Le culte dangereux d'un savoir unique et absolu – 3

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Un savoir supérieur et une impression de toute-puissance

Ces exemples révèlent, finalement, que la technologie ne se présente pas seulement comme une idéologie, mais bien comme une doctrine.

Dans l’idéologie, il s’agit en priorité de traiter du développement d’une idée et de réfléchir à ses retombées positives dans un contexte déterminé. Or dans le cas de la technologie, il n’ y a plus de contexte. La technologie s’impose partout. C’est un savoir supérieur qui a pour visée d’établir son absolutisme. On ne l’arrête pas. On ne la conteste pas. Il faut alors se demander si ce n’est pas son unicité qui fascine, plutôt que ses performances.

Quand l’absolutisme fascine, généralement les dérives ne sont jamais bien loin. Un des principaux dangers, semble-t-il, serait de supposer que l’homme est en passe de devenir omniscient, puisque la technologie permet un accès illimité au savoir, du fait du décuplement des moyens de communication. Ainsi l’impression – et l’on pourrait préciser « l’illusion » – d’avoir à portée de doigts un savoir universel. L’erreur serait de croire à la toute-puissance de la communication grâce à nos claviers, faciles d’accès, lesquels seraient aptes à nous fournir les informations les plus essentielles en deux ou trois clics.

Une première fausse idée serait d’imaginer que nous avons le plein contrôle de la recherche d’informations. Nous pensons pouvoir cibler nos recherches, alors que nous sommes la cible d’une multitude d’images flatteuses, distrayantes et réconfortantes qui échouent en permanence sur nos écrans et parviennent à détourner notre attention. Ensuite, l’accès facile à un foisonnement d’informations pourrait nous inciter à une paresse intellectuelle : plus de travail de recherche ni d’investigation… Plus de réflexions introspectives… Comme si chauffer les moteurs d’un disque dur, était devenu un moyen de ménager les efforts de notre cortex cérébral.

Par rapport au savoir, peu de théoriciens savent, désormais, rester, si ce n’est humbles, du moins circonspects. De plus le savoir ne suffit pas à une compréhension. Car la connaissance n’est pas l’intelligence et l’intelligence n’est pas non plus la conscience, loin de là ! Or la doctrine technologique mixte et pressure le tout pour proposer un breuvage homogène et, en fin de compte abrutissant. À mi-mots, ce que tente de démontrer la technologie, est précisément ce qui est commun à toute forme de manipulation, à savoir : persuader qu’il existe une intelligence extérieure capable de se substituer à la pensée individuelle.

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