2.

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Ambre

— Aïe ! Ça fait mal. Bon sang Stacy ! En plus tu exagères c'est un de mes passages préféré quand la robe de Katniss s'embrase.

Assise sur le canapé devant Hunger Games, ma tutrice a profité que l'on soit proche pour me pincer. Cela fait deux jours, que je subis des petites pichenettes de la part de Stacy, en vu de déclencher mes capacités. Moi, je dirais plutôt qu'elle en profite un peu, beaucoup trop... Hier soir, elle m'a joué un coup de trafalgar. Elle a appelé Nicolas, pour lui dire que j'avais des sentiments envers lui -ce qui est entièrement faux-. La honte que j'ai eue. Mais toujours fidèle a lui même, Nicolas lui a dit qu'il m'aimait aussi mais plus comme sa sœur, sa meilleure amie.

— Dit tu ne pourrais pas t'arrêter un peut ? J'en ai marre, ce n'est pas toi qui a mal quand tu me pinces ou autre...

— Roh ça va, rabat-joie. Je te taquine simplement.

Bien sûr, elle en rit... je met la main sur mon visage et soupire. Puis d'un coup, je la vois se lever, et aller dans ma chambre. Mais qu'est-ce qu'elle prévoit encore... Stacy revient avec les bras pleins à craquer de ma collection de boules à neige. J'écarquille les yeux. Elle veut faire quoi avec ? Là, je m'inquiète...

— Euh.. Stacy ! Tu veux faire quoi avec mes boules à neige ?

— Et bien puisque tout ce que j'ai fait n'a pas fait effet, je cherche plus rude...donc je m'attaque à ce que tu aimes le plus !

La, je commence à m'énerver.

— Non mais tu n'es pas sérieuse ?

— Oh oui, je le suis !

Et là, elle les poses tous sur la table de basse en bois du salon, puis s'assoit sur le tapis pour être en face de moi !

— Bon part quelle boule je vais commencer ?

Elle les regarde, les touche, joue avec... puis elle prend dans ses mains la boule de la Tour Eiffel. Stacy la retourne pour regarder les inscriptions que j'y ai mis, c'est-à-dire l'année de l'obtention de la boule !

— Humm! 2010, ça ne serait pas la première que tu ai obtenu, celle qui t'a donné envie de faire cette collection.

Oui, c'est bien elle, lorsque Stacy m'a amené à Paris en 2010, nous sommes allées à la Tour Eiffel pour y monter au sommet. Et quand j'ai vu la boule à neige dans le magasin, je lui ai demandé si elle pouvait me la prendre. C'était la première chose depuis notre voyage qui je lui demandais quelques choses alors elle me l'a prise. Je ne l'ai pas lâché jusqu'à ce qu'on arrive à la maison pour la poser sur ma table de nuit! Depuis, dès qu'on part toutes les deux, j'en prends une, c'est devenu un rituel pour moi et pour ma chambre.

— Oui... Tu comptes faire quoi avec ?

— Je ne sais pas encore ! Peut-être là casser pour que tu sortes de tes gonds !

— Non mais ça ne va pas !

— Si, si. Merci tout va bien pour moi.

Elle me regarde avec son sourire malicieux, et là, je sais qu'elle est sérieuse. Quand elle comme ça elle me fait très peur, car je sais qu'elle ira au bout de ses idées. Stacy se lève, toujours avec ma boule à neige dans les mains.

— Tu crois qu'elle va rebondir du 5 ème étage ?

Elle s'arrête me regarde avec des yeux illuminés.

— Oh non ! J'ai mieux du toit de l'immeuble ?

Je la regarde partir vers la porte de l'appartement en me disant qu'elle ne va pas le faire. Non, elle ne le fera pas, ce n'est pas possible ! Mais j'entends qu'elle tourne la clé de la porte puis l'ouvre. Je suis entrain de bouillir. Je tente le tout pour le tout !

— Vas-y de toute manière s'il le faut, je retournerai à Paris pour en prendre uneautre !

— Oh dans ce cas, ça ne te gênera pas si je teste la même chose avec toutes tes boules en même temps, ce serait rigolo, tu ne crois pas ?

Et elle revient avec un sac et le rempli des boules à neige. La, c'est trop... je me lève en appuyant mes mains sur la table basse avec un regard noir sur elle.

— Maintenant STOP ! je m'écris. Après le coup de Nicolas, les petites piquent que tu m'envoies, les pichenettes et là ma collection de boules à neige. Je n'en peu plus, arrête !

— Alors décide toi à faire ressortir tes capacités, concentre-toi et cherche au fond de ton être un fil qui relit...

— Bla-bla-bla, je sais tout ça ! je rétorque en lui coupant la parole. Ça fait deux jours que tu me le rabâches en boucle.

— Alors fait-le !

Elle me crie dessus d'une façon dont elle ne l'avait jamais fait, elle en lève les mains et en lâche le sac avec ma collection qui s'éclate au sol. Je me fige, elle aussi, mais a tout de même un petit sourire au bord des lèvres. Oh bon sang ! Je bouillonne de colère. Elle me regarde avec ses yeux de commère et malicieuse.

— Oups...

—Oups, tu es sérieuse, là ? OUPS ! C'est le seul mot qui te vient en tête ? Mais qu'est-ce que tu as fait ?

— Ben, j'allais les jeter par le toit de toute manière, dit-elle en haussant les épaules.

Après avoir écouté ça dernière phrase, j'explose. Je sens mes mains brûler, mais j'en fait abstraction et les posent sur la table basse. Je suis en ébullition, j'ai l'impression d'être une cocotte-minute en train de lâcher la vapeur par mes oreilles !

— TU ES SÉRIEUSE!

— Ben oui. En attendant ça à portée ses fruits.

Je ne comprends pas ce qu'elle me dit et elle le remarque. Alors d'un mouvement du menton elle me montre mes mains.

— Regarde la table basse et surtout tes mains.

— Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Je remonte mes mains vers moi, elles sont d'un rouge/orangé. Mais je suis aussi attiré par la table qui est devenue blanche comme si elle avait perdu toute trace de sa couleur d'avant. Je regarde Stacy choquée.

— Comment j'ai fait ça ?

— Ce sont tes capacités, il va falloir que nous les comprenions avant de faire quoi que ce soit. Bon allez trêve de bavardage, je vais remettre en place toute ta collection!

—Ouais celles qui ne se sont pas éclatées à tes pieds.

Je lui dis ça avecun regard mauvais, mais je n'ai pas l'air de la perturber comme si ce qu'elle avait fait ne la gênait pas !

— Rien n'est cassé, Ambre. Tout es intact et dans ta chambre à vrais dire. J'ai utilisé un sort d'illusion pour te faire croire à ça.

Je suis scotché et la regarde partir en rigolant dans la cuisine avec des bouteilles en verre. Je la suis après deux minutes pour comprendre un peut mieux, comment ça un sort d'illusion ? Elle m'a encore caché des choses. Je vais la tuer...

— Comment ça un sort d'illusion ?

— Ben oui ! Tu ne crois tout de même pas que ton père t'aurais laisser à une simple humaine pour réussir à maîtriser tes pouvoirs?

— Euh... En fait je n'en sais rien !

Et là, je me prends pour une idiote, car j'aurais dû y penser quand elle m'a dit qu'elle connaissait mon père depuis longtemps, qu'ils se voyaient dans le café du coin pour ne pas que Julianna la rencontre, qu'il lui avait demandé de m'aider à me maîtriser lorsque ceux-ci apparaîtraient. Bon ok, je n'ai pas forcément réfléchi...

Mais je fais quoi avec mes mains maintenant ?

— Et je fais quoi moi avec mains ?

— Débrouille toi ! s'écrit-elle hilare en me tournant le dos et en se dirigeant vers sa chambre.

Ok ! Génial ! Merci Stacy...

***

— Concentre-toi. Cherche au plus profond de ton être, me dit Stacy.

Je soupire, épuisé. Après avoir fait apparaître mon pouvoir il y a une semaine, j'ai eu beaucoup de mal à l'arrêter. Il m'a fallu, bien deux heures pour comprendre comment arrêter d'avoir des mains d'un rouge-orangé.

— J'essaie, mais je n'y arrive pas.

Stacy s'approche de moi et mets ses mains sur mes épaules. Me regarde avec un regard bien veillant.

— Écoute, je sais que c'est difficile, mais je te demande d'essayer encore. Ok ?

—Ok.

— Bien, alors nous allons essayer une mini-hypnose pour que tu sois au maximum de ta concentration. Donc respire tranquillement.

Je hoche la tête et soupire. Stacy a toujours ses mains sur mes épaules, et m'explique comment nous allons procéder.

— Parfait. Tout d'abord, je voudrais te tester pour voir si l'hypnose va fonctionner sur toi ou non.

— D'accord.

— Alors écoute-moi bien et reste bien attentive à ma voix. J'ai toute ton attention n'est-ce pas ?

— Oui.

— Bravo, c'est exactement ce qu'il faut faire. Alors, écoute-moi bien : dans quelques instants, je te demanderai de garder les mains serrées l'une contre l'autre, les doigts croisés, comme ceci...

Je reste attentive à Stacy qui, tout en parlant, me mime le geste à faire.

— Je te demande de regarder par la suite l'espace entre les deux doigts. Tu remarqueras, que les doigts se mettent à bouger et se rapprochent, comme attires l'un contre l'autre... irrésistiblement attirés jusqu'à se coller. Tellement collés, qu'il te sera impossible de les décoller. Collés par une colle magique, serrés comme deux étaux, sellés par une force magnétique invisible. Tu as compris ?

— Oui.

— Tu es prête ?

— Oui.

— Alors on y va ?

En me parlant, Stacy remet ses mains sur mes épaules. Je hoche la tête, de plus en plus concentré sur sa voix que pour lui répondre.

— Bien, maintenant rapproche tes mains, croise tes doigts, serre-les bien. Vérifie que tes doigts sont rivés l'un sur l'autre de chaque côté des mains. Parfait !

Au fur et à mesure, elle me dicte quoi faire, je réalise ce qu'elle me demande. Je vérifie mes doigts comme elle me l'a demandé et attends la suite.

— Maintenant, fixe l'espace entre tes deux doigts... Tes doigts se rapprochent de plus en plus, à mesure que l'espace se réduit entre tes doigts, ils s'attirent, ils s'attirent de plus en plus et de mieux en mieux... Je vais compter jusqu'à trois et à trois ils seront complètement collés, scellés et impossible de les décoller. Tu pourras essayer, plus tu va essayer et plus ils se colleront. Un, de plus en plus attiré. Deux, plus ils se rapprochent et plus ils se collent. Trois, complètement collés... impossible de les décoller : essaye. Tu ne peux pas les décoller !

Je regarde mes doigts et je suis perturbé, car je ne peux effectivement pas séparer mes doigts comme s'ils étaient collés par une forte glue. Je suis complètement estomaqué, je lève la tête pour parler à Stacy, mais elle ne me laisse pas le temps de dire quoi que ce soit.

— Maintenant, entres en hypnose profonde... Dors !

Je suis dans un état assez étrange, car je suis consciente, mais je ne contrôle plus mon corps. Un peu comme si, mon esprit est en train de voler au-dessus de mon corps.

— Bien. Maintenant, tu restes focalisée sur ma voix et seulement sur ma voix. J'aimerais que tu cherches au fond de ton être les pouvoirs que tu as découvert il y a peut. Trouve cette ligne qui relit ton dont de sorcière à ton corps d'humaine.

Je me mets à chercher cette fameuse ligne. C'est assez étrange, c'est comme simon esprit entre dans mon corps. Je ne sais pas combien de temps, je cherche, mais lorsque je commence à perdre espoir à trouver quoique ce soit, j'aperçois une petite ligne dorée scintillante. Je me demande même comment j'ai fait pour ne pas la voir avant tellement, elle est visible et magnifique !

— Tu l'as trouvé à ce que je vois à l'expression de ton visage. Touche-la !

Je me concentre pour toucher cette ligne, mais je n'y arrive pas. Je dois sûrement faire une drôle de tête, car j'entends Stacy glousser.

— Prends une bonne inspiration et ne concentre ton attention et esprit que sur cette ligne.

Ce que je fais, je me focalise dessus et j'y arrive, je la touche. Puis d'un coup, je vois une forme apparaître devant moi. Je tiens toujours ma ligne de pouvoir tétanisée par ce qui se déroule devant moi. D'abord, elle est sous forme de nuage noir, puis petite à petit, la forme devient de plus en plus claire. Et là, je vois un homme qui me souris avec un regard emplie de tendresse et d'amour. Cet homme-là, je le reconnais. Je l'ai dessiné un milliard de fois depuis que je suis capable de de tenir un crayon en main. Je n'en reviens pas. Je ne sais pas si je dois avait peur ou être contente de le voir. Il s'approche de moi, toujours les lèvres retroussées, prend mes mains dans les siennes. Mon dieu, je peux le toucher.

Bonjour ma chérie. me dit-il en me serrant les mains et en me souriant.

Papa ? je lui demande, les larmes aux yeux, même si je connais déjà la réponse.

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