Chapitre 6

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Le jeune homme respirait profondément, un, deux, trois, inspiration, quatre, cinq, six, expiration.

Il devait être près de deux heures du matin, peut-être même trois. Basil avait eut son BAC avec mention, il se remettait bien de ses blessures, tout allait bien. Pourtant, il ne dormait plus.

Un, deux, trois, inspiration. Quatre, cinq, six, expiration.

Allongé ainsi dans son lit, il s’obligeait à respirer le plus calmement possible. Toutes les nuits c’était la même chose, le brun rêvait de la mort. Il mourrait sans arrêt. Tantôt, il était une femme, tantôt, il était un homme. Africain, Russe, Asiatique, Mexicain. Il était tout le monde et personne à la fois.

D’immenses cernes soulignaient à présent son regard gris. Il était épuisé.

Ses yeux se fermaient enfin lorsqu’un cri le fit sursauter. Aigu, il appartenait probablement à une femme ou un enfant. Le jeune homme se leva pour regarder par la fenêtre. Personne. La rue était calme comme d’habitude. Il soupira, ça recommençait.

— Je vais commencer à croire que je suis fou, marmonna-t-il dans sa barbe.

Le cri résonna pourtant de plus belle. Il y eut un mouvement dans le coin de la rue et Basil se colla à la vitre pour mieu voir. Du sang. Il y avait du sang sur le trottoir.

N’y tenant plus, le brun ouvrit brusquement la fenêtre et se glissa à l’extérieur en grimaçant, ses côtes lui faisaient encore souffrir. Il descendis rapidement avec la force de l’habitude et se précipita vers le trottoir d’en face. Passant de l’ombre à la lumière, il s’arrêta net.

— A l’aide ! hurla la femme.

Basil ne la voyait pas mais les cris venaient d’une ruelle étroite probablement remplis de poubelle. Il hésita, cela pourrait être un piège. Il était encore plus méfiant depuis son agression. Pourtant, il ne pouvait pas s’en aller maintenant qu’il était arrivé jusque là.

Prenant son courage à deux mains, il s’avança, sur ses gardes.

Une forme recroquevillé se tenait au fond de la ruelle, il faisait trop sombre pour que le garçon puisse discerner ses traits, pourtant, il sentit que quelque chose clochait. Pourquoi criait-elle si elle était seule ?

— Madame ? dit-il en stoppant son avancée.

— Aidez-moi… pleurait-elle.

— Qu’avez-vous ? Rapprochez-vous que je puisse voir vos blessures, tenta-t-il.

— Venez, je ne peux pas me lever.

Il fit quelques pas hésitant.

“Dans quoi me suis-je fourré ?” pensa le garçon.

Le brun pouvait maintenant mieux distinguer la victime. C’était bien une femme mais elle était extrêmement maigre au point que Basil pouvait voir les os poindre par-ci par-là. Elle ne semblait pas blessée.

— Que s’est-il passé ? demanda-il en s’arrêtant à quelques mètres.

Le corps famélique était secoué de tremblement. Basil les prit tout d’abord pour des sanglot jusqu’à se que le bruit parvint à ses oreilles. Elle riait.

Il fit un pas en arrière, près à décamper lorsqu’elle tourna son visage vers lui. Jusqu’alors, les cheveux ternes lui avait caché l’horreur. Elle n’avait pas de peau, rien, juste des os jaunit.

Le brun manqua de s’étrangler de peur. Elle riait de plus belle, révélant des crocs puissants et probablement très tranchants. Il était pétrifié. La chose se leva alors et approcha ses longs doigts crochus du cou du garçon. Elle planta son regard aveugle dans celui gris de Basil, accentuant la terreur qui le paralysait.

Une ombre blanche passa alors dans le champ de vision du jeune homme, comme brisant le sort qui le maintenait immobile, il put enfin s’écarter. Quelqu’un se tenait derrière la créature.

Cette dernière, suivant le regard du garçon tourna, dans un craquement répugnant, la tête à cent quatre-vingt degrés pour faire face à la nouvelle venue. Le jeune femme chuchota alors quelque chose et sortit une immense lame. Basil, qui s’était écarté, ne voyait pas grand chose mais lorsque sa sauveuse fit une pirouette au dessus de son agresseur, il la reconnue enfin.

Juliette.

Ses cheveux blancs foutaient l’air aussi vite que sa lame. Elle semblait jouer avec la créature.

Enfin, la tête sans peau roula au sol. Il n’y eut même pas de sang.

L’albinos s’approcha de lui en essuyant sa lame sur son manteau noir qui contrastait fortement avec sa peau si pâle. Elle était vraiment belle.

— Basil, le salua-t-elle.

— Juliette… merci.

Elle sourit puis murmura quelques mots inconnus du jeune homme avant d’appuyer la pointe de l’arme sur sa paume. Les yeux comme des soucoupes, le brun vit le métal disparaître dans la main de la jeune femme, ne laissant qu’un point noir.

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