Chapitre 13

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« Tu pourrais attendre un peu avant de réclamer la suite ! fit Lys un peu déçue de changer de sujet.

— Comme je t’ai dit, j’ai rencontré la dame ce matin donc les éléments que tu me donnes me confirment mes impressions mais ne m’apportent aucune information exploitable pour faire progresser l’enquête. C’est même un peu dangereux que je retienne tout cela si toute sa bio n’est pas publique.

— T’es dur. Au moins, ça te donne des éléments pour cerner le personnage, non ?

— Ouais, ce n’est pas faux. » admit Akos pour minimiser l’abrupt de sa dernière réflexion.

Il ne voulait pas que Lys se braque totalement. C’était la première fois qu’il l’entendait s’enthousiasmer à propos de quelqu’un. Il ne savait pas trop comment réagir. En général, Lys aimait qu’il aille à l’essentiel.

« Bon, poursuivit-elle, en ce qui concerne la section 23, trouver des informations n’a pas été très simple. Il n’y a pratiquement rien dans les systèmes la concernant. Tout est enregistré comme secret défense mais ça va même plus loin que cela. Même les rapports ne disent rien du contenu de ses activités. Je pense que tout se fait à l’oral loin de tout dispositif d’enregistrement. Cela donne l’impression que la section 23 participe à tout ce qui demande d’outre-passer la législation en vigueur. C’est vrai que le profil de Walmsley convient parfaitement pour diriger ce type de groupe d’intervention. Cela dit, j’ai tout de même creusé et en gros, il semble que le périmètre d’intervention de la section 23 s’oriente sur des menaces qui viennent de domaines qui n’ont pas vraiment de fondements scientifiques.

— Que veux-tu dire ?

— Chaque fois que j’ai réussi à faire le lien entre la section 23 et un rapport d’intervention, l’origine sortait de l’ordinaire.

— Elle s’occupe des extraterrestres ? ironisa Akos.

— Bah en vrai, ce n’est pas impossible que cela rentre dans ses attributions. Pour le moment, je vais me contenter de désigner la chose comme le paranormal.

— Le paranormal ? Je conviens que le meurtre d’un Druide sort de l’ordinaire mais il n’empêche qu’on sait ce qu’ils sont et en gros quelles étaient leurs capacités. On est loin du chamanisme ou de la sorcellerie.

— Je suis d’accord et c’est pour ça que je pense que la section 23 n’intervient pas dans ton enquête à ce titre mais plutôt parce qu’ils envisagent des actions hors cadre.

— Qui ça ils ?

— Le ministre, le directeur de la Sécurité Intérieure ou bien l’état-major des armées : que sais-je ? D’ailleurs, ça me fait penser à une chose que j’ai remarquée quand je lisais les lettres de mission de la section 23. Contrairement aux autres, les lettres ne sont pas systématiquement contre-signées par le directeur de la S.I., un peu comme si ce groupe était une sorte d’électron libre indépendant.

— En gros, t’es en train de me dire que si Walmsley nous a dans le collimateur, je n’ai personne à qui me plaindre clairement au-dessus d’elle.

— A part le président et encore.

— Et bien, ça promet. T’as rien trouvé concernant la manière dont ils sont arrivés sur mon affaire ? Cela me travaille depuis le début de comprendre comment ils ont débarqué aussi vite. Walmsley m’a affirmé qu’il n’y avait rien de magique mais rétrospectivement, ça en donne vraiment l’impression.

— Bah techniquement ils ont accès à S.I.G. donc c’est possible ?

— S.I.G. ? Tu m’as perdu là. C’est quoi ?

— Ah oui, j’avais oublié que tu étais un archaïque, le railla Lys. Système d’Interception Global : c’est un empilement de technologies très variées dont le rôle est de constituer une sorte dépôt centralisé de signaux faibles.

— Et c’est sensé être plus clair pour moi, là ?

— Raah, pour simplifier, imagine un truc qui agglomère toutes les données de surveillance : vidéo, appels audio, messages texte, j’en passe et des meilleurs. Et chaque entité autorisée peut exploiter ce truc pour filtrer les informations qu’elle veut en fonction de ce qu’elle cherche.

— Ok. On se demande pourquoi dans ce cas, la police existe encore.

— Pour le folklore ? Et éviter de faire flipper le pékin moyen ?

— En gros, t’es en train de me dire que mon métier est d’amuser la galerie ?

— On pourrait résumer les choses comme ça, oui.

— Bordel. Cela devient n’importe quoi.

— En vrai, tu es encore utile, tu sais ?

— C’est pas l’impression que j’en ai.

— Y a beaucoup de gens qui savent ou qui se doutent que le système fonctionne comme ça. Du coup, ils évitent de communiquer au travers des canaux surveillés et c’est pour combler cet écueil que tu es là.

— Cela me fait chaud à mon petit cœur ce que tu me dis là…

— Mais, pour en revenir à la section 23, il y a une autre hypothèse qui pourrait expliquer comment elle a fait aussi vite.

— Ah oui ?

— Ne me dis pas que tu n’y as pas songé ?

— Quoi ?

— Quelqu’un pouvait très bien savoir à l’avance que le meurtre allait avoir lieu.

— Ce serait un assassinat ? J’y songe, figure-toi. T’as du concret pour étayer l’affaire ?

— Non, pas pour l’instant mais vu les antécédents de Walmsley, je crois que c’est intéressant de gratter, non ?

— C’est certain. C’est tout ? Tu me tiens au courant ? Je dois finir d’éplucher les rapports des collègues pour voir si je ne suis pas passé à côté de quelque chose.

— Bien sûr, chef. J’arrête de te distraire.

— C’était pas un reproche, tu sais ça, Lys ?

— T’es un rustre, ne t’inquiète pas, je me suis habituée avec le temps. Bisous, chéri ! »

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