La chute

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Les gradins vibraient d'excitation. La saison de Quidditch venait tout juste de commencer, et malgré les cieux menaçants, le stade de Poudlard était bondé. Serpentard contre Poufsouffle, un duel inattendu, décalé après la suspension de Gryffondor.

Dans la cabine des commentateurs, Lee Jordan s’installa, sa voix amplifiée magiquement par un Sortilège Sonorus.

Mesdames et messieurs, bienvenue à ce tout premier match de la saison ! s’exclama-t-il avec enthousiasme. Dans un revirement de calendrier incroyable — et injuste selon certains — Gryffondor ne jouera pas aujourd’hui. À la place, c’est Poufsouffle qui affronte… Serpentard !

Les tribunes explosèrent de cris, d’applaudissements et de moqueries croisées.

Et dans les airs… oh, attention mes amis, voici Louise Potter, attrapeuse de Serpentard — et quelle attrapeuse !

Il y eut un murmure à travers le stade. Louise fonçait déjà dans les airs avec une vitesse et une maîtrise impressionnantes, frôlant les anneaux, la cape flottant derrière elle comme une traînée verte. Elle tournait, plongeait, virait sans effort, une extension parfaite de son balai.

Elle est incroyable ! Je veux dire… Lee toussota, techniquement elle joue pour l’équipe ennemie, mais wow, elle a une aisance que même les joueurs de quatrième année n’ont pas !

Fred et George, en tribune, se donnèrent un coup de coude en rigolant.

Jordan est fichu.

Il vient de tomber amoureux à travers un micro.

Sur le terrain, Cédric Diggory, l’attrapeur de Poufsouffle, volait avec calme et concentration, son regard balayant le ciel. Il ne souriait pas, mais ses gestes étaient fluides, maîtrisés.

Louise, elle, avait déjà esquivé deux Cognards et doublé trois batteurs. Elle se déplaçait vite, précise, comme une flèche verte et noire.

Je crois que je viens de tomber amoureux, marmonna Lee en oubliant son micro toujours actif.

Les élèves éclatèrent de rire.

Mais soudain, quelque chose changea.

Un froid glacial s’insinua dans l’air, inattendu, violent. Les nuages semblèrent se refermer d’un coup sur le ciel.

Louise ralentit, perplexe.

Un sifflement. Un hurlement.

Des formes noires glissaient dans l’air, sombres et informes, venues du haut des tribunes.

Les Détraqueurs… souffla quelqu’un.

Louise sentit un choc dans son esprit.

Des cris, des pleurs, des voix qu’elle connaissait

« Il est là ! Lily, prends les enfants et pars ! »
« Non, non, pitié… PAS MES ENFANTS ! »

Et puis une lumière verte, aveuglante.

Elle sentit sa cicatrice s’enflammer comme du feu. Un hurlement silencieux dans son crâne.

Son balai dévia, ses doigts glissèrent sur le manche verni. Son cœur se figea.

Elle chuta.

Une silhouette bascula dans le vide.

Les tribunes hurlèrent. Lee Jordan eut un hoquet dans le micro :

LOUISE POTTER TOMBE !

Elle tombait. 50 mètres. Le vent fouettait son visage. Son esprit était perdu dans les souvenirs d’une nuit qu’elle n’avait jamais vécue. Elle vit les visages de ses parents. Puis plus rien.

Mais une autre silhouette plongea à toute vitesse. Cédric Diggory, les dents serrées, les yeux fixés sur le point noir qui chutait droit vers le sol.

Il tendit les bras. Il freina brutalement, saisit Louise au dernier instant, la calant dans ses bras avec une force presque désespérée.

Ils s’écrasèrent lourdement dans la boue, roulèrent sur quelques mètres.

Un silence horrifié s’était abattu sur le stade.

Cédric, les jambes tremblantes, se releva à moitié, Louise inerte dans ses bras.

Elle respire ! cria-t-il.

Madame Pomfresh accourait déjà depuis le bas du terrain, suivie par plusieurs professeurs. Hagrid courait, bouleversé.

Dans la tribune, Lee Jordan, le micro toujours ouvert, murmura :

C’était… c’était magnifique. Et affreux. Elle allait gagner. Elle avait vu le Vif. Et puis ces… ces monstres sont arrivés.

Harry, dans les tribunes, était debout, les mains glacées sur la rambarde, le regard figé sur sa sœur.

Hermione avait une main sur son épaule.

Ron, livide, ne disait rien.

Ce jour-là, le match fut annulé.

Serpentard n’avait pas perdu, mais personne ne pensait au score.

Tous les regards suivaient Louise Potter, allongée sur une civière magique, inconsciente mais vivante, pendant que Cédric Diggory restait à ses côtés, refusant de la lâcher.

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