Retrouvailles au chemin de Traverse
Le soleil de fin d’été baignait le Chemin de Traverse d’une lumière dorée. Louise Potter avançait d’un pas tranquille, observant les vitrines colorées sans vraiment les voir. Sa cicatrice — l’éclair inversé qui partait de son sourcil droit jusqu’à sa joue — picotait légèrement, mais elle y était habituée. C’était presque… quotidien, maintenant.
Elle venait de passer devant la boutique de balais lorsqu’une voix l’interpella :
— Louise !
Elle se retourna vivement. Ron Weasley, un large sourire aux lèvres, agitait les bras comme s’il ne l’avait pas vue depuis des années. Ce qui, à vrai dire, était presque vrai.
— Ron ! lança-t-elle, un sourire éclatant apparaissant sur son visage.
Ils se retrouvèrent au milieu de la rue, se prenant brièvement dans les bras. Ron avait toujours été un peu maladroit avec elle, mais touchant dans sa sincérité.
— T’es arrivée quand ? demanda-t-il.
— Ce matin. Je me suis enfuie pendant que Drago choisissait ses boutons de manchette chez Madame Guipure. J’avais besoin d’air.
— Tu tombes bien. Viens voir Harry et Hermione, ils sont juste là-bas !
Louise le suivit, un peu excitée à l’idée de revoir son frère. Ils s’approchèrent d’un groupe devant la vitrine de l’animalerie.
— Harry ! appela Ron.
Harry leva les yeux. En voyant Louise, il se figea un instant, puis afficha un grand sourire.
— Lou !
Elle se précipita vers lui et le serra dans ses bras. Il ria doucement en la serrant contre lui.
— T’as pas changé, dit-il.
— Toi non plus, répondit-elle avec un clin d’œil. Toujours les cheveux en bataille.
Hermione s’approcha à son tour.
— Salut Louise ! Ravie de te revoir.
— Moi aussi. Toi t’as grandi, c’est fou, répondit-elle en la détaillant d’un œil affectueux.
Soudain, deux voix retentirent juste derrière elle.
— Tiens tiens tiens…
Louise se retourna et tomba nez à nez avec Fred et George Weasley, sourires identiques sur le visage.
— La grande Louise Potter en personne, dit Fred.
— Toujours aussi impressionnante, ajouta George.
— Arrêtez, souffla-t-elle en riant doucement, sans capter les regards légèrement appuyés que les jumeaux échangèrent en sa présence.
Ron, juste à côté, lança un petit regard nerveux vers Fred, mais ne dit rien.
Ils restèrent un moment ensemble, riant, échangeant des nouvelles. Louise salua Mme Weasley et Percy, puis jeta un œil à Ginny qui lui adressa un sourire timide. Elle se sentit soudain plus légère, entourée de visages qu’elle aimait.
Mais son regard croisa un instant celui de Neville, puis celui de Cédric Diggory, un peu plus loin. Tous deux détournèrent les yeux aussitôt. Elle fronça les sourcils, sans comprendre.
Plus tard, au Chaudron Baveur
Assis à une table en retrait, Harry racontait son été mouvementé. Louise l’écoutait, les doigts autour de sa tasse de thé.
— Et là, boum, tante Marge gonfle comme un ballon. J’ai pris mes affaires et je suis parti. Je croyais que j’allais être renvoyé direct de Poudlard. Et au lieu de ça, y’a le Magicobus qui débarque, genre par magie. Enfin… tu vois le genre.
— Tu vis dans un film, Harry, dit-elle en souriant doucement. Puis, plus sérieuse : Tu dois rester ici jusqu’à la rentrée, alors ?
— Ouais. Fudge a dit que je serais en sécurité. Même si je pige pas trop pourquoi.
Louise baissa les yeux, hésitante.
— Tu sais pour Sirius Black ?
Harry hocha la tête.
— Il s’est échappé d’Azkaban. Et apparemment… il me cherche.
Elle hésita. Puis se pencha un peu, sa voix à peine un murmure :
— Harry… mes visions deviennent plus intenses.
Il la regarda aussitôt, préoccupé.
— Voldemort ?
— Oui. J’ai vu… quelque chose. Une salle obscure. Un serpent. Des visages. Et une voix… qui me parle. Comme s’il me connaissait. Comme s’il m’attendait.
Elle toucha sa cicatrice. Elle ne saignait pas, mais la douleur était là, constante, discrète… inquiétante.
— Tu crois que Sirius… pourrait avoir un lien avec ça ? demanda Harry.
— Je ne sais pas, répondit-elle. Mais s’il était aussi proche de nos parents que tout le monde le dit… il pourrait savoir pour moi. Et peut-être même… pourquoi Voldemort a un lien avec moi.
Ils restèrent un moment silencieux, le poids du mystère les écrasant un peu.
Cette année ne serait pas comme les autres. Et ils le savaient déjà.
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