Le père
La radio s’alluma toute seul. Razus se faisait réveiller de cette manière. Une fois les yeux ouverts, il vit un homme assis devant lui. Ses amis, et une jolie femme à la couleur sombre le regardait. Ils avaient attendu pendant une heure. Razus se demandait ce qu’il s’était passé pour que des personnes dont il ignorait l’existence, se trouvait dans sa chambre.
Il se redressa. La tête encombrée d’incertitudes.
- Qui êtes -vous ?
Karius pleurait d’émotions. Il cherchait un moyen de lui dire que son père existait. Qu’il vivait devant lui.
Razus tourna sa tête, et remarqua le signe d’ensorcèlement sur son front. Il commença à comprendre. L’homme qui était venue le voir partageait un lien magique avec lui. Karius lui avoua sa paternité. Razus resta silencieux pendant quelques secondes. Son cœur commençait à s’accéléré. Le mutisme s’arrêta. Il bégaya puis, il fondit en larme. Ses pleures refaisait surgir tous les souvenirs qu’il avait vécu à l’orphelina. Dans le fond de sa conscience, Razus croyait que ses parents étaient morts.
Il regarda Kassina. Il ne pouvait pas s’agir de sa mère. Elle ne partageait pas la même couleur de peau. Elle n’avait pas de sceau sur le front. Qui était-elle ?
Razus sécha vite ses larmes. Il se calma. Le jeune garçon lui demanda où se trouvait sa mère. Karius peinait à répondre. Une boule d’acidité restait coincée dans sa gorge.
- Maman n’est pas là ? dit-il, le cœur ligoté par le trouble.
Razus s’énerva. L’émotion qui le faisait vivre était très forte.
- Où est-elle alors ? Dis-le-moi cria-t-il, en pleurs.
Pour le bien de son fils, Karius devait de lui dire la vérité.
- Elle est morte.
Kassina se retenait de pleurer. Les réminiscences du massacre de son père revenaient dans son esprit. Razus pleura abondement. Puis piqué par une tristesse contaminée par une haine féroce. Razus pris la radio et la jeta violement sur le mur. Il se recroquevilla, ses larmes ne cessa pas de couler.
- Comment est-ce possible ? Comment tout cela est possible ? Es-tu vraiment mon père. Pourquoi est-ce maintenant que tu décides de venir me chercher.
Karius ne pouvait pas tous expliquer à Razus ! Il mésestimait la nécessité de tous lui raconter. Comme par exemple, lui relater les abominations de Saralone. Et pour continuer lui faire comprendre qu’il était un enfant hybride. Un mi-humain, et mi-magicien. Qu’il vivait dans la partie la plus indigente de Maternamen à cause de la folie de Saralone. Et bien d’autres secrets inavouables. Karius se décida de lui faire part de ses filandreux secrets.
Razus enlaça son père. La méchanceté de Saralone avait causé énormément de mal. Comment faire pour guérir de son mauvais sort ?
-Je veux guérir ! pleura Razus. Je ne peux plus souffrir de cette malédiction !
- Pour que tu puisses guérir, il faut que la déesse-mère meure. Il s’agit d’un sortilège scellé.
Kassina se demandait si sortilège de Shauns n’était pas le même type de sortilège que celui de Saralone. S’il s’agissait d’un même type. Kassina avait tout intérêt à tuer Shauns.
- Dis-moi, pourquoi maman est morte ?
*
Idrinya s’était retrouvé dans un autre monde. Elle regarda autour d’elle, et observa un nouveau paysage. Un paysage bien plus urbain qu’à Karuka. Elle se trouvait sur une route, au milieu d’un rond-point. Son atterrissage avait provoqué un grand carambolage. Elle sorti rapidement afin d’éviter de se faire écraser par des voitures. Ou avait-elle bien pu atterrir ? Était-elle encore à Karuka. Désemparé, elle tournait en rond, tétanisé par l’angoisse. Elle constata un grand arc. Un monument. Elle s’effraya impétueusement. Elle se place sous l’arc.
- Où suis-je ? s’écria-t-elle, apeurée.
Paniquée, terrorisée. Conscience qu’elle avait failli mourir. Elle marcha pour évacuer la peur qui alimentait son cœur. Elle marcha en s’agitant dans tous les sens. S’agitant encore, et encore. « Merde, merde, merde » disait-elle. Elle n’était plus à Karuka. Elle s’en doutait bien. L’île n’est plus là. Kassina et Aluna non plus.
Elle paniquait et se disait qu’il n’y avait que la panique qui pourrait la rassurer. Il faisait froid. Médusé, les automobilistes sortirent un à un de leur voiture, abasourdit par cet étrange événement ; Idrinya regardait l’incroyable carnage qu’elle avait provoqué. Elle leva la tête. Un grand drapeau de couleur bleu blanc rouge était planté.
- C’est beau et à la fois étrange ici !
Idrinya vit une foule d’automobilistes s’approcher d’elle. Elle tenta de lancer un sort. Aucun résultat. Plus de pouvoirs, plus de Karuna, plus de quête, plus de guilde. Une terre remplit d’humains ?
Soudain, un vortex réapparut sous ses pieds. Elle disparut à nouveau. Où allait-elle atterrir ? Elle eut beaucoup de chance. Saralone l’avait fait réapparaitre à Karuka, devant-elle.
Idrinya tomba d’en haut. Elle essaya de se relever, du mieux qu’elle pouvait, mais elle n’y arrivait. Saralone s’avança, en souriant méchamment. Elle écrasa la tête d’Idrinya et dit.
- Tu aimes la France ? J’ai aussi le pouvoir de t’emmener là où tu désires. Adore-moi comme la déesse-mère que je suis et jure d’être fidèle à moi. Je pourrais te rendre enceinte. Ou bien exhausser tous tes désires.
- Va te faire foutre !
Saralone soupira en levant les yeux vers le ciel. La nuit commençait à paraitre.
- Tu t’obstines à me manquer de respect dit la sorcière d’une voix douce et charmeuse.
Saralone appuya son pied, plus fort sur la pauvre tête de la magicienne. Idrinya gémissait de douleurs. Du sang sorti de son front. Elle continua munit de son petit sourire sadique.
- Idrinya Esteneir, jeune magicienne de Fordmire. Vivant chez son père. Tu détestes les humains. Mais tu te déteste toi aussi. Tu voudrais devenir une déesse tout comme moi. Tu es atrocement jalouse…
Les oreilles d’Idrinya hallucinaient lorsqu’elle entendit les paroles amères de la sorcière. Saralone possédait le pouvoir de lire l’âme de son ennemie. Idrinya se sentait mal à l’aise devant de tels vérités. Elle préférait subir la mort que d’entendre les mystères de son âme. Elle pleura.
- Tu es jalouse, avide de richesses et tu désires que l’on t’admire. Mais tu es loin d’être admirable.
- Un peu comme vous ! riposta-elle.
Saralone haussa le ton.
- Tu as perdu beaucoup de mana. Ne crois pas que tu es en mesure de te défendre facilement. Tu devrais faire profil bas. Tu as toujours ta tête sous mon talon.
- Encore une fois, va te faire foutre ! gémit Idrinya.
Saralone se retourna. Elle lui lança un regard remplit de pitiés.
- Tu devrais rentrer chez toi, ou alors m’adorer. C’est tous ce que tu peux faire.
- Je vais te tuer hurla Idrinya, en explosant de colère.
Elle courra vers Saralone, La sorcière brandit son sceptre, et lança un sort de paralysie. Idrinya se figea et son âme rentra dans le spectre. La boule de saphir du sceptre devint jaune lumineuse. Interloqué, Aluna se révolta en se demandant ce qu’elle avait envoyé comme sortilège à la magicienne. Saralone répondit qu’elle avait emprisonné l’âme d’Idrinya dans les enfers. Le combat semblait perdu. Saralone eut un nouveau rire.
- Elle est en train de savourer son séjour au plus profond des enfers. Son corps resta figer à jamais. Tu ne pourras rien pour la sauver.
- S’il vous plait Saralone, revenez à la raison…
Les supplications de la fée renforçaient la haine de Saralone.
- Déesse-mère Saralone ! coupa la sorcière. Oublierais-tu que je suis la seule pourvoyeuse de vies dans cette ville ? Depuis que j’ai chassé la moitié des hommes. J’ai pris un pouvoir incommensurable et je me suis érigé en déesse-mère.
- En quoi, mettre enceinte des femmes ferait de vous une déesse fustigea Aluna.
- J’ai le pouvoir de la vie et de la mort sur cette ville. Toutes les femmes n’adorent.
- Mais tous les hommes vous détestent ! contra Aluna.
Saralone eut un fou rire.
- Je n’en fiche ! J’ai eu ma vengeance ! Que ferons les hommes d’Hunia ? Je ne crois pas une seconde qu’ils puissent oser faire me faire la guerre et faire la guerre aux femmes. Les femmes de Fénia sont très puissantes. Et elles m’adorent.
- Une révolte se prépare et il ne vous restera quelques minutes pour vous assoir sur le trône.
Dans l’auberge se tramait des bruits de révoltes. Un conseil de magiciennes se déroulait secrètement, par la décision de l’aubergiste. Les meilleurs magiciens et magiciennes de Fénia étaient conviés. L’objectif était d’organiser la révolte. L’aubergiste craignaient le pire, pour Idrinya et Aluna. Ce n’était pas faute de l’avoir averti. Idrinya ne voulait qu’en faire à sa tête. Combattre une sorcière aux pouvoirs élèves risquaient de causer de grands dégâts. Des dégâts pour celle qui participaient à la quête. Mais aussi des dégâts pour les personnes étranges à la quête. L’aubergiste ne souhaite pas rester à l’auberge, alors que la vie des habitants de Maternamen ne tenait qu’à une nuit.
- Mes magiciennes. Magicienne de Fénia. Et je n’oublie pas les humains et les humaines. Nous avons besoin de sauver nos hommes. Nous devons reconstituer Maternamen comme elle était à l’époque du roi Kengo. Nous ne pouvons plus supporter cette ségrégation.
Alua-Zénia dit « Zénia » était la fille de l’aubergiste. Elle était aussi la maîtresse d’Elianian. Elle était petite et albinos. Sa peau était très blanche. Ses yeux était violet fluo. Ses cheveux blancs comme le coton. Elle portait une robe noir courte et des bottes blanches. Elle avait pour arme un bâton télescopique dont les extrémités se changeait en haches. Alua-Zénia avait vingt-cinq ans. Elle dégageait une forte aura et disposait d’une vaste popularité sur l’île. Sa puissance était reconnue par l’élite des magiciens.
Cette dernière aimait la consulter pour les résolutions de quêtes. Elle connaissait Esank. Elle l’avait rencontré à Paternamen. Ensemble, ils avaient consommé une relation amoureuse. Ils s’étaient séparés lorsqu’Esank lui avait avouer son infanticide. Elle l’appelait le « fugitif ». Alua-Zénia faisait partie, comme l’était Esank, de la guilde des libérateurs. Elle militait pour l’indépendance et la souveraineté des magiciens de manière plus virulente qu’Esank. De temps en temps, elle rendait visite en catimini à Esank dans la forêt. Bien avant qu’il découvre Kassina. Alua-Zénia gardait des sentiments pour Esank. L’aubergiste proposait à Alua-Zénia de former une guilde afin d’aider les magiciennes qui s’étaient fourvoyer dans un piège.
- Maman fit sévèrement Alua-Zénia, pourquoi les as-tu envoyés combattre Saralone ? Ne savais-tu pas qu’en les envoyant au château. Leurs chances de survie étaient minimes.
L’aubergiste souffla. Les remontrances de sa fille la hérissaient.
- Zénia, les clientes m’ont bien fait comprendre qu’elle disposait d’une expérience suffisante au sujet de leurs magie. Je lui ai apporté mon aide…
- Ces magiciennes sont des débutantes, coupa Messalina. Elles étaient à Kirtaz il y a deux jours. Certes, elles ont pu vaincre le manipulateur Warburn. Mais face à un magicien comme Zaratroska. Elle ne pouvait rien faire.
Zenia tourna la tête vers Messalina et lui dit :
- Messalina, tu es une magicienne de qualité. Si tu dis vrai. Ces magiciennes ont encore beaucoup de choses à prouver.
Sakuri plaça ses paroles dans la conversation.
- Elles m’ont dit qu’elles souhaitaient résoudre la quête des médaillons. Pour les médaillons, c’était plutôt pour la brune garçon manqué. L’autre magicienne cynique cherchait une sorcière.
- Par Zarkun ! Tu peux dire leur prénom proposa Esank ennuyé par la façon de faire de Sakuri. Tu es bien un vampire toi !
Esank et Mésalina étaient connues de Zénia. Messalina et Zénia liaient une forte amitié. Sakuri ne supportait pas Esank. Par respect pour son amie, elle travaillait sur elle afin de ne pas s’énerver.
- Zénia ne t’as pas autorisé à parler, répondit-elle, d’une voix sèche.
Zénia lança un regard avertisseur à Sakuri.
- Sakuri ! fit-elle, d’une voix impérative. Esank, je l’ai choisi car il est l’un des magiciens le plus puissant de l’île. Ensemble nous délivrons la ville des griffes de Saralone.
- Et nous sauverons les deux stupides magiciennes qui ont quitté l’auberge termina Sakuri.
Esank s’avança devant l’aubergiste et lui demanda où était Kassina.
- Vous nous avez dit que Idrinya était parti combattre Saralone. Mais où est bien parti Kassina ?
- Pour tout te dire, je l’ai vu partir avec un chien. Ce que je trouve étrange. C’est qu’elle et son ami étaient venue sans animal.
- Chose plus étrange lança un servant. C’est la disparition de Karius.
Alua-Zénia s’ingénia.
- C’est peut-être ça. La magicienne aurait transformé Karius en chien, afin de passer inaperçu avec lui, et disparaître…mais où ?
L’aubergiste se grata la tête. Elle s’assit sur une chaise.
- Il me semble que Karius n’avait pas abandonner son désir de retrouver son fils. Je ne vois qu’une solution probable.
Alua-Zénia répondit avec une autorité calme.
- Ce n’est pas de notre ressort. Des soldats et des magiciens sont déjà sur le front de guerre. Nous devons vaincre Saralone.
Annotations
Versions