Chapitre 21 : Un nouveau départ

5 minutes de lecture

Lorsque Édith lui ouvrit la porte, Ingrid remarqua que de nombreux cartons étaient déjà empilés.

- Hello, je vois que tu as déjà bien avancé, lui lança-t-elle en l'embrassant.

- Il ne reste plus qu'un peu de vaisselle dans la cuisine mais j'aurais surtout besoin de ta voiture pour déposer les objets dont je me débarrasse aux « Petits riens ». Si tu es d'accord, on va chercher ta voiture et je te guide jusqu'au garage de mon immeuble.

Sans lui laisser le temps de répondre, Édith enfila un veste et entraîna son amie à l'extérieur. Le quartier où Ingrid avait laissé sa petite Mercedes bleu méditerranéen était à quelques minutes de là.

- Les travaux rendent l'accès au parking sous-terrain difficile, précisa Édith. Il vaut mieux que je te guide pour accéder à l'entrée.

Édith n'avait pas eu les moyens de se racheter un nouvelle voiture après que l'ancienne se soit fait emboutir dans un rond point. Elle était dans son droit mais l'engin était âgé et l'argent récupéré grâce à l'assurance ne couvrait pas l'achat d'un nouveau véhicule, même d'occasion. Mais chaque difficulté était pour Édith une occasion de chercher un nouveau mode de fonctionnement. Et elle envisageait l'usage de voitures partagées lorsqu'elle arriverait à Maubeuge, sans avoir pour autant vérifié que ce service lui serait offert là-bas. En attendant, elle disposait toujours d'une place de parking et, par chance il y avait un emplacement libre à coté de l’ascenseur. Ingrid se gara et rabattit les sièges arrières en espérant que son petit coffre pourrait tout contenir puis, elles remontèrent à l'appartement.

- Les garçons, j'ai besoin de votre aide pour charger la voiture d'Ingrid. Il faut descendre tous les paquets que vous voyez ici.

Théo et Mathis étaient tous les deux rivés à leurs smartphones, comme s'ils cherchaient un petit échappatoire au grand chambardement autour d'eux. Ils se levèrent avec nonchalance et, une fois encore, Ingrid admira la façon dont son amie les faisait obéir sans rechigner.

Pendant que Théo maintenait la porte de l'ascenseur ouverte, Mathis déposait les sacs les plus lourds à l'intérieur. La cabine fut vite remplie et Ingrid descendit en premier pour ouvrir sa voiture. Édith envoya son aîné la rejoindre par les escaliers afin de l'aider à charger la voiture

puis, elle les rejoignit avec le reste des paquets. Tous les paquets rentrèrent mais la voiture d'Ingrid était chargée au maximum de ses capacités.

Édith s'assit du coté passager et encoda l'adresse du dépôt sur son smartphone. La route n'étant pas longue, Ingrid préféra se concentrer sur les indications de son amie plutôt que d'engager la conversation. Elle était toujours un peu stressée lorsqu'elle devait conduire vers un lieu qu'elle ne connaissait pas en pleine circulation et elle préférait marcher à chaque fois que c'était possible. En arrivant, elle approcha sa voiture de l'entrée, le temps qu’Édith décharge les cartons, puis elle partit à la recherche d'une place pour stationner. De loin, son amie lui fit signe d'approcher.

- Viens, on va en profiter pour faire un tour. Il y a peut-être des objets intéressants pour mon nouvel intérieur.

- Si tu veux. J'imagine que nous devons de tout de façon attendre qu'ils fassent le tri...

Elles déambulèrent un moment entre les allées et Édith se laissa tenter par des tentures et par un petit vase en terre cuite. En sortant, elle récupéra un petit paquet d'objets qu'elle devrait déposer aux objets encombrants.

Sur le chemin du retour, Ingrid demanda à son amie comment Théo vivait le déménagement.

- Il râle, bien sûr. Il change d'école et il ne verra plus ses amis tous les jours. Mais il n'a pas plus le choix que moi. Il pourra les retrouver de temps en temps en prenant le train, il y a un direct qui rejoint Lille en une heure.

- Ça ne m'étonne pas... Et en plus, il va se retrouver seul avec sa mère quand Mathis va emménager seul.

- Pour le moment son frère est toujours à l'appart, il n'a pas encore trouvé son studio. Ça ne devrait pas tarder, il cherche activement.

En rentrant, il ne restait plus que la vaisselle du quotidien à emballer. Ensuite, comme elle ne pouvait plus cuisiner chez elle, Édith proposa à son amie de sortit diner dehors. D'ailleurs avec elle, toutes les occasions de prendre du bon temps.

- Et si je te montrais le restaurant où Nathan travail comme étudiant. Avec un peu de chance, il sera de service et tu pourras le rencontrer, lui proposa Ingrid.

- Bonne idée ! Et je verrais si ta fille à bon goût.

- Je le trouve mignon, et c'est un très gentil garçon. Ils ont passé beaucoup de temps ensemble avant le départ d'Annabelle. Je n'ai pas beaucoup vu ma fille mais je ne le regrette pas. Maintenant elle a une bonne raison de revenir d'Argentine.

- Oh, tu sais que même si elle rentre en France, elle va commencer sa vie d'adultes. Elle ne restera sans doute pas à Lille.

- Je sais, mais même si elle monte à la capitale, je pourrais facilement passer la voir.

- Peut-être qu'ils vont vouloir voyager tous les deux… insista Édith.

- Espèce de rabat-joie ! D'habitude c'est moi qui ait tendance a être pessimiste et toi tu me remontes le moral.

- Je ne voudrais pas qu'Annabelle soit à nouveau une excuse pour ne pas essayer de refaire ta vie. Et à propos, comment cela se passe-t-il avec Arturo ?

- On se parle régulièrement sur Whatsapp et on planifie notre prochaine rencontre. Peut-être que ce sera lui qui viendra, je ne sais pas quand je pourrais quitter Lille. Je te raconterai cela tranquillement quand nous serons au restaurant.

- J'espère bien connaître la suite de cette romance à laquelle j'ai contribué, même si je dois m’exiler à Maubeuge, lui répondit-elle avec un grand sourire.

Au moment de partir, Édith informa Mathis qu'il devait s'occuper de son petit frère et qu'ils pouvaient passer au fast-food. A peine sortie de l'appartement, Ingrid lui fit une réflexion.

- Cela va être plus difficile pour toi de t'absenter quand Mathis ne sera plus là pour s'occuper de son petit frère.

- Ça, ce n'est pas un problème. Il a l'âge de prendre seul les transports en commun alors il peut aussi rester seul de temps en temps. Arrête de voir des problèmes partout. Chaque fois qu'une porte se ferme, une autre s'ouvre, il suffit de la chercher.

Annotations

Vous aimez lire Chris Vlam ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0