Plantes dangereuse et regards empoisonnées

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Le soleil, filtré à travers les vitres embuées de la grande serre n°3, baignait la salle d'une lueur verte et douce. Des plantes bourdonnaient, frémissaient ou bruissaient de feuilles aux teintes étranges. Le parfum mêlé de terre humide, de feuilles écrasées et de pollen épicé rendait l’air chaud légèrement étouffant.

Louise enfonça ses gants de dragon sur ses mains et attacha ses cheveux d’un geste rapide, se plaçant parmi les élèves de Serpentard et Gryffondor qui se massaient autour du professeur Chourave. Harry, Hermione, Neville, et Ron se trouvaient à ses côtés.

La petite sorcière au chapeau orné d’un cactus miniature tapota un parchemin flottant devant elle.

Aujourd’hui, nous allons travailler sur les Ficoïdes Hurleurs, annonça-t-elle joyeusement. C’est une plante fascinante, mais très sensible. On travaille en binômes. Tirage au sort !

Une boîte en bois s’ouvrit toute seule, les parchemins à l’intérieur dansant dans les airs. Chourave y glissa la main.

Ron Weasley avec… Louise Potter !

Louise échangea un regard surpris avec Ron, puis s'avança vers lui en souriant. Il lui répondit avec son habituel air à moitié embarrassé, à moitié ravi.

Euh… Salut, dit-il, en tirant nerveusement sur la manche de sa robe.

On dirait qu’on fait équipe, Weasley, lança Louise d’un ton léger, en enfilant ses lunettes de protection. Prêt à ne pas faire exploser la serre ?

Je promets rien, répondit-il en riant.

Ils s’installèrent à une table à deux, un pot de terre au centre, recouvert d’une toile enchantée pour empêcher le Ficoïde de se réveiller trop tôt.

Un peu plus loin, Drago s’était retrouvé en binôme avec Theodore Nott, qui s’en fichait complètement. Il ne regardait même pas sa propre plante.

Il regardait Louise.

Son regard était rivé sur elle, sur la façon dont elle riait doucement avec Ron, sur la manière dont elle se penchait près de lui pour lui montrer un geste de baguette, sur sa main gantée qui effleurait celle de Ron par mégarde. Un muscle se contractait dans sa mâchoire à chaque éclat de rire, chaque sourire partagé.

Il est même pas capable de tenir une pipette correctement, grogna Drago, à personne en particulier.

Nott le regarda, haussant un sourcil, puis détourna les yeux sans commentaire.

Pendant ce temps, Ron et Louise soulevaient avec précaution le voile enchanté au-dessus du pot.

Le Ficoïde Hurleur ressemblait à une plante grasse aux feuilles dentelées, tachetées de rouge et de jaune, mais à la moindre pression, elle poussait un cri strident semblable à celui d’une banshee.

Faut la masser doucement à la base de la tige avec de la bave de limace, puis couper les feuilles mortes pendant qu’elle dort, expliqua Louise en consultant les instructions.

Tu veux que je masse ou que je coupe ? demanda Ron, l’air concentré.

Tu masses, je coupe. Mais doucement, hein, sinon elle va hurler dans nos oreilles pendant trois heures.

Pas de pression, marmonna Ron.

Ils s’y mirent en silence, une tension agréable flottant entre eux. Les gestes coordonnés, les rires discrets chaque fois qu’un filet de bave glissait sur la table, les regards qui se croisaient trop longtemps pour être purement amicaux…

Louise, les joues légèrement rouges, se sentait étonnamment bien. Ron était maladroit, un peu nerveux, mais sincère. Et pour une fois, elle n'avait pas à supporter les piques, les critiques ou les soupirs agacés d'un certain blond à la langue venimeuse.

Mais Drago, lui, bouillonnait.

Il n’écoutait plus Theodore. Il ne voyait plus la plante qu’ils devaient manipuler. Il voyait Louise et Ron, et c'était suffisant pour que la colère pulse dans ses veines.

Chaque fois que Louise riait, que Ron répondait avec ce sourire béat, Drago serrait plus fort sa baguette.

C’est ridicule, marmonna-t-il entre ses dents. Il est inintéressant, prévisible, pathétique. Pourquoi elle perd son temps avec lui ?

Sa voix était un murmure à peine audible, mais il n’en avait rien à faire. Il n’aurait pas su dire s’il était plus blessé, jaloux, ou vexé. Mais une chose était sûre : il détestait ce qu’il voyait.

Et Louise ne le regardait même pas.

Tu sais que t’es pas si mauvais que ça, Weasley, souffla Louise après une minute de silence.

Ah bon ?

T’as réussi à pas te faire attaquer par une plante vivante, c’est un bon début.

Ils rirent tous les deux.

À la fin du cours, leur Ficoïde était parfaitement taillé et endormi, le pot étiqueté en lettres dorées : Louise Potter & Ron Weasley – Excellent travail.

Chourave leur sourit.

Un duo surprenant, mais efficace !

Ron rougit jusqu’aux oreilles. Louise lui lança un sourire de victoire.

Dans son coin, Drago tourna les talons avant même la fin du cours. Il n’avait rien dit. Pas encore.

Mais dans ses yeux, il n’y avait plus qu’un mélange explosif de fierté blessée, de frustration, et d’un début de rancune tenace.

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