Le dorlis
Les bruits des combats s’entendaient à Hunia. Razus et son père n’en prêtaient pas attentions. Kassina s’était assis sur une chaise. Elle restait silencieuse, émut par ce qu’elle assistait. Karius n’arrivait plus à parler, car la situation l’embarrassait énormément.
- Dis-moi, pourquoi maman est morte ! redemanda-t-il, par une insistance agressive.
- Elle a été condamné à l’empalement car elle m’aimait.
- Qui l’as tué ! cria Razus, Kassina se leva et prit la tête de Razus dans ses mains.
- Ecoute ! Razus dit-elle, d’une voix amicale et rassurante. Ta maman n’est peut-être plus présente. Mais elle resta présente éternellement dans ton cœur. Et quand tu regarderas les étoiles. Dis-toi qu’elle y habite. Il y a des choses qu’on ne peut pas empêcher. Un jour, toi aussi tu ne seras plus sur cette terre. C’est valable pour toutes les personnes.
- Mais toi, tu ne peux pas dire ça ! pleura Razus, tu ne sais pas ce que c’est que de perdre sa mère !
- Qu’en sais-tu ? questionna-elle. Connais-tu ma vie ?
- Ce ne sont pas vos belles paroles qui ramerons ma mère ! Je veux savoir qui l’a tué !
*
Idrinya et Saralone continuaient à se battre dans l’obscurité du chaos. La magicienne ignorait compétemment ce qui se passait sur Gaîatas. A l’opposé de Saralone consciente qu’elle perdrait le combat contre la guilde. Cette fois, gagner le combat contre Idrinya serait une revanche.
- La guilde va me vaincre…
- Quel guilde ?
- Celle qui est venue te sauver !
- Pour l’instant, seul moi peut me tirer de cette merde !
Idrinya sauta sur Saralone, mais la sorcière disparut sans même qu’elle puisse l’attraper. A chaque fois, c’était la même scène. Idrinya s’épuisait sur tous les plans. L’obscurité lui donnait envie de dormir.
- Renvoi-moi en Karuna. Sors-moi de ce chaos ! gémit-t-elle, épuisée.
Pas avant d’avoir détruit ton âme.
*
La guilde et les magiciennes empilaient les cadavres de monstres dans l’immense jardin. Le feu ravageait le jardin et le château. Aluna avait rejoint Esank afin de le protéger. Saralone lançait des boules de feu de toutes les couleurs grâce à son spectre sur Esank. Le magicien para facilement les attaques, par sa capacité de « bouclier spectrale ». Il s’envola dans les airs, et lança un rayon lumineux brûlant. Saralone se décupla et s’envola-t-elle aussi. Les deux combattant se battaient dans le ciel.
Beaucoup de mana se dépensaient pour en finir avec le serpent dragon. La bête détruisait tout sur son passage. Le ravage régnait, et le feu prenait la totalité des arbres et des palmiers. Le beau jardin devenait un enfer terrestre.
Le dragon de Méssalina peinait à blesser le serpent-dragon. Ses flammes ardentes ne suffisaient pas à le mettre hors d’état de nuire. Zénia, Sakuri et Messalina dépensaient tous leur mana sur le serpent-dragon. Les sorts les coups d’épées et les flèches le chatouillait. Que faire face à un monstre coriace ?
*
Sakuri qui se trouvait aux côtés de Messalina, lui lança une puissante charge électrique de son bâton. Le coup heurta le serpent-dragon qui poussa un douloureux cri. Messalina perçut la faiblesse du serpent-dragon. Le monstre ne supportait pas l’électricité. Messalina ordonna à Sakuri.
- Sakuri ! Décharge tout ta puissante ! Le coup d’électricité que tu lui à donner semble fonctionné.
Il s’affaiblit. Le serpent dragon poussa de violents cris. Il cracha une nouvelle flamme. Les magiciennes se protégèrent des flammes grâce au bouclier spectrale. Zénia lançait des vagues d’eaux sur l’ensemble du jardin. Petit à petit les flammes s’éteignirent. Sakuri lança une nouvelle attaque électrique sur la tête du serpent-dragon. Le monstre tomba sur le côté en s’agitant. Alua-Zénia déclencha son sort spéciale « Lame de glace ». De grandes lames de glaces sortirent du sol. La créature fut transpercée. Le serpent-dragon mourut. Il ne restait qu’à vaincre Saralone.
- Il est mort s’écria Messalina. Il faut éteindre le reste de flammes. Zénia ! Charge-toi d’éteindre le feu.
- Tu t’es improvisé cheffe de guilde ? déclara railleusement Alua-Zénia.
- Peut-être répondit Alua-Zénia, n’oublions pas ce que nous devons récupérer Idrinya.
- Voyons voir comment Esank se débrouille.
*
Saralone s’alanguissait lentement. Esank avait empêché l’explosion des aéronefs sur terre en utilisant son sort « Lévitation d’objet ». Les aéronefs explosèrent tel des feux d’artifices dans le ciel. Les débris retombèrent brutalement. Heureusement personnes ne fut toucher. Esank enchaina la sorcière dans une prison psychique. Une auréole lumineuse mauve entourait le haut de son crâne. Le sortilège l’empêchait de bouger. Cependant, elle pouvait parler.
-Disparaissez ! hurla-t-elle, remplit de douleurs.
- Libère l’âme d’Idrinya du chao ! cria Esank.
- Pour libérer cette magicienne, il faudra me tuer ! Mais tu es faible ! vociféra-t-elle.
Esank concentra tout le mana qui lui restait dans sa main. Une boule pourpre scintillante. Puis, il sorti un laser qui troua la sorcière.
Le sang baignait dans sa bouche, Saralone s’affala sur le sol. Esank resta stoïque. Il s’approcha de Saralone. Il la secoua. Elle était morte. Idrinya retourna dans son corps.
*
Karius tremblait. La mort de Saralone agitait le dorlis qui vivait en lui. Kassina n’en croyait pas ses yeux. Saralone avait été tué. Karius allait mourir, Razus aussi. Elle ne pourrait rien faire pour les sauver. Razus demanda à Kassina ce qu’il se passait. Elle ne pouvait pas répondre. Dans l’incompréhension ; Razus se leva et se jeta sur son père.
- Qu’est-ce qui se passe ? hurla-t-il. Répond papa !
Une grande lumière sortie des yeux et de la bouche de Karius. Kassina prit Razus, et l’éloigna de son père. Le dorlis sorti du corps de son père. L’ignoble créature nue, avait des dents cassées, des yeux orange et sa peau était poilue. Il sauta sur Razus. Immédiatement, Kassina sorti son glaive et trancha la tête de la créature. Horrifié, Razus repoussa la bête violement.
- Putain ! T’as tué mon père ! bégaya-t-il, choqué.
Kassina regarda Razus. Elle dit :
- Ce n’était pas ton père. C’était le monstre qui se nourrissait des sentiments de ton père. Le sceau maudit est enlevé.
Le père de Karius se releva. Il n’était pas mort. Il regarda son fils, puis Kassina. Il prit le glaive dans les mains de la magicienne et le planta dans le cœur de son fils. Razus vomit une flaque de sang. Kassina hurla :
- QU’AS-TU FAIT ?
Karius resta silencieux. Les yeux rivés sur le sang qui coulait de la bouche de son enfant. Il s’expliqua.
- Je ne pouvais plus continuer à abuser du sommeil maléfique mon fils. Le dorlis me poussait à le violer toutes les nuits. Maintenant que le démon était rentré en lui. Je ne pouvais pas le laisser faire du mal à son entourage.
Kassina ne saisissait plus rien.
- Mais...Saralone…
Karius reprit.
- La mort de Saralone ne change rien. Un dorlis est immortel. Il peut sortir du corps d’un démoniaque. Mais il ne peut pas mourir. Maintenant que Saralone est morte. Le dorlis qu’elle contrôlait ne lui appartient plus. Il est libre et peut partir où il veut.
- C’est pour ça que vous avez assassiné votre enfant sous mes yeux. conclua Kassina, la voix cassée. Pour protéger les autres enfants.
- Non, pour qu’il ne puisse faire de mal à lui-même, ni à personne d’autres. Le dorlis avait pour destin de nous tourmenter tous les deux.
Ils regardèrent le ciel noir par-delà la fenêtre. Le château de Saralone n’y était plus. Les montagnes et les collines ne s’apercevaient plus. Karius ne pleurait pas. Il n’avait pas à pleurer pensa-t-il. Le regret n’accédait pas le cœur de Karius. Pour lui, son crime se justifiait. Ils contemplaient le grand mur. Dans quelques instants, il allait s’écrouler. Et ce fut le cas. De cet évènement, Kassina poussa un cri de stupeur. Karius restait mutés, les yeux vides à observer la vue d’une ville libérée.
- J’ai sauvé la ville dit-il, à mi-voix.
Kassina essuya de son index la lame qui coulait sur sa joue. Karius tourna la tête, et regarda son visage. De profil, sa beauté lui redonnait une forte espérance. Elle tourna la tête, et sourit à peine.
- Tu l’as sauvé à un prix cher…
- Effectivement…
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