Chapitre 13
Un matin de fin mars, Wilhelm fut réveillé par des bruits de vomissement. En se tournant, il remarqua que Maria n’était plus au lit. Cela l’inquiéta, et il se leva pour voir si elle allait bien. Elle était toujours accroupi au-dessus de la cuvette des toilettes. En se relevant, elle avait des larmes aux yeux. Cela ne l’inquiéta pas plus, car pour lui cela ressemblait à une intoxication alimentaire.
Mais les semaines passant, les vomissements se faisaient plus fréquents, de même que sa compagne devenait de plus en plus irritable. Ils allèrent chez le médecin qui lui préconisa une prise de sang. Quelques jours après la prise, le médecin les convoqua et puis il annonça la nouvelle « Je vous préviens tout de suite, ce n’est pas grave du tout. Au contraire, c’est même une superbe nouvelle, car vous êtes enceinte. Vous allez devenir parents, toutes mes félicitations ! ». Sur le moment, ils eurent du mal à réaliser, mais rapidement ils furent heureux de cette nouvelle. Ensemble, ils voulurent en parler à leur parent, mais cela ne servait à rien car c’était trop précoce, et malheureusement ils n’étaient pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Maria commença rapidement à regarder des catalogues pour savoir comment décorer la chambre pour enfant qu’ils avaient dans leur villa de Garmich-Partenkirchen. Elle voulait que la chambre soit facile à aménager, et surtout à modifier sur du temps long.
Mais ce fut vers mai ou juin que cela devint plus compliqué de cacher la grossesse de Maria. Ce fut à ce moment-là qu’ils annoncèrent la nouvelle à leur famille, qui étaient heureuses de cette nouvelle. La tournée prévue en Russie fut finalement reportée à l’année suivante, et lorsqu’il y avait un entretien, ce fut Wilhelm qui l’assura. Le 12 novembre 1992, Maria accoucha d’une petite fille. Wilhelm se mit à pleurer de joie, parce qu’il avait l’impression de retrouver un sens à sa vie et puis, il avait tout un tas de projet pour sa fille. Ensemble, ils l’appelèrent Klara. Leur famille, et bientôt leurs amis vinrent leur rendre visite pour leur apporter des cadeaux. Les dernières personnes qui vinrent leur rendre visite avant les vacances de Noël étaient les Moser.
Moser décida de prendre le jeune papa pour discuter avec lui dans le couloir. Il le félicita comme un père, et puis il avait envie de discuter. Tout simplement.
- Je suis content pour vous que soyez devenus parents, commença-t-il, mais j’aimerais savoir ce que vous avez envie de faire maintenant. Vous avez envie de continuer à chanter ou vous préférez vous poser et puis reprendre dans quelques années ?
- Nos parents sont prêts à s’en occuper, répondit Wilhelm. Je pense simplement qu’on ne pourra plus enchaîner pendant quelques années des tournées.
- Tu ne veux pas faire une carrière solo, du coup ?
- Jürgen, être parents n’est pas un handicap ! Rétorqua sèchement Wilhelm. Je ne vous permets pas de vouloir profiter de ce moment pour faire exploser notre duo.
- Il y a une chose dont il va falloir qu’on parle sérieusement. J’ai eu la note de frais de l’hôtel Regency, où vous avez dormi à New York, en février, et j’ai dû payer l’intégralité du mini-bar que t’as vidé. T’as un problème avec l’alcool ? Très bien, parlons-en.
- Mes problèmes ne vous concernent pas, répondit spontanément Wilhelm.
A la réflexion, c’était une réponse beaucoup trop spontanée et cela fit illuminer le visage de Jürgen qui savait qu’il venait d’appuyer sur un point sensible. Wilhelm s’en voulut rapidement d’avoir parlé aussi vite.
- Au moins, tu as l’honnêteté de reconnaître que t’as un problème avec l’alcool, rebondit Moser. Ecoute, t’as que vingt-sept ans, mon gars. On dirait déjà que t’es blasé de la vie alors que t’as même pas trente ans. C’est quoi la prochaine étape, la coke ? T’as intérêt à te ressaisir, parce que t’as une gosse maintenant. C’est fini les conneries ! Si tu veux, je peux te payer une cure de désintox.
- Je connais mon rôle de père.
- Alors, comporte-toi comme tel plutôt que de t’enfiler des litres de whisky quand tu es en déplacement.
Wilhelm s’en voulut d’avoir lâcher une chose pareille. Dans son dos, il lui fit deux doigts d’honneur avant de retourner dans la chambre de son épouse qui tenait dans ses bras la petite Klara. Il lui prit délicatement le bébé des mains, afin de la déposer dans son couffin qu’une infirmière vint récupérer vingt-minutes plus tard. Wilhelm rentra plus tard dans la journée chez lui afin d’être un peu seul. En fait, ce qu’il avait envie de faire, c’était d’écrire une chanson pour sa fille. Au petit matin, il avait fini d’écrire cette chanson. C’était tout simplement une façon de parler aux jeunes pères de famille qui avaient la peur d’avoir cette responsabilité de devenir papa. Il considérait la paternité comme un cadeau, car c’était le fruit de ses entrailles.
Harald, le parolier, lut attentivement le texte et cela le toucha sincèrement. Lorsqu’il en parla avec Moser, ce dernier lui dit « Ce sera le premier texte venant d’eux qu’ils sortiront. Il faut le laisser brut, car il est très bien comme ça ».
Une nouvelle fois, des journalistes cherchaient à avoir Wilhelm au téléphone afin d’avoir plus de renseignements sur le bébé et certains demandèrent même à faire une mise en scène de la sortie de l’hôpital. Cela l’énerva prodigieusement, et malgré le chantage de certains, il continua à être ferme. En allant rendre visite à son épouse, il fut suivi par un journaliste qui voulait faire une interview avec son épouse, mais lorsque Wilhelm s’en rendit compte, il se tourna violemment pour lui donner un coup de poing dans le visage. Les deux hommes se bagarrèrent avant que des agents de sécurité vinrent les séparer et les expulser de l’établissement. Le journaliste avait le visage en sang et lui dit « Vous n’êtes qu’un connard ! ». Wilhelm lui répondit.
- Et vous, vous croyez que vous en êtes pas un à me suivre afin de faire votre article sur ma femme ?
Cela eut comme conséquence un passage au tribunal. Le journaliste eut gain de cause. Wilhelm dû payer des dommages et intérêts. Si au début de l’année, Bavaria faisait bonne presse en ayant remporté un Grammy Awards, en cette fin d’année ce fut l’inverse. On faisait passer le guitariste du duo comme un homme incapable de se maîtriser, qui avait du mal avec la célébrité. Certains tabloïds allemands le surnommaient « Mad Willy ». Et ça, il ne pouvait pas le supporter, alors il voulut demander au producteur de l’aide afin de stopper ce surnom ridicule, ainsi que des menaces de procès à l’égard de ces journaux qui le diffamait mais Moser le stoppa en lui disant « Tu ne pourras pas poursuivre tous les journalistes de ce pays ».
- Je sais, mais j’en ai marre de me faire insulter ! Répondit violemment le jeune homme.
- Ne prends pas mal ce qu’ils peuvent dire sur toi, parce que non seulement ils cherchent volontairement à te blesser, mais en plus ce qu’ils ont envie c’est que ton mauvais comportement puisse vendre. T’es en train de passer de garçon sage à un véritable bad boy.
- Mais ce n’est pas le cas. J’en suis pas un.
- Je sais, mais c’est l’image que tu renvoies dans la presse. La seule chose que je puisse te suggérer, c’est de prendre du recul. Prends ta femme et ta fille, et partez vous oxygéner l’esprit ! Si tu veux, ma femme a une villa en Italie, et vous pourrez y rester autant de temps que nécessaire.
Wilhelm accepta cette retraite temporaire, loin des médias.

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