Le culte dangereux d'un savoir unique et absolu – 4

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Les débuts d’un clivage

Comment cet engouement pour un savoir absolu a-t-il commencé ? Passons l’exemple des religions monothéistes qui ont d’ailleurs été remises en cause sur ce point-là. Il en est de même au sujet des pouvoirs politiques dits « absolus ». Le siècle des Lumières éclaire l’Europe du XVIIIe siècle de ses idéaux humanistes qui rejettent les dangereuses doctrines détentrices de vérités uniques. Montesquieu (1689-1755) prône la séparation des pouvoirs politiques. Les projets sont conformes aux idées. Cependant une brèche ne va pas tarder à se révéler. Des rationalistes athées pointent du doigt certains domaines culturels et, notamment, les religions. Pour eux, le danger de l’absolutisme n’est pas dans le culte de l’unicité, mais dans l’irrationnel de certaines disciplines. Autrement dit, un savoir qui s’appuie sur l’intuition, l’imagination, la sensibilité… ne peut pas revêtir un caractère sérieux et édifiant. Ainsi s’ébauche un premier schéma discriminatoire entre les sciences et les lettres.

Intervient ensuite un personnage qui va donner un tournant décisif à cette opposition. Il s’agit du philosophe et théoricien Auguste Comte (1798-1857) qui invente le positivisme.

Tout d’abord, Auguste Comte conçoit l’évolution du progrès dans la civilisation comme linéaire, en définissant trois états : théologique (l’Antiquité) ; métaphysique (le Moyen-Âge) et positif (le Monde moderne). Cette théorie est déjà une première entorse aux philosophies des Lumières qui, quant à elles, rendent compte d’un possible recul des connaissances au cours de périodes dites « d’obscurantisme ». Mais la finalité de la théorie du positivisme, quant à elle, rend compte d’une véritable rupture avec les philosophies du XVIIIe siècle, puisqu’il s’agit, cette fois, de ne voir le futur qu’à travers les sciences, le savoir scientifique étant le savoir suprême qui donne à la civilisation un aboutissement.

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