Un masque ne couvre pas les mains. . .

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Je suis le sentier tracé entre les arbres nus. Les feuilles mortes craquent sous mes pas. Je remonte la fermeture éclair de mon manteau. Il fait de plus en plus frais chaque jour : l'hiver approche et cette idée me ravit.

Je suis en train de dresser mentalement une liste de tout ce que j'aimerai faire à la prochaine saison lorsque je me cogne. Je recule de plusieurs pas en lâchant un petit :

- Aïe !

- Elsa ?

Je redresse la tête et découvre un jeune homme aux cheveux clairs se tenant immobile sur le sentier, me fixant de ses yeux dorés. Mon coeur manque un battement et je murmure :

- Félicien ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- J'avais besoin de prendre l'air pour réfléchir à tout ce qui se passe en ce moment. . .

- Je comprends. Nous sommes coincés dans notre enquête, sans nouvelle piste ou nouveaux indices et les violences au sein de l'établissement continuent. Il devient plus urgent que jamais d'arrêter ce "Némésis" ! Qu'allons-nous faire, maintenant ?

- Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'Aurore va bientôt avoir une nouvelle idée folle, mais brillante.

- Oui, confirmé-je en riant. Ça lui ressemble bien. En attendant, nous pouvons au moins continuer à protéger les victimes. . .

Son sourire s'efface et ses sourcils se froncent. Je lui demande d'une voix emplique d'inquiétude :

- Est-ce que ça va ?

- Oui, me rassure-t-il en souriant à nouveau, c'est vrai qu'on forme une équipe de choc pour protéger les innocents, mais. . .

Son sourire s'éteint une nouvelle fois et il poursuit :

- Justement, ces "victimes" ne sont pas innocentes. . . Elles sont responsables de la mort de quelqu'un. . . Tu penses qu'il est vraiment juste de défendre quelqu'un s'étant rendu coupable d'une chose ausi horrible ?

- Tu as pourtant défendu Gaston. . .

- Je te rappelle que je suis arrivé dans cette école cette année. Comment aurais-je pu savoir à ce moment. . .

- Je comprends ce que tu veux dire, mais il ne faut pas que tu penses comme "Némésis". Peu importe ce dont ils se sont rendus coupables, si nous les laissons se faire harceler, nous ne vaudrons pas mieux qu'eux ou que notre ennemi ! Si nous les laissons se faire harceler, nous laisserons le cycle de violence et de haine se reproduire à l'infini ! Je ne veux pas avoir cela sur la conscience. C'est pourquoi nous devons les aider malgré tout.

Il me fixe en silence pendant quelques secondes, l'air impressionné, puis sourit et pose sa main droite sur ma joue en déclarant :

- J'aime ta façon de penser. Ton coeur est aussi pur que ta beauté.

Je sens mes joues s'empourprer, mais ai quand même le courage de poser ma main sur la sienne.

- Merci, murmuré-je timidement en resserrant mon étreinte dessus.

- Aïe ! crie-t-il en la ramenant vers lui pour entourer son poignet.

- Oh ! Je suis désolée. . . commencé-je, mais je me fige subitement.

Ses deux mains sont bandées. Je sais que la gauche l'est parce que c'est celle dans laquelle l'homme au masque a planté son couteau, mais qu'est-il arrivé à sa main droite ? Ou plutôt à son poignet, puisque c'est ce dernier qui semble le faire souffrir. . .

- Ce n'est rien, me rassure-t-il en souriant.

J'aurais répondu à son sourire si une seule pensée n'obsédait pas mon esprit à ce moment précis : je ne connais qu'une seule personne s'étant blessé au poignet droit, récemment. . . mais ça ne peut pas. . . Ce n'est pas possible. . . Pas Félicien. . . Pas lui. . .

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