4_Marc

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     Je fis la rencontre de Milay en m’invitant à la fête d’anniversaire de l’ami d’une copine d’une amie. Mon sentiment, en la voyant taquiner un type maigrichon, un peu guindé, s’énerver au couteau sur une tarte aux pommes – je ne sus pas la suite que c’était notre hôte - fut de l’attendrissement, et très vite de la pitié.

    Je m’apprêtai à commettre le forfait que me dictait mon insensé de sœur.Je pouvais encore reculer et rien ne prédisait de toute manière que mon charme allait opérer. J’essayai ainsi de rester discret durant la soirée, ne sachant néanmoins m’empêcher de jeter quelques regards vers cette fille qui m’attirait par son espièglerie. Et cette superficialité qu’elle montrait dans des détails insignifiants :  la façon de tenir son verre de deux doigts, la manie de lisser ses sourcils tous les cinq minutes, comme si une tempête venait de les embrouiller. Surtout son va-et-vient devant la glace faisant mine d’enlever un grain de poussière sur un coin du cadre.

    Le temps filant, j’arrivai peu à peu à la conclusion qu’entamer un flirt et vivre une belle aventure, quoique sous le couvert d’une revanche saugrenue, ne constituait rien de répréhensible. Des milliers d’histoires font et défont chaque jour, celle-ci n’échapperait pas à la règle.

    L’approche fut assez aisée. Je lui clamai la panoplie d’une drague certes lourde mais efficace. Je perçus parfois de l’agacement lorsque mon verbiage s’enfonçait dans la facilité, mais je n’avais rien d’autre à proposer.

    En la ramenant chez elle, je sentis sa main tenir la mienne tel un étau, comme si elle avait peur que je l’abandonne. J’avais soudain la sensation de m’étouffer dans une relation qui débute à peine. En la quittant, alors que je lui demandai son numéro de téléphone, mû par un altruisme courtois que par l’envie, la lueur du portable éclaira subrepticement la prunelle de ses yeux noirs. Cela suffit à calmer mon inquiétude. Ce fut ainsi, sous l’engagement d’un sourire radieux, que je  parcourus le chemin du retour, le cœur presque léger, un jour viendra de Johnny trottant dans la tête, au rythme des pas qui claquaient le pavé.

    L’existence étant rarement aussi simple et paisible qu’on le voudrait, le lendemain de bonne heure, Cécile, aux abois, venait quémandait des nouvelles sur l’avancement de ma mission.


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