Promenade, références et nouveau protagoniste

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Je marche dans les rues du village, serrant fermement dans ma main le bout de la laisse d'Aracnée. Certains passants s'arrêtent pour nous observer, d'autres s'écartent en sursaut face à cette araignée à la taille plutôt imposante.

Je ne leur accorde aucune attention, resongeant avec délice à la soirée de la veille. . .

Je franchis les grilles de l'école et suis sur le point de me rendre tout droit à la maison lorsque j'entends un corps être plaqué contre une surface métallique et un gémissement de douleur l'accompagner. Je contourne le grillage pour découvrir les deux harceleuses de l'autre jour assaillir à nouveau leur arrogante victime d'une pluie d'insultes et de menaces. À chaque fois qu'elle tente de se débattre, elles la replaquent avec violence contre les barreaux ! Je fronce les sourcils. Moi qui me demandais justement comment j'allais faire pour retrouver leur trace au milieu de tous ces lycéens. . .

Je m'approche dans un grand silence et lance mon poing contre le visage de celle qui tient par le col Lavéna. Elle tombe au sol à cause de la surprise et de la violence du coup reçu. Je leur fais signe de déguerpir en leur adressant un regard assassin. La peur se lit sur leurs regards et elles décampent sans demander leurs restes.

Je me tourne ensuite vers la rouquine qui s'est laissée tomber au sol et lui intime :

- Tu ferais mieux de rentrer à présent. . .

Elle se remet debout, époussette ses vêtements et s'éloigne d'un pas qui se veut digne, comme si de rien n'était. Je l'observe tourner au coin de la rue, puis me lance à la pousuite de mes cibles. L'odeur alléchante de leur terreur s'intensifie. Elle ne sont plus loins. . .

Je les aperçois bientôt s'engageant dans une ruelle. On dirait qu'elles aiment les endroits sombres et étroits. Cela tombe bien : moi aussi.

Je bondis jusqu'à elles, sors mes griffes rétractables et leur tranche simultanément la gorge, ne leur laissant même pas le temps de réaliser ce qui leur arrive. Leurs muscles se relâchent et elles seraient tombées au sol si je ne les avais pas retenues. Je passe ma langue sur le sang s'échappant du corps de l'une d'elles. Quel délice !

Je suis interrompue dans ce savoureux souvenir par la voix aigüe d'une jeune fille :

- Aurore !

Je redresse la tête pour voir approcher Elsa d'un pas précipité. Elle tient dans sa main une laisse au bout de laquelle un chat blanc gambade à ses côtés d'un pas rapide, mais élégant.

Elle s'arrête subitement en remarquant ma compagne et constate :

- Toi aussi tu profites du week-end pour promener ton animal de compagnie.

- Oui. Elle n'avait encore jamais quitté notre demeure. Je me suis dit que ce serait une bonne idée de lui faire découvrir de nouveaux lieux.

- Je t'avoue que je la trouve un peu flippante. Je n'en avais encore jamais vu une aussi grosse ! Elle n'est pas venimeuse au moins. . .

- Si. Elle fait partie des araignées les plus dangeureuses au monde.

- Oh ! s'exclame-t-elle en reculant précipitamment.

Elle observe de loin Aracnée, qui se contente d'agiter un peu les pattes, puis dit avec un petit sourire :

- C'est touchant que tu apprécies les créatures les moins appréciées par la plupart des gens. . . Je finirais peut-être par m'habituer à elle, mais pas tout de suite. . .

Je hausse les épaules. Elle me demande :

- Elle a un nom ?

- Oui. Elle s'appelle Aracnée.

- Oh ! Comme la femme araignée de la mythologie greco-romaine ! J'adore la référence !

Elle désigne ensuite ensuite son chat du doigt en déclarant :

- Je te présente Nala. Son prénom est aussi une référence à un personnage fictif que j'aime bien, tu as dû le remarquer.

- Non.

- Tu ne connais pas Nala du Roi Lion ?

- Absolument pas.

- Comment c'est possible ? Qu'est-ce que tu regardais alors quand tu étais petite ?

- Je me contentais de livres. Nous n'avons pas de télévision à la maison et c'est bien plus instructif.

- Les films et les séries que je regarde contiennent d'importantes réflexions et philosophies sur la vie, se défend-t-elle. Tu verras.

Sur ces mots, elle attrape ma main et m'entraîne avec elle. Je lui demande avec étonnement et un certain agacement à l'idée qu'elle me touche sans mon autorisation :

- Où est-ce qu'on va comme ça ? !

- À la maison ! Je vais te prouver que les médias audiovisuels sont bien plus intéressants que tu ne le crois.

- J'attends de voir ça. . . me contenté-je de répondre en me laissant faire.

Je me suis renseignée sur cette "technologie". Papa m'en a parlé quelques fois. Il se désolait que les êtres humains usent de ce savoir à des fins aussi futiles. Je suis tout de même curieuse de comprendre comment et pourquoi les gens aiment autant cela si c'est aussi méprisable. C'est la seule raison pour laquelle je la laisse me conduire jusqu'à sa maison.

Nous arrivons bientôt devant une jolie bâtisse en briques entourée d'un petit jardin. Nous traversons ce dernier et elle toque à la porte en bois un peu trop clair à mon goût. . . Celle-ci s'ouvre, laissant apparaître le nouveau protagoniste de cette histoire. . .

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