Ce qui s’achève en silence

Une minute de lecture

Audrey est grisée de bonheur.

Elle rit fort, enlace à tour de bras les invités, danse quelques secondes avec les enfants, s’agrippe au bras de son mari Jim. J’observe toutes ses expressions, j’en redécouvre certaines. Les seules qu’elle ne montre pas sont celles qu’elle me réserve dans l’intimité : quand elle pleure contre mon épaule, quand sa voix tremble, quand son nez devient rouge.

Elle n’est que bonheur, là, tout de suite. Et quelque chose en moi s’achève sous les regards qu’elle ne m’adresse pas. Un contrat d’âme. Une enfant qui grandit et échappe à vigilance de ses parents.

Soudain, le silence. Malgré les musiques entraînantes, les chaises qui raclent le sol, les verres qui tintent.

En moi, c’est le silence. Il étouffe tout le reste.

Elle n’a plus besoin de moi. Ou peut-être que je le vois enfin. Je ne sais pas si ça me libère. Mais ça me traverse. Et ça suffit à me tenir immobile — un instant plus longtemps que les autres.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Ainhoa ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0