Ailes, orgueil et blessures
Le lendemain matin, un soleil pâle filtrait à travers les hautes fenêtres de la Grande Salle. Louise, encore légèrement fatiguée de la veille, s’était assise avec les autres cinquièmes années de Serpentard, une tartine à moitié entamée à la main.
— Tu sais qui donne le premier cours de Soins aux Créatures Magiques ? demanda Goyle, la bouche pleine de boudin noir.
— Aucune idée, répondit Drago, l’air toujours un peu tendu. Mais j’espère qu’il est plus compétent que celui de l’an dernier.
Un murmure parcourut la salle.
— C’est Hagrid ! souffla un Poufsouffle.
— Non… le garde-chasse ?
— Il va nous apprendre à caresser des limaces ? ricana Pansy.
Louise leva un sourcil, mais ne dit rien. Elle, elle aimait bien Hagrid. Il avait toujours été gentil avec elle et Harry.
Un peu plus tard, dans les prés à l’orée de la Forêt interdite
Le soleil brillait faiblement sur l’herbe mouillée de rosée. Les élèves de Serpentard et Gryffondor se rassemblèrent autour de Hagrid, qui portait sa veste en peau de taupe, ses bottes géantes, et un sourire d’excitation visible à trois kilomètres.
— Bonjour à tous ! dit-il avec enthousiasme. Bienvenue à votre premier cours de Soins aux Créatures Magiques. Aujourd’hui, j’ai un vrai plaisir à vous présenter des créatures magnifiques, intelligentes, mais qui demandent du respect : les Hippogriffes !
Il écarta les bras et montra un petit enclos. Une douzaine d’Hippogriffes s’y trouvaient, certains argentés, d’autres noirs ou fauves. Une créature grise aux yeux dorés s’avança vers eux avec majesté.
Un murmure d’émerveillement parcourut les rangs.
— Ils sont superbes, souffla Hermione.
— Approchez pas trop près, prévint Hagrid. Ce sont des bêtes fières. Faut leur montrer du respect. Pas de gestes brusques. On commence par s’incliner. Et si l’Hippogriffe s’incline en retour… c’est bon.
Il regarda autour de lui.
— Harry, Louise ? Vous voulez montrer comment on fait ?
Les deux avancèrent ensemble. L’Hippogriffe gris les observait attentivement.
— Il s’appelle Buck, précisa Hagrid. Courage, allez-y.
Louise inspira lentement, puis s’inclina profondément. À côté d’elle, Harry fit de même.
Après un instant de tension, Buck s’inclina lui aussi.
Louise esquissa un sourire.
— Vous pouvez vous approcher, encouragea Hagrid.
Ils avancèrent lentement, et Louise tendit la main. Buck la renifla, puis posa doucement son bec contre sa paume. Elle le caressa, et Harry en fit autant.
La classe applaudit. Même quelques Serpentard parurent impressionnés.
— Bien ! Maintenant, à vous d’essayer ! Un à la fois !
Les élèves passèrent tour à tour. Certains réussissaient, d'autres hésitaient. Puis vint le tour de Drago Malefoy.
— Allons bon, marmonna-t-il en avançant. Quelle absurdité. On aurait pu étudier des créatures utiles, mais non. Il fallait que ce soit du cirque.
— Drago, fais attention… murmura Louise, inquiète.
Mais il ne l’écoutait pas.
Il s’inclina à peine. Buck ne bougea pas.
— Allez, bouge-toi, sale piaf grotesque, grogna-t-il.
Hagrid se figea.
— Drago, non !
Mais c’était trop tard.
Dans un éclair de plumes et de serres, Buck bondit en avant. Un cri retentit. Drago fut projeté au sol, la griffe sanglante de l’Hippogriffe traçant une entaille sur son bras.
— DRAGO ! cria Louise.
Elle se précipita, baguette tirée, se plaçant entre lui et Buck, les bras écartés.
— Du calme, Buck ! C’est fini !
Hagrid intervint aussitôt, appelant la créature en arrière. Buck recula, grognant, mais obéissant.
Louise s’agenouilla près de Drago. Il haletait, le visage pâle, du sang coulant de sa manche.
— Lou… j’ai mal…
— Je sais. Ne bouge pas.
Hagrid se précipita, terrifié.
— Je suis désolé ! Il n’aurait pas dû… il faut l’emmener à l’infirmerie, tout de suite !
Il le souleva dans ses bras avec une étonnante délicatesse. Louise resta à côté de lui tout le long, le suivant jusqu’au château sans un mot.
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