Lorsque les pompiers arrivèrent enfin, Basil était endormi. Autour de lui, continuant de le protéger, se tenaient les corps carbonisés de ses parents.

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