Chapitre 11

7 minutes de lecture

Wilhelm et Maria décidèrent de ne pas faire leur mariage en Allemagne et à la place, ils le firent en France. Plus précisément en Dordogne où ils louèrent un château pour l’occasion. Moser avait voulu prévenir la presse que le duo d’artistes allaient enfin se marier, mais Wilhelm l’en dissuada, car il voulait que cela soit quelque chose d’intime. Si la presse devait être au courant de tout ça, ça ne serait qu’au bout de quelques semaines ! Et ils précisèrent à leurs invités de n’en parler à personne. Mais ils anticipèrent une fuite, et ils engagèrent des agents de sécurité qui s’occupèrent de retenir les photographes et bien sûr aucun d’eux ne fut autorisé à venir à la soirée qui eut lieu au domaine.

Ce fut la Maison Bouquet qui s’occupa de faire la robe de mariée, ainsi que les longs gants blancs en satin que porterait Maria. Un couturier italien s’occupa, quant à lui, de faire le costume du marié de Wilhelm et ce serait un élégant smoking avec un haut-de-forme. La cérémonie eut lieu dans un joli petit village situé non loin de Sarlat, et le convoi se dirigea après au château où la réception eut lieu. Lorsque Wilhelm se tourna pendant le sermon du prêtre vers son épouse, il ne pouvait qu’être ému de voir cette jeune femme aussi lumineuse et radieuse. Ils s’embrassèrent longuement après avoir échangé les alliances. Moser et son épouse étaient bien évidemment invité, tout comme quelques personnalité du showbiz, mais surtout c’était la famille et des amis avec qui ils avaient encore contact. Cela correspondait à une soixantaine de personnes de présentes.

Des tables avaient été dressées à l’extérieur du château pour le dîner. Ainsi, tout le monde put profiter du magnifique coucher de soleil printanier au-dessus des forêts et dont la lumière se reflétait sur la rivière Dordogne. Les parents respectifs de Wilhelm et Maria firent ainsi la connaissance de Jürgen Moser et de son épouse, Marie-Sophie Bouquet. Les époux Moser-Bouquet ne manquaient pas d’éloge à faire pour les deux artistes. En fait, ils ne cachèrent pas leur volonté d’en faire des ambassadeurs culturel de l’Allemagne ! Le bilan qu’ils pouvaient faire depuis cinq ans était que les nouveaux époux Müller n’avaient jamais faits de bêtises d’artistes, et donc ils intéressaient peu la presse à sensation, car ils étaient considérés comme « trop sages ». Les parents des deux artistes se sentirent flattés, car ils voyaient dans tout ça une réussite de l’éducation qu’ils avaient fournis à leurs enfants.

Et puis au milieu de la soirée, Wilhelm et Maria dansèrent ensemble, mais sur des chansons qu’ils avaient toujours adorés à savoir le new wave, de la pop et du disco. Ils avaient été clairs : ils refusaient de faire danser leurs invités sur leurs chansons, car ils considéraient que l’univers musical qu’ils s’étaient créées en écoutant du David Bowie, Depeche Mode, Donna Summer, Kool and the Gang, Michael Jackson et bien d’autres avaient été leurs principales sources d’inspiration. Wilhelm fit un petit discours en disant que c’était grâce à tout ces grands artistes qu’ils avaient décidé de se lancer dans la musique, donc que c’était important de leur rendre hommage.

Le grand moment d’émotion fut que les parents avaient décidé de faire une petite projection de vidéos amateurs, de photos personnelles, de la presse et leur photo de classe pour montrer qu’ils étaient fier de ce qu’ils étaient devenus. Maria pleura d’émotion, tellement elle se sentait touchée en voyant ces vidéos d’elle petite fille, ces photos prises pendant des vacances ou des anniversaires et bien sûr ses photos de fac. Leur fête de mariage se termina au petit matin, au moment où les premiers rayons du soleil firent leur apparition.

A l’aéroport de Bergerac, un jet privé les attendit. L’hôtesse de l’air était au pied de l’appareil, avec un plateau en argent dans les mains. Dessus se trouvait une petite enveloppe, et les invita à l’ouvrir. A l’intérieur, il y avait une photo d’une plage paradisiaque avec des cocotiers, une plage avec un océan d’un magnifique bleu et surtout une plage de sable blanc, le tout sous un grand ciel bleu. En retournant la photo, un court message était inscrit au dos.


Marie-Sophie et moi-même sommes fiers de vous annoncer que depuis cet aéroport de Bergerac, vous allez partir aux Seychelles ! Profitez-bien de cette lune de miel !

Jürgen Moser & Marie-Sophie Bouquet


Un chauffeur privé les attendit à l’aéroport de Victoria, l’île principale, afin de les emmener à l’hôtel de luxe que Moser avait payé comme cadeau. En rentrant dans la suite – la plus chère de l’hôtel - , Maria plaqua ses mains devant la bouche et se mit à pleurer. C’était un moment trop beau, trop fort et puis c’était comme un rêve éveillé. Elle ne pouvait pas nier qu’ils gagnaient très bien leur vie grâce aux royalties, mais c’était toujours quelque chose qui l’épatait de voir ce que ça faisait de gagner autant d’argent. Ils avaient rien que pour eux une plage privative, et c’était ça la plus belle chose. Voir ces vagues se fracasser sur le sable, ces nuages au-dessus de l’océan Indien avec ces montagnes sur les côtés, c’était un moment plus que précieux. C’était bien loin de l’image qu’ils avaient reçu, mais c’était absolument paradisiaque.

Pendant deux semaines, ils eurent droit à des activités diverses, allant de la randonnée à des activités nautiques, ainsi que des massages et d’autres activités de détente. La veille de leur départ, ils eurent droit à un dernier repas servit sur la petite terrasse avec comme bruit de fond celui de l’océan. Ils trinquèrent une dernière coupe de champagne, puis ils allèrent au lit. Ce n’était pas pour s’endormir tout de suite, mais plutôt parce qu’ils avaient quelque chose qui les démangeaient depuis quelques temps et c’était l’envie de faire l’amour. Ils se trouvaient mutuellement beaux, attirants, charismatiques et puis ils avaient ce besoin charnelle. En plus, ils rêvaient d’avoir un enfant, alors c’était le bon moment pour le concevoir.

En rentrant à Munich, chacun des parents les appelèrent pour savoir comment la lune de miel s’était passée. En fait, ils étaient au courant de ce que tramait le producteur et son épouse. En raccrochant, Maria se laissa tomber dans leur canapé et elle fit d’un ton grave.

- Chéri, cela fait quelques temps que je voulais t’en parler, mais je pense que nous sommes sous l’emprise de ce couple.

- Comment ça ? Demanda d’un air interloqué Wilhelm en lui apportant une tasse de café.

- Jürgen et Marie-Sophie nous ont complètement vampirisés, s’expliqua-t-elle. Ca fait plusieurs années que j’essaie de te faire comprendre qu’on est sous leur emprise, mais tu ne veux rien entendre. Je voulais pas gâcher notre lune de miel en t’en parlant là-bas.

- Je comprends pas où tu veux en venir.

- Arrête de faire comme si t’étais idiot ! Commença-t-elle, en s’énervant. Normalement, une lune de miel ça se fait financer par les parents, la famille et éventuellement par certains de nos amis. Tu crois vraiment que ce sont nos amis ? Je crois que t’as pas compris ce qui était réellement arrivé à Karin et Leonard. En fait, Moser les a fait dégager parce qu’il ne voyait aucun potentiel en eux, et ils étaient couverts de cadeaux.

- On en reparlera quand tu auras rattrapés les heures de sommeil qu’on a loupé dans cet avion, tu veux ?

- Non ! Parce que ce qu’on vient de vivre, c’est la preuve ultime qu’ils ont envie tous les deux qu’on leur appartienne. Ils veulent devenir amis avec nos parents, parce qu’ils savent très bien qu’ils pourront nous acheter encore plus, car ils nous connaîtront mieux.

Wilhelm laissa son épouse se coucher pour sortir faire un tour en ville, et se promener de long de l’Isar. Le jeune homme essaya de ne pas trop penser à la discussion qu’il venait d’avoir. Ce n’était pas possible que Moser les prennent pour des cons, il trouvait qu’il avait la main sur le coeur et que c’était un homme profondément généreux. C’était pareil pour Marie-Sophie, elle aussi était une femme généreuse qui avait su faire pour Maria une superbe robe de mariée. Ce n’était pas possible qu’un couple comme les Moser soient aussi vicieux, malsains et… en fait ce fut au cours de cette réflexion qu’il se remit à penser à Karin et Leonard.

Du jour au lendemain, ils avaient quittés l’Allemagne et ils n’avaient plus jamais répondus à leurs appels, ni aux courriers qui leur envoyait. Wilhelm se rappela qu’il avait leur adresse en Belgique, et ce qui lui vint en tête fut de partir là-bas pour leur rendre visite, comprendre pourquoi ils ne voulaient plus leur parler alors qu’ils avaient toujours été en bon terme. Le jeune homme commença progressivement à se rendre compte qu’effectivement, avec Maria ils avaient toujours été couvert de cadeaux et que la majorité des biens qu’il y avait dans leur appartement provenaient de Moser.

Soudainement, il sentit un mélange de colère et de tristesse en pensant à tout cela.

Maria était en train de faire la sieste dans le canapé quand son conjoint rentra. Le claquement de la porte d’entrée la réveilla, et d’un air mal réveillé, elle essaya de comprendre le cheminement de pensée qu’il avait eu lors de sa promenade après leur discussion du matin même. Maria fut satisfaite de voir qu’enfin il commençait à comprendre l’arnaque. Ils en discutèrent plus tranquillement pendant deux heures, et Willy choisit ce moment pour expliquer son idée de partir en Belgique afin d’avoir une discussion franche avec Karin et Leonard, comprendre ce qui s’était passé avec Moser et avoir d’autres personnes de contact à avoir en cas de problèmes judiciaires. Maria désapprouva cette idée, car elle avait peur que cette visite les blesse. En fait, elle lui fit comprendre que ça ne servait à rien de reprendre contact avec eux. La seule chose qu’elle voulait que son époux comprenne, c’est qu’il était le dindon de la farce.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Vallerand ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0