Chapitre 35 : Amies ...

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Édith avait informé son amie qu'elle était à Lille cet après-midi et elle lui avait proposé de la retrouver au Westfield Euralille, idéalement situé pour elle entre les gares de Lille-Flandre et Lille-Europe. D'habitude, c'était toujours elle qui était en retard et Ingrid l'attendait patiemment en dégustant un petit café. Mais cette fois, elle venait de lui envoyer un message l'informant de son retard et l’encourageait à commencer son shopping sans elle. Après s'être attardée dans quelques boutiques, Édith regarda à nouveau l'heure sur son smartphone et découvrit un message d'Ingrid qui avait été envoyé il y a cinq minutes à peine. Une fois de plus son sac remplis d'objets divers avait dû étouffer le bruit de la notification.

Je viens d'arriver, je suis devant la Brioche dorée.

Rejoints-moi si tu as envie d'une petite douceur.

C'était étrange, son amie n'aimait pas vraiment les desserts, ce qui n'était pas son cas. Elle ne se fit pas prier et se dirigea vers le restaurant. En arrivant, elle vit Ingrid plongée dans le menu.

– Et bien, tu ne m'as pas habituée à être en retard, et encore moins à m'inviter pour déguster une pâtisserie. Mais tu me connais, je n'allais pas dire non ; lui dit-elle en guise de bonjour.

Ingrid avait l'air tracassée et cela ne devait pas être dû au choix d'une des multiples viennoiseries proposées par le restaurant.

– Désolée de t'avoir fait attendre, Édith. J'étais avec Jean et notre discussion m'a un peu démoralisée.

– J'imagine que cela n'a pas dû être facile si tu es resté ferme avec lui. Et je comprends ton retard et ton envie de douceur, lui répondit-elle avec compassion. Je suis à ton écoute, si tu veux.

– Merci, j'ai besoin de parler. Mais nous allons d'abord commander si tu es d’accord.

Ingrid arrêta son choix sur une fusette à la fraise avec un expresso, Édith craqua pour une muffinoiserie beurre de cacahuète avec un café serré.

– C'est une bonne surprise de te voir. Ton message est arrivé un peu tard ce matin mais, heureusement, j'avais prévu du télétravail aujourd'hui. Je vais sans doute devoir rattraper mon tard ce soir, mon après-midi est foutu avec la discussion que nous viens d'avoir avec mon futur ex-mari.

D'habitude, Ingrid commençait toujours la conversation avec quelques banalités. En temps ordinaire, elle lui aurait aussi demandé la raison de sa venue à Lille. Mais cette fois, ses préoccupations semblaient prendre le dessus. La séance qu’Édith venait de passer avec le marabout lui revint en tête, peut-être était-ce le moment d'essayer de débloquer sa situation personnelle en aidant son amie. Pour une fois, le serveur revint rapidement avec leurs friandises. En début de semaine, il y a souvent moins de monde l'après-midi. Édith attendit encore un peu, le temps qu'Ingrid engloutisse la moitié de sa tartelette,tout en se demandant si elle n'aurait pas mieux fait de choisie la même chose qu'elle en voyant la chantilly et les fraises déposées sur la génoise. Puis, elle l'encourager à reprendre son récit d’un regard interrogateur accompagné d'un léger sourire.

– Jean a compris qu'il y avait quelqu'un dans ma vie. Et je n'ai pas démenti.

– Bravo, s'exclama Édith prête à souligner chaque mot positif pour remonter le moral de son amie.

– Il m'a fait sortir de mes gongs en évoquant le passé mais je pense qu'il a bien compris maintenant qu'il n'y avait plus aucune chance pour que je revienne avec lui.

Cette fois, Édith se contenta de montrer deux pouces victorieux en dressant les avant-bras. Elle prit un morceau de sa viennoiserie en attendant la suite du récit de son amie.

– Maintenant il n'a plus de raison de faire des compromis pour m'amadouer. Il veut garder l'appartement de Lille et me laisser la petite maison que nous possédons près de Narbonne. Il veut bien que je reste jusqu'à la fin de l'année académique mais, où vais-je me loger ensuite ?

Face à cette question qui ne demandait pas forcément une réponse de sa part, Édith eut soudain un flash lui remémorant certaines paroles d'Ali. Pour elle c'était un signe et elle se mit à réfléchir à la meilleure manière d'aider Ingrid à analyser la situation sous autre angle.

– Mais, par chance, aujourd'hui je suis là ! Voyons d'abord les points positifs ... D'abord, quoi qu'il en soit, tu auras toujours un toit au-dessus de ta tête. Et avec le télétravail, c'est peut-être envisageable que tu puisses continuer ta consultance depuis le sud du pays. Ensuite, Narbonne est sans doute une ville plus agréable que Maubeuge, ne fusse que pour le soleil. Et, cerise sur le gâteau, maintenant que Jean connaît l’existence d'Arturo, tu vas enfin pouvoir parler fr lui à Annabelle la prochaine fois que vous serez toutes les deux en visio.

Après un moment de silence, un faible sourire illumina le visage d'Ingrid qui confirma.

– Sur le dernier point, tu as raison. Plus besoin de cacher l'existence d'Arturo à Annabelle maintenant. Même si je n'ai fait que mentir par omission jusqu'à présent puisqu'elle ne m'a pas posé la question, je vais pouvoir lui raconter notre histoire, ou du moins ce qui est racontable. Depuis le temps qu'elle m'encourage à refaire ma vie, j'imagine qu'elle sera contente. Et Arturo sera content d'apprendre que ma fille est aussi au courant de notre liaison, d'autant plus que ses jumeaux voudraient me rencontrer la prochaine fois qu'il remonte chez moi.

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