Début de soirée

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Lagrave & Toulouse, samedi 11 janvier

Julia était un peu tendue quand elle entreprit de se préparer pour la soirée. Elle avait hésité un moment avant de se décider à prendre rendez-vous chez une esthéticienne d’Albi. Elle n’avait pas osé aller dans la petite échoppe qu’elle fréquentait occasionnellement à Gaillac. Elle avait pris rendez-vous par téléphone, se sentant mal à l’aise quand la praticienne lui avait demandé quelle prestation elle souhaitait. Tout s’était finalement bien passé, la jeune femme qui l’avait prise en charge avait l’habitude de ce genre de travail et elle avait su lui faire oublier son angoisse.

Elle avait préparé la robe achetée quelques jours plus tôt dans une boutique de Toulouse avec Kevin. La vendeuse leur avait également suggéré un porte-jarretelles et une culotte assortie, pour accompagner des bas noirs. Elle prit beaucoup de soin pour enfiler les bas sans les déchirer. Elle eut une pensée pour les générations de femmes qui avaient dû en porter tous les jours. Enfin, elle se trouva présentable. Kevin attendait dans le salon, il était prêt depuis longtemps, se contentant d’un costume sombre et d’une chemise blanche, le col ouvert.

« Comment me trouves-tu, demanda Julia, ça te plait ?

— C’est encore mieux que ce que j’avais imaginé dans la boutique. Tu es superbe, si on ne devait pas sortir, je te le montrerais tout de suite !

— Je vais prendre mon manteau long, je n’ai pas trop envie que les voisins se posent des questions. Je changerai de chaussures dans la voiture, je ne peux pas marcher dans l’allée avec ces talons !

— On va prendre un petit sac, de toute façon, je dois aussi apporter le champagne. »

Une heure plus tard, Kevin quitta la rocade pour se diriger vers la rue Montplaisir. Il connaissait mal les petites ruelles de la ville rose et se laissa aveuglément guider par le GPS. Arrivé dans la rue Montplaisir, il se rendit compte qu’il ne serait pas facile de garer la voiture à proximité de l’adresse indiquée. Le message qu’il avait reçu la veille ne donnait pas d’indications à ce sujet et les système de guidage n’indiquait pas de parking public à proximité. Après un premier passage infructueux, il se résolut à laisser sa voiture le long du trottoir, empiétant un peu sur ce qui semblait être une sortie de garage.

« Le 9, c’est ici, annonça Kevin.

— Le rez-de-chaussée et le premier sont occupés par des professionnels, remarqua Julia. Tu as l’étage ?

— Non, ce n’était pas précisé, on va essayer le deuxième. »

En sortant de l’ascenseur, Kevin lut un nom sur la porte de gauche, White. Il regarda de l’autre côté et se décida à sonner. Un homme âgé vint leur ouvrir, étonné. Il leur suggéra d’essayer l’appartement du dessus, précisant qu’il y avait entendu du bruit.

« Attends, demanda Julia sur le palier du troisième, je vais changer de chaussures. »

Kevin appuya sur le bouton, la porte s’ouvrit rapidement sur un homme d’une cinquantaine d’années.

« Vous devez être Kevin et Julia, nous vous attendions, entrez ! Vous n’avez pas eu de mal à trouver ?

— À trouver, non, mais pas facile de stationner, répondit Kevin. On a aussi dérangé la personne du dessous !

— Vous êtes là, c’est le principal, mettez-vous à l’aise, je vais prendre vos manteaux. Mon prénom est William, mais tout le monde m’appelle Will. Je vous laisse faire connaissance avec nos autres convives. Léonard et Camille sont déjà arrivés. »

Des bruits de conversation se mêlaient à un fond de musique d’ambiance, provenant de la pièce principale. Cinq personnes discutaient, un verre à la main. Kevin remarqua tout de suite la chevelure blonde de Camille, discutant avec une femme plus âgée qu’elle. Léonard était pour sa part en pleine conversation avec un autre homme et une femme à la peau mate. Il s’interrompt pour accueillir les arrivants.

« Je suis heureux de vous accueillir parmi nous. Voici Carmen, qui travaille avec Camille à la galerie et Fred, qui est l’un des piliers de notre petite communauté. Vous connaissez déjà Camille, qui est en grande conversation avec Hélène, l’amie de Will. Nous attendons encore un couple, Francis et Sophie, qui ne devraient pas tarder. Est-ce que je peux vous proposer quelque chose ? Du vin, du whisky ou du champagne ?

— Du champagne, valida Julia.

— Pour moi aussi, confirma Kevin. J’ai d’ailleurs apporté ma contribution, ajouta-t-il en sortant les deux bouteilles de son sac. J’espère qu’il est resté à la bonne température.

— Je vois que tout se passe bien, lança Will en revenant dans le salon, nous allons attendre Francis et Sophie avant de faire plus ample connaissance. »

Julia fit le tour des personnes présentes du regard. À l’exception de Kevin, qui ne l’avait pas encore enlevée, les hommes ne portaient pas de veste, mais son œil averti reconnut des chemises de marque. Camille portait une robe courte, formant un bustier qui lui laissait les épaules nues. Hélène avait opté pour un tailleur smoking, dont la veste était entrouverte, laissant clairement deviner qu’elle ne portait rien en dessous. Carmen, pour sa part, avait choisi une robe d’inspiration andalouse, rouge et noire, au décolleté profond. Julia capta son regard sombre et provocateur. Elle en ressentit une sorte de frisson.

Le dernier couple arriva très vite, à la grande satisfaction de Will, le maître de cérémonie, qui annonça que la soirée pouvait vraiment commencer.

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