Jeux interdits

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Toulouse, 11 janvier

Avec l’arrivée du dernier couple, Francis et Sophie, la soirée avait débuté dans une atmosphère décontractée. Si ce n’était les tenues des femmes, rien n’aurait laissé penser à ce stade que ces dix personnes se trouvaient réunies par leur penchant pour des activités hédonistes. Trois bouteilles avaient été vidées et plusieurs plateaux de petits fours étaient repartis vides à la cuisine lorsque Will et sa complice annoncèrent qu’il était temps de passer aux activités ludiques. Un cercle se constitua autour des deux amphitryons. Hélène expliqua la règle du premier jeu. Les hommes auraient les yeux bandés et dans une sorte de colin-maillard, devraient la retrouver, cachée quelque part dans l’appartement. Les autres femmes pourraient encourager les joueurs, mais ne devraient pas interférer directement. Will sortit un lot de bandeaux de velours et les quatre élus durent se laisser aveugler pas leurs partenaires. Le temps des préparatifs, Hélène s’était éclipsée. Kevin mit quelques instants à s’orienter dans le noir puis entreprit de visiter les pièces qu’il pensait avoir mémorisées. Se rappelant des principes d’exploration des labyrinthes, il se décida à suivre les murs sur sa droite. Le première pièce n’était qu’un dressing, seulement occupé par les manteaux des invités. La deuxième pièce était une chambre, il reconnut le matelas lorsque son genou heurta le meuble, mais la pièce était vide elle aussi. Les encouragements qui fusaient ne lui étaient d’aucun secours. Comme il se présentait à l’entrée de la salle suivante, il sentit un contact contre son épaule, un rival. Il s’efforça de pénétrer en premier. Une nouvelle chambre se proposait à lui, avec son lit sur son chemin. Il se pencha et l’explora de la main. Il sentit la peau nue de la jambe comme il entendait le souffle d’Hélène. Kevin s’assit sur le bord du lit et laissa sa main remonter le long de la jambe offerte. Au-delà du genou, il ne rencontra aucune étoffe. Il continua sur la peau soyeuse, jusqu’à sentir le sein libre. Hélène se redressa et lui ôta le bandeau avant de poser ses lèvres sur les siennes.

« Tu as gagné, laisse-moi t’offrir ton prix, déclara l’hôtesse en dégrafant son pantalon. »

Des applaudissements se firent entendre derrière lui.

De nouvelles bouteilles avaient fait leur apparition, le champagne était de qualité et la nourriture provenait d’un traiteur réputé. Julia était un peu désorientée. Elle ne se sentait pas vraiment à sa place dans ce groupe où tous les autres participants semblaient parfaitement à l’aise et totalement désinhibés. Elle regardait Kevin, qui de son côté, paraissait plus détendu. Elle se demandait si le jeu qu’il avait gagné et la gratification correspondante étaient vraiment le fruit du hasard ou bien une sorte de bizutage bienveillant. Et dans ce cas, que lui réservait-on à elle ?

À ce moment, Will changea la musique. Des accords latinos à la fois langoureux et entrainants se firent entendre.

« Propuesta Indecente, souffla Carmen à l’oreille de Julia avant d’entrainer Kevin.

— C’est le titre de la chanson, ajouta Camille, avant de prendre Francis par la main. »

Ce fut Léonard qui l’invita. Les mains du médecin étaient à la fois légères et curieuses, explorant ses reins, son dos, remontant sur son flanc avec beaucoup de douceur. Elle sentit des frissons au creux de son ventre. Fred et Will s’étaient installés dans les fauteuils, poussés dans un coin de la pièce. Hélène et Sophie dansaient ensemble. Les deux femmes échangeaient des baisers ardents. La veste du smoking se retrouva rapidement sur le sol tandis que les bretelles de sa robe glissaient sur les épaules de Sophie. Les trois couples de danseurs suivirent leur exemple. La robe de Julia lui tomba rapidement sur le sol, elle l’écarta du pied tout en se laissant aller dans les bras de Léonard. Un nouveau morceau s’enchaina et les couples se reformèrent. Julia se retrouva face à Camille. Le souvenir des caresses au Private, quelques semaines plus tôt lui revint en mémoire. Lorsque les lèvres de Camille se posèrent sur les siennes, elle ne chercha pas à lui échapper, laissant un plaisir inconnu envahir son corps. À la fin du morceau, elle se laissa entrainer vers une chambre. La pièce était dans la pénombre, juste éclairée par la lumière provenant de l’embrasure de la porte. Camille la mena jusqu’au lit et s’allongea à son côté avant de commencer à explorer ses formes voluptueuses.

Carmen n’avait pas abandonné Kevin après la première danse. Elle aussi avait renoncé à sa robe, sous laquelle elle ne portait qu’une culotte de satin rouge. Kevin sentait la boule qui s’était formée dans son pantalon aller et venir contre le ventre de sa partenaire, dans une lente et sensuelle chorégraphie. L’Andalouse avait déboutonné sa chemise et ondulait, ses seins collés sur sa poitrine. Elle lui susurrait des mots en espagnol, que Kevin ne comprenait pas, mais l’intonation ne laissait aucun doute sur leur sens. Elle réussit à l’acculer devant le canapé et l’y poussa avant de se laisser tomber entre ses genoux.

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