Un meurtre justicier

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J'avance au milieu du flux d'adolescents qui quittent l'établissement scolaire. Mes yeux rouges vont d'Elsa, qui marche à côté de moi en échangeant avec une autre fille de la classe, et Féicien que je vois s'éloigner seul. Il est sans aucun doute la victime idéale : il est isolé. Je pourrai donc l'achever sans témoins, contrairement à la blonde qui est toujours entourée de ses amis.

Je m'apprête à accélérer le pas pour suivre le jeune homme lorsque des gémissements mêlés de pleurs me parviennent. Je me fige net. Personne ne semble les entendre au milieu du chaos auditif formé par mes camarades, mais il est connu que les vampires, comme bien d'autres créatures du diable, ont les sens plus aiguisés que les mortels.

Je me dirige vers les sons qui ont attiré mon attention. Ils semblent provenir d'un coin de la cour de récréation masqué par des buissons. Je les écarte pour voir un jeune garçon recroquevillé sur le sol, se protégeant tant bien que mal des coups que lui inflige l'un de ses semblables. Il le rue de coups de pied, les yeux écarquillés et les dents serrés si fort qu'elles grincent. Il semble totalement fou ! Je franchis calmement les quelques pas qui me séparent de lui et l'empoigne par le bras pour l'écarter violemment. Je le maintiens en l'air sans difficulté et lui demande :

- Que t'a fait ce garçon pour que tu t'acharnes sur lui de la sorte ?

Il semble pris de panique car ses yeux s'écarquillent encore plus. J'ai l'impression qu'ils ne vont pas tarder à quitter leurs orbites. Il hésite en respirant fort, de façon saccadée, puis bafouille :

- Je. . . Il. . . Il ne m'a rien fait. . .

- Je vois.

Papa m'a expliqué de nombreuses fois que bien que la plupart des humains soient innofensifs, certains peuvent se montrer dangereux et violents envers ceux qui les entourent sans bonne raison. En clair, bon nombre d'entre eux sont injustes et égoïstes. On dirait bien que j'ai affaire à l'un d'eux. . .

Je plonge mon regard écarlate dans le sien et lui dis d'une voix froide :

- Je conçois que la violence peut être nécessaire pour assurer sa survie, mais je ne supporte pas ceux qui en usent de façon injuste dans le seul but de satisfaire leurs plaisirs malsains.

Les larmes lui montent aux yeux. Je le propulse contre le mur et m'agenouille devant son camarade. Il est couvert de bleus et d'égratinures. Il saigne même du nez. Je ferme les yeux pour savourer l'odeur de son fluide frais, puis m'enquiers :

- Tu peux te relever ?

- Oui. . . Oui, je crois. . .

Il se remet debout en lâchant quelques gémissements de douleur. Je lui ordonne :

- Rentre dans ce cas.

Il m'observe avec hésitation, puis acquiesce et se retourne en m'adressant un timide :

- Merci.

Je le regarde s'éloigner et constate que la cour de récréation est désormais vide. Parfait. . . Je vais pouvoir rentrer dans le monde des adultes en rendant justice à cette victime et au monde entier en les débarassant de cette ordure. . .

J'attrape par le col l'adolescent qui gît toujours au sol et sors mes griffes rétractables. Il ouvre la bouche pour hurler, mais je plaque mon autre main juste à temps dessus pour l'en empêcher et lui murmure à l'oreille dans un sourire :

- Tu sais ce qui est encore meilleur que d'être un bourreau ? C'est d'être le bourreau d'un bourreau.

Je tranche aussitôt sa gorge d'un coup sec et net, faisant gicler son sang sur toutes les surfaces environnantes. Je plante ensuite mes crocs dans la plaie béante pour me délecter de ce liquide encore chaud.

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