Chapitre 11

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Le garçon marchait sans réel but comme il l’avait fait tant de fois. La pluie ne l’atteignait pas, se transformant en vapeur plusieurs mètres au-dessus de lui. Sous ses pas, le béton bouillonnait. Ces chaussures avaient fondu. Ses vêtements avaient brûlé.

Il ne voyait pas vraiment la rue grise, devant ses yeux se déroulaient des scènes de son passé. Enfin, plutôt celui de Feitan. Les cris des passants autour de lui se mélangeaient à ceux de ses souvenirs. Il devait être monstrueux. Pourquoi ne voyait-il que des scènes tristes, violentes ou pleines de colère ? Était-ce ainsi que Feitan se résumait ? Si c’était le cas, il ne voulait pas redevenir lui.

Mais voulait-il devenir la créature de feu qu’il semblait habiter son corps ? Celle-là même qui avait tué ses parents, qui avait carbonisé le parc.

Un sourire étrange déforma son visage fatigué. Il y avait bien trop de monde dans ce corps. Il devait faire un choix.

Au moment où cette pensée traversa son esprit, la partie de Feitan reprit le dessus.

— Feitan, concentre-toi un peu, cet élémental ne va pas s’attrapper tout seul, grognait une femme aux traits asiatique devant lui.

— Roooh, ça va Iska, y a pas le feu.

Sa voix sonnait féminine et il était plutôt petit.

— Justement, si. Ne me dis pas que tu n’as pas lu le rapport, s’exaspérait Iska. Nous devons nous occuper d’un élémental de feu. Il a déjà brûlé une bonne partie de la forêt.

Aux mots de la femme, tous les souvenirs liés a ces créatures de flammes fondirent dans l’esprit de Basil, le faisant flancher.

— Les élémentals de feu sont les pires… commençait un homme qui semblait jouer le rôle d’un professeur.

Derrière lui avait été affiché plusieurs dessins de créatures.

Basil n’eut pas le temps de plus les étudier que la scène changea.

— Le feu consume, le feu brûle, le feu c’est la destruction…

Les scènes se succédaient sans réel ordre.

— C’est le mal incarné…

Des phrases sans fin se superposaient dans son crâne, le faisant tomber à genoux. Bientôt, les images et les sons venant de Feitan se mélangèrent à celle de la mort de ces parents.

Il était clair d’une chose, Feitan ne portait pas dans son cœur les élémentals de feu et Basil comprenait pourquoi. Iska. C’était toujours Iska. Le gardien avait dû la voir mourir tellement de fois sous les attaques des créatures de flammes.

Pourtant, avec ce qu’il avait appris, il savait que ces dernières étaient très puissantes. Il pourrait faire tellement avec autant de pouvoir. C’était au tour de l’élémental d’assaillir son esprit. Les promesses de pouvoir et de grandeur avaient plus d’impact que la tristesse, la peur et la colère de Feitan.

Ainsi, le gardien revint à la charge.

Les souvenirs se mélangeaient avec les pulsions de la créature, détruisant sans le vouloir la santé mentale du jeune homme.

— Stop ! STOP ! hurlait Basil à s’en déchirer la gorge.

Il ne pouvait pas pleurer car ces dernières s’évaporaient dès le coin de son œil dépassé.

Pourquoi ça lui arrivait à lui ? Qu’avait-il fait pour mériter une vie aussi pourrie ?

Il se mit à cogner le sol de ses poings, détruisant la chaussée mais aussi les trottoirs et les façades autour de lui car à chaque coup, des flammes s’échappaient. Il entendait vaguement plusieurs sirènes approcher.

— Jeune homme ! criait quelqu’un dans un mégaphone.

— Allez-vous-en ! répondait le garçon la tête dans les mains.

Il pressait de plus en plus, voulant presque se faire éclater le crâne. Ses yeux semblait sortir de leur orbite, mais il continuait. Il en pouvait plus de tout ce vacarme dans sa tête. Basil voulait du silence.

— Jeune homme ! disait de nouveau le policier.

— Silence…

— Arrête tout ça ! disait-il d’une voix hésitante.

Visiblement, il ne savait pas comment gérer la situation.

— Calme-toi et viens vers nous les mains en l’air, tentait-il.

— J’AI DIT, SILENCE ! hurla tout à coup Basil.

Le brun décrocha ses mains de son crâne et frappa le sol. La déflagration fut destructrice. Elle brisa les vitres des bâtiments de tout l’arrondissement et rasa les immeubles les plus proches. Les gens ne comprirent pas ce qu’ils leur arrivaient, en un instant ils furent réduits en poussière.

Lorsque Basil releva la tête, un cratère c’était créé autour de lui.

La destruction.

Feitan avait raison.

Pour protéger les gens, il ne lui restait qu’une seule chose à faire.

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