“Je l’ai trouvé” n’arrêtait pas de se répéter la jeune fille. Il fallait qu’elle prévienne les autres.

Juliette ne pouvait s’empêcher de sourire à pleine dent, les gens dans la rue la regardaient encore plus bizarrement qu’à l’accoutumé. Elle avait l’habitude, avec ce corps albinos, elle ne passait vraiment pas inaperçue.

Depuis qu’elle avait retrouvé ses souvenirs, la jeune fille n’avait pas encore contacté les autres. Avant, elle voulait leur prouver qu’elle avait raison.

Originaire d’Angleterre, elle parlait pourtant parfaitement français au point que personne ne remarquait qu’elle n’était pas française. Cela faisait deux ans qu’elle voyageait à sa recherche, du haut de ses seize ans, elle avait donc visité plus de pays que n’importe qui. Et c’était ici, en France, à Paris qu’elle l’avait trouvé.

L’albinos s’était rendu partout où il y avait eu des incendies avec pour seul survivant un enfant. Aucun n’avait fait l’affaire, mais cette fois-ci, lorsqu’elle l’avait vu…

“Je l’ai trouvé.”

Il avait changé, c’était normal après tout, ils changeaient tous de corps à chaque mort. Pourtant, l’énergie ne trompait pas. Elle l’avait vu, cette aura de puissance contrôlée, de colère. Il était exactement comme lorsqu’il était mort.

Il ne l’avait pas reconnu.

Il n’avait pas retrouvé ses souvenirs.

Ainsi, avait-elle décidé de lui donner un petit coup de pouce. La clé et le point, des signes reconnaissables pour n’importe quel gardien. Avec un peu de chance, cela lui évoquait des souvenirs.

Elle allait attendre, observer et peut-être lui donner d’autre coup de pouce. Ensuite, lorsqu’il se souviendrait, ils iront ensemble rejoindre les autres. Peut-être que la doyenne était encore vivante. Juliette l’espérait même, elle voulait que la vieille admette qu’elle avait eu tort.