Silences et sourires
Le soleil déclinait lentement sur le parc de Poudlard, teintant l’herbe d’or et les tours du château d’un rouge chaud. Les derniers cours de la journée s’étaient terminés, et les élèves se dispersaient peu à peu vers la Grande Salle ou les salles communes.
Louise marchait lentement près du lac, son sac en bandoulière rebondissant contre sa hanche à chaque pas. Elle aimait ces fins d’après-midi calmes où la lumière semblait tout adoucir. Elle ne s’attendait pas à ce que Ron la rejoigne.
— Tu marches toujours aussi vite ? lança-t-il en trottinant derrière elle, un peu essoufflé.
Louise sourit, surprise, et ralentit.
— Tu m’as suivie ?
— Hermione m’a dit que t’étais partie vers le lac. Et Harry m’a regardé comme s’il savait ce que j’allais faire avant même que je le sache.
Elle leva un sourcil, amusée.
— Et tu sais ce que tu fais ?
Ron sembla réfléchir une seconde.
— Non. Mais je suis là quand même.
Ils marchèrent en silence quelques instants, les feuilles des arbres frémissant au-dessus de leurs têtes.
— T’as été super aujourd’hui, dit-il enfin. Au cours de botanique. Et au cours de potions aussi, même si… c’était un peu plus… mouvementé.
Louise soupira doucement.
— Je suis fatiguée de Drago. Il est étouffant. Il veut tout contrôler. Même ce que je ressens. Comme si je lui appartenais. Il supporte pas que je lui échappe.
Ron hocha lentement la tête.
— Je crois que c’est parce que t’es… différente. Lui, il aime le pouvoir. Et toi, tu l’impressionnes, mais tu lui échappes. C’est ça qui le rend fou.
Louise s’arrêta, le regard tourné vers le lac. Le reflet des étoiles commençait à apparaître dans l’eau sombre.
— Je sais pas ce que je ressens exactement. Mais je sais que j’en peux plus de me taire pour ménager son égo.
Un silence doux s’installa.
— Tu sais, dit doucement Ron, avec moi, tu peux parler. T’as pas besoin de te battre tout le temps.
Elle tourna les yeux vers lui. Il rougissait légèrement, mais il tenait son regard. Il ne fuyait pas.
Elle sourit.
— Merci. T’as toujours été… là. Même quand j’étais de mauvaise humeur. Même quand j’avais besoin de hurler sur quelqu’un. Tu restes. C’est rare.
— C’est parce que t’es quelqu’un de bien, dit-il sans détour.
Elle le fixa un instant, touchée par la sincérité dans sa voix.
Ils reprirent leur marche, un peu plus près l’un de l’autre, leurs épaules se frôlant parfois sans qu’aucun ne recule. À un moment, Ron fit mine de la pousser gentiment de l’épaule. Elle le repoussa du coude. Ils rirent tous les deux.
Au loin, deux silhouettes les observaient discrètement depuis la lisière des arbres.
— Tu crois qu’elle sait ce qu’il ressent ? demanda Harry à Hermione.
— Elle s’en doute peut-être. Mais elle prend son temps. Elle a été assez blessée avec Malefoy, non ?
Harry hocha la tête. Il observa Ron faire semblant de trébucher pour faire rire Louise, et elle, qui éclatait d’un rire clair et léger.
— Elle a l’air bien, dit-il simplement.
Hermione sourit.
— Oui. Elle a enfin trouvé quelqu’un qui ne la fait pas souffrir
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