Le train, la solitude et ce qu'on ne dit pas.
La gare de King's Cross était pleine à craquer de familles, de valises empilées, de cris d’enfants et de hiboux agités.
Louise Potter, en robe noire de sorcière, traversait la foule en silence, un chariot devant elle, Drago Malefoy marchant à ses côtés. Crabbe et Goyle suivaient quelques mètres plus loin, tirant leurs bagages sans un mot.
— Tu pourrais au moins ralentir, lança Drago, l’air contrarié.
— Tu pourrais au moins arrêter de râler, répliqua-t-elle calmement, sans le regarder.
Ils s’arrêtèrent devant la barrière entre les quais 9 et 10.
— Prête ? demanda Drago, en jetant un œil derrière lui, s’assurant que personne ne les observait trop.
Louise hocha la tête. Ils s’élancèrent l’un après l’autre, traversant la barrière magique… et débouchèrent sur le quai 9¾.
Le Poudlard Express les attendait, immobile, rouge vif, avec de la vapeur s’échappant paresseusement de ses cheminées. Des élèves en robes noires s’agitaient autour, échangeant des au revoir à leurs parents.
C’est là que Louise le vit.
Au bout du quai, entouré de Ron, Hermione, Ginny et Mme Weasley, Harry chargeait son chariot. Il leva brièvement les yeux et leur regard se croisa. Il lui adressa un petit sourire, qu’elle lui rendit.
Mais elle ne bougea pas vers lui.
— Tu viens avec moi ? demanda Drago en montant sur le marchepied du train. On pourrait prendre notre cabine habituelle.
Louise hésita, puis secoua doucement la tête.
— Non. Je préfère voyager seule, cette fois.
Drago se figea. Son visage ne changea pas tout de suite, mais ses yeux s’assombrirent un peu.
— Seule ? Pourquoi ?
— J’ai besoin de calme. De réfléchir. Et d’espace.
Elle restait polie, posée. Pas froide, mais ferme.
Drago inspira lentement, puis haussa les épaules comme si cela ne le touchait pas.
— Très bien, dit-il simplement. Comme tu veux.
Il monta sans un mot de plus. Crabbe et Goyle passèrent à côté d’elle sans la regarder, mais elle sentit l’un d’eux — peut-être Goyle ? — ralentir un peu en passant. Il voulut lui dire quelque chose… puis se ravisa.
Quelques minutes plus tard – Dans une cabine vide
Louise était assise seule, le regard perdu par la fenêtre. Son sac était à ses pieds, et son balai — un Éclair Vert flambant neuf — rangé dans le filet au-dessus d’elle.
Le train n’était pas encore parti. Sur le quai, elle vit Harry monter avec Ron, suivis d’Hermione. Elle se força à détourner les yeux.
Drago m’épuise.
Il devient étouffant… et j’ai l’impression qu’il surveille tout ce que je fais. Chaque mot, chaque regard, chaque souffle.
Elle posa sa tête contre la vitre fraîche, fermant les yeux un instant.
Sa cicatrice la lançait.
Faiblement… mais comme un rappel silencieux qu’elle n’était jamais vraiment seule.
Une voix murmurée, lointaine, glissa dans son esprit comme un courant d’air :
Tu t’éloignes… mais tu reviendras toujours vers moi…
Louise rouvrit les yeux brusquement. Ce n’était pas un souvenir. Ce n’était pas un rêve. C’était… autre chose.
Le train siffla. Elle inspira profondément, posant une main sur sa cicatrice.
Cette année, tout allait changer. Elle le sentait jusque dans ses os.
Annotations