Chapitre 11 : Sous les sunlights

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Édith portait sa petite robe blanche, celle qui mettait son teint bronzé en valeur et qui l'aiderait à se faire remarquer ce soir. Ingrid, quant à elle, avait beaucoup hésité sur sa tenue pour cette sortie en mer. Elle ne croyait pas encore à l’attirance d'Arturo pour elle mais une petite vois au fond d'elle lui conseillait de mettre aussi tout ses atouts de son coté. Elle avait fini par arrêter son choix sur une tenue turquoise qui faisait ressortir le bleu de ses yeux, un bon compromis entre confort et séduction pour cette balade sur l’eau. Les deux amies quittèrent l'appartement ensemble, Édith s'arrêtant au bord de la piscine tandis que Ingrid se dirigeait vers l’accueil où Arturo l’attendait déjà.

A son arrivée, il s'exclama :

- Tu es ravissante ce soir, lui lança-t-il en imposant le tutoiement entre eux.

- Merci, répondit-elle en rougissant. J’espère que cette tenue est adéquate pour l’excursion ?

- Elle est parfaite, comme toi. Et si tu as froid, j'ai une veste coupe-vent dans le zodiac. La température chute vite lorsque le soleil se couché.

Ingrid se sentit mal à l'aise face à tant de compliments. Elle essaya de détourner l'attention en évoquant son métier.

- Tes clientes ont beaucoup de chance d’avoir un guide aussi prévenant.

- Sans doute, mais toi, tu es une cliente un peu particulière, répondit-il un peu trop rapidement.

En temps normal, elle ne serait pas partie seule avec un homme qu’elle ne connaissait que depuis quelques heures, mais elle se laissa séduire par son sourire. Hésitante, elle se demandait si elle était enfin prête à suivre les conseils de son amie, à sortir de sa zone de confort, a recommencer à vivre. Elle s’approcha de lui et il entoura ses épaules de son bras, provoquant une vague de chaleur qui la surpris et l'empêcha de s'éloigner et de garder une distance de sécurité entre eux. Les barrières qu’elle avait érigées, pour se protéger, commençaient à se fissurer.

- Voici notre vaisseau pour ce soir. Nous allons longer la lagune jusqu’à l’extrémité de l’IIla de Tavira où nous aurons la plage pour nous seuls. J'espère que cela ne t'inquiète pas d'être seule avec moi dans un lieu désert pour admirer le coucher de soleil ?

En guise de réponse, Ingrid prit la main que lui tendait Arturo pour monter dans l’embarcation en silence. Des pensées contradictoires se bousculaient dans sa tête, sa raison ne répondait plus. Elle en venait à ce demandé si elle n'était pas victime d'un envoûtement qui la faisait agir de la sorte. A moins que ce ne soit que la délicate attention de cet homme, s’inquiétant de savoir si leur escapade en solitaires ne l'effrayait pas qui avait mit Ingrid en confiance.

Le vent bourdonnant à ses oreilles, le bruit de l’eau sur le pneumatique, la vitesse qui leur donnait l’impression de voler sur la lagune, tout contribuait à créer un monde enchanté. Pour alléger le silence qui s’installait pendant la traversée, Arturo prodiguait de temps en temps quelques explications sur les lieux ou la faune. Sa voix grave et langoureuse la charmait, des intonations qu'elle n'avait-elle pas remarqué hier.

Ils débarquèrent sur la langue de sable au moment où le ciel commençait à se teindre de chaleureuses couleurs roses-orangées. Hypnotisée par le spectacle qui s’offrait à elle, Ingrid s’avança vers l’extrémité de la plage, en direction du soleil couchant. Arturo la rejoignit avec deux verres et une bouteille de porto blanc.

- Tous les couchers de soleils sont magiques lorsque nous les partageons avec une personne chère à notre cœur.

- Oh, Arturo, tous ces compliments m'étourdissent et me font un peu peur. Il y a tellement longtemps que je n'ai plus eu de premier rendez-vous que j'ai l'impression de redevenir une adolescente.

- Je sais ce que l'on traverse après avoir vécu longtemps avec la même personne. Il faut du temps et je ne te brusquerai pas si tu ne te sens pas prête.

Le breuvage frais coulait dans sa gorge et sa tête commençait à tourner. Arturo déposa leur verres vides sur le sol avant de lui enserrer délicatement la taille. Ingrid lui rendit naturellement son étreinte et lui offrit sa bouche. Lorsque leurs lèvres se touchèrent, un frisson traversa son corps avant de mourir dans le sable. Les mains de l’homme qui la désirait caressèrent son dos avant de souligner les courbes de ses hanches. La petite flamme de désir qui somnolait en elle s’embrasa, libérant la force d'un feu qui la surprit. Irrésistiblement, ses mains montèrent sous son polo jusqu'à ce qu'elle sente le désir de l’homme qui la serrait contre elle se dresser contre son ventre. Elle s'écarta, confuse.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris mais les choses vont trop vite pour moi, s'excusa-t-elle.

- Je pensais qu'il m'aurait fallu plus de temps pour récolter ce baiser.

Il l’emmena vers la couverture qu’il avait déposée pour leur pique-nique sur le sable. En laissant descendre sa main le long de son dos, il se rendit compte qu'elle ne portait pas de soutien-gorge.

- Et j'ai l'impression que tu es venu avec la même intention que moi.

Elle avait choisi de laisser sa poitrine libre pour emmener le peu de confiance en elle qu'elle avait retrouvé sur la plage naturiste. Mais cela, elle ne pouvait lui avouer et tenir son image en lui avouant leur escapade de l'après-midi.

- Les petits seins aiment être libres en vacances, ce n'était pas une invitation répondit-elle en rougissant.

- Laissons nos corps se découvrir lentement, tu pourras m'arrêter quand tu veux.

Et, sans la quitter des yeux, il s'allongea à côté d'elle. Plus les caresses d'Arturo se faisaient intimes, moins Ingrid avait envie de les stopper. Il la fit gémir en baladant sa langue dans le creux de son oreille jusqu’à provoquer une nouvelle décharge en elle. En se levant, le vent souleva sa tunique, l'incitant à s'en libérer complètement. Elle encouragea son partenaire à faire de même. Ils étaient libres et sans contraintes comme Adam et Eve avant d’être chassé du paradis. Lorsque leurs corps nus se trouvèrent, elle se rappela les deux exhibitionnistes de la plage. Elle avait atteint ses limites pour aujourd'hui et s'écarta doucement de lui sans qu'il n'en prenne ombrage.

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