160 ans plus tôt. . .

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Je marche entre les arbres en silence. Seuls les sons de mes pas sont audibles dans le silence de la forêt. Je veille à maintenir la lueur de ma baguette suffisamment basse pour ne pas être repéré de loin. Où peut-il bien être ? Je ne peux même pas l'appeler, de crainte d'attirer l'attention. C'est alors que mon pied heurte quelques chose qui va rouler un peu plus loin. Je me penche dessus pour mieux voir : c'est une main ! C'est sa main. . . Je parcours les alentours du regard. L'herbe et les troncs d'arbres sont couverts de sang ! Une bouille de chaire jonche le sol ! Hormis la main, un coeur camciné est le seul organe reconnaissable au milieu de cette boucherie. Ce spectacle m'aurait fasciné si je ne savais pas à qui appartenaient ces restes. . .

Je me laisse tomber à genoux.

- Lamain. . . murmuré-je.

Mon plus dévoué domestique, mon plus judicieux conseiller. . .

- Qu'ont-ils fait de toi ?

Je serre les dents.

- Ces maudites créatures dont je partage la race nous traitent de monstres pour nos différences, mais ils sont les véritables monstres. . .

Je me remémore les derniers mots de celui dont les restes gisent sous mes yeux :

- Je m'occupe d'eux. Ils ne remonteront pas jusqu'à vous, je vous le promets.

- C'est dangereux ! Ils sont déchaînés, aveuglés par leur peur qui ne connaît aucune limite ! Si tu tentes de te mettre en travers de leur chemin, ils te. . .

- Peu importe. Je suis heureux de vous rendre de ce dernier service. Je regrette juste de ne pas pouvoir vous servir plus longtemps. . . J'aurais tant voulu pouvoir voir mademoiselle grandir et lui être utile. . .

- Lamain. . .

- Ça ira, même si je ne m'en sors pas, parce que c'est votre survie qui compte.

- Tu lui es déjà utile.

- Merci, monsieur, me répond-il avec un franc sourire. Que le diable veille sur vous.

Je hoche la tête. Il m'adresse une courbette, puis se tourne vers mon épouse, située en retrait, qui tient fermement notre enfant endormie contre elle. Il les salue en s'inclinant et s'éloigne en courant.

Je pose une main sur les doigts encore chauds et humides de sang.

- Ne t'en fais pas, mon ami. Ta fidélité et ta bravoure seront récompensés. Tu souhaitais pouvoir nous servir plus longtemps. . . Tu le feras pour l'éternité.

Je ramasse la main et le coeur noirci et rebrousse chemin en direction de notre château.

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