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Rohan et Lewis fondent sur les deux brigands, la cible du chauve est rapidement éliminée par un lancer de hache qui vient percuter le bougre en pleine tête. Bien qu’il meure sur le coup, l’autre a tout juste le temps d’éviter l’attaque en hurlant des appels à l’aide. Le guerrier et le pisteur reprennent leur assaut pour ne pas lui laisser le temps de récupérer. Mais rien à faire, leur adversaire s’en sort à chaque fois. Si bien qu’une troupe de nouveaux ennemis débarquent de la salle de repos, puis un grand gaillard avec une masse imposante. Daria étouffe un cri d’effroi, elle recommence à incanter à voix haute.

Mais deux nouveaux arrivants la repèrent, ils se ruent sur elle. Rohan a tout juste le temps de hurler : « Derreck ! » Le jeune homme s’interpose avec maladresse, il effectue une grande attaque circulaire comme pour chasser ses opposants, ce qui le laisse sans défense. Le brigand se glisse sous sa garde, tel un serpent il le poignarde au trapèze près du cou, provoquant un cri d’horreur chez Daria qui interrompt son sortilège. L’erreur de Derreck laisse la magicienne exposée, Rohan et Lewis veulent se ruer à son secours. Ce très court moment d’inattention les mène droit à leur mort quand les Vipères dorées en profitent pour les attaquer de toutes parts. Derreck veut se relever, mais son assaillant le saisit à l’épaule : « Là… Reste sage… » Il sent le froid et la morsure de la dague qui se plantent dans sa nuque, recommence à tomber. Le temps semble ralentir alors que la vie le quitte.

Il enrage, comment peut-il être à la fois si faible et l’avatar d’un Dieu Sombre ? Il voit les visages de Dokkrus, Rose et Veronika. Le désespoir le torture alors qu’il anticipe le choc avec le sol. Il en a assez… Assez d’être un moins que rien… Assez d’être fragile… Il veut… Il veut… Il écarquille les yeux, la chose dans les ténèbres est là, derrière Daria qui se fait attraper par les deux bandits. Ils vont lui faire du mal… la violer ? La chose ressemble à un mort, un squelette dont les orbites vides contiennent deux flammes surnaturelles d’un vert-bleu anormal. Lorsque la silhouette se précise, Derreck découvre une robe noire aux liserés d’or. Les serviteurs du Roi éternel l’auraient déjà retrouvé ?

Il est sur le point de toucher le sol quand il se sent happé tout entier. La silhouette extirpe un sablier des replis de sa tunique. L’objet en verre et en os, se met à flotter devant Derreck, se retourne, le monde devient gris autour du jeune homme. Les sons s’étouffent jusqu’à devenir à peine audibles…

Tout est ralentit. Les agresseurs de Daria, ainsi que la jeune femme sont presque figés, rendant la scène encore plus horrible à regarder. Une voix sèche, aride le fait sursauter : « Monsieur Spencer ? » Derreck se tourne vers le squelette qui avance tranquillement vers lui. Ses orbites vides à la pupille flamboyante scrutent Derreck qui tâte sa nuque pour y trouver la blessure. Cependant il ne ressent pas de douleur, il cligne des yeux avant de souffler :

-Je suis mort… » Il déglutit, regarde autour de lui. Oui. L’emploi de ce nom inconnu, l’aspect de son hôte. Il en est certain. L’autre hoche lentement la tête :

-Presque, cela ne saurait tarder. » Il lui désigne le sablier : « Votre temps est compté, mais si vous le permettez j’ai à vous parler. » Derreck réalise qu’il a laissé tomber Daria, Dokkrus, Rose et Veronika. Son cœur se serre d’inquiétude, il refuse de tout laisser s’arrêter ainsi. Il veut s’enfuir, mais son corps est incapable de bouger, le mort lui dit : « Du calme monsieur Spencer, tout va bien. » Derreck se débat :

-Laissez-moi partir ! » Le mort vient se placer juste devant lui :

-C’est bien là mon intention, une fois que vous aurez accepté l’offre que j’ai à vous faire. » Derreck s’arrête, a-t-il bien entendu ? Il scrute le mort-vivant avant de demander :

-Êtes-vous le Roi Éternel ? » L’autre sursaute, se fige un instant avant de rire, son crâne s’enveloppe d’un visage fantomatique hilare, fait d’une brume colorée dans les mêmes tons que ses yeux, lui permettant d’être étonnament expressif. Aussi vite que cette vision s’est manifestée, elle disparait. Le mort balaye l’air devant lui :

-Vous me flattez monsieur Spencer… Non, je ne suis qu’un simple exécutant. Vous devez avoir quelques questions je présume. » Le jeune homme réfléchit. Il est étonné de ne pas être torturé… Les morts l’avaient pourtant pourchassé à Hiveren… Il ne comprend pas :

-Pourquoi… Pourquoi ne suis-je pas emprisonné ? » L’autre approuve lentement de la tête :

-Excellente question. Je commence à comprendre pourquoi Yagdramor’Ernalghalertai a subtilisé votre âme. » Le sable continue de s’écouler, Daria est au sol avec deux brigands sur elle : « Que savez-vous du Royaume des Morts, monsieur Spencer ? » Derreck réfléchit un instant, il explique que c’est un plan d’existence vers lequel se dirigent les âmes des défunts. Que le Roi Éternel règne dessus, que ses Ducs sont parfois en désaccord avec lui. Enfin que les nécromanciens tirent leurs pouvoirs du Royaume des Morts. Le squelette hoche positivement la tête : « Vous en savez plus que la plupart des mortels. Mais vous ignorez encore beaucoup de choses. Laissez-moi vous révéler le plus grand secret du Royaume des Morts... Le Roi Éternel et Vadella sont amants. » Derreck cligne des yeux avant de les écarquiller :

-Vadella ? La Déesse gardienne du Jardin de la Vie ?

-Tout à fait. » Derreck s’interroge :

-Mais… Comment est-ce possible ? » Le squelette hoche la tête :

-Vous avez entendu parler de la balance ? » Le jeune homme plisse les yeux : « Vadella et le Roi Éternel, autrement appelé Haurow, sont de mèche. Ils ont mis en place ce pacte afin de renforcer leurs pouvoirs mutuels. » Inlassablement les grains s’écoulent dans le sablier, Daria se débat extrêmement lentement : « Comprenez qu’auparavant, chaque âme naissait auprès de Vadella, parcourait le chemin de sa vie, puis terminait sa course pour être consumée par Haurow. Mais à force, ce dernier est devenu trop puissant, tandis que Vadella, elle, ne faisait que s’affaiblir. Dans un élan de désespoir la déesse est venue jusqu’au Roi Éternel pour le supplier de l’aider. Haurow aurait pu refuser, mais il est tombé fou amoureux de Vadella. Il lui a rendu les âmes dont elle avait besoin, en promettant de continuer à l’assister. Ainsi naquit la balance entre la Vie et la Mort. » Derreck fronce les sourcils :

-Vous voulez dire que les âmes retournent à la vie ?

-La réincarnation. En effet. Un recyclage permanent, après avoir effacé toute trace de l’ancienne existence et sous certaines autres conditions. » Le mort lisse ses vêtements : « L’âme doit être pure, sans souillure magique ou divine. Autrement Haurow la conserve ou la redistribue à certains autres dieux. Il cherche à impressionner la dame de son cœur en ne lui apportant que le meilleur de ce que l’au-delà à a offrir. » Derreck sourit :

-Il ne doit pas lui en donner beaucoup dans ce cas… » L’autre secoue négativement la tête :

-Détrompez-vous… Mais vous pensez ainsi car vous ne savez pas que nous récupérons toutes les âmes des différents plans d’existences. Pas uniquement d’Agratus. » Derreck écarquille les yeux :

-Il existe d’autres mondes ?

-Bien sûr. Une infinité, ce qui fait que le Roi Éternel possède toujours suffisamment d’âmes qu’il peut rendre à Vadella…

-C’est plutôt une bonne chose non ? » Le mort soupire :

-Ça le serait si Haurow n’était pas aussi exigeant avec la qualité des âmes ou les délais auxquels il souhaite les livrer à déesse de la vie… Je conçois qu’il faille… recycler, après tout si nous laissons Vadella s’éteindre, comment allons-nous survivre ? Le fait de lui redonner des âmes, lui permet de conserver assez de pouvoir pour continuer sa tâche. » Il caresse le sablier déjà à moitié écoulé. Derrière lui, Daria reçoit un coup au visage tandis que le mort poursuit : « Mais aller jusqu’à les trier dans un temps record ?… C’est de l’esbroufe. » Derreck se demande :

-Est-ce pour cela que certains Ducs s’opposent au Roi Éternel ? » Son vis-à-vis approuve :

-Vous comprenez vite. En effet l’empressement d’Haurow nous créé à tous des problèmes. Nous passons notre temps à travailler d’arrache-pied pour nous conformer à ses exigences démesurées… Nous bâclons le travail, faisons des erreurs ce qui n’est pas respectueux des âmes avec lesquelles nous travaillons. Nous les traitons comme du bétail… Cela ne peut plus durer, c’est ici que vous intervenez monsieur Spencer. » Derreck reste bouche bée, l’autre continue : « J’ai eu la chance de recevoir un rapport vous concernant. Votre résurrection n’a pas été approuvée, dès lors un avertissement et un collecteur vous ont été envoyés. » Derreck se souvient des morts-vivants qui l’ont attaqué à Hiveren :

-Euh… oui…

-Par chance, notre administration étant perpétuellement débordée, le bulletin indiquant l’échec de votre capture n’a pas encore été enregistré dans nos fichiers. Ce qui signifie que nous avons un peu de temps avant la prochaine chasse. » Les yeux flamboyants du mort scrutent ceux de Derreck : « Je souhaite vous donner un avantage dans cette traque. » Le jeune homme bafouille :

-Je vous demande pardon ?

-Oui, je vais vous ramener à la vie et je vais vous aider à nous échapper. » Le cœur de Derreck fait un bon dans sa poitrine. Il va pouvoir retrouver Dokkrus et les autres ! Cependant son euphorie est de courte durée quand la question :

-Pourquoi ? » Est posée. Le visage fantomatique du mort réapparait fugacement avec un grand sourire avant d’expliquer :

-Je vais jouer carte sur table : c’est de la politique. Si vous retournez dans le monde des vivants, parvenez à échapper aux poursuivants du Royaume des Morts, il y a de grandes chances pour que votre dossier remonte plus haut. À force même, soit les Ducs, soit Haurow exigeront votre capture. Dans le premier cas, le Roi Éternel aura l’air affaibli, l’ordre établi sera bouleversé. Dans le second cas, quiconque vous capturera sera richement récompensé par notre souverain. » Derreck commence à saisir :

-Vous… Vous serez celui qui m’attrapera… » L’autre lève les mains en signe d’apaisement :

-Certes, je voudrais lier votre âme à un talisman. Pour qu’à votre prochaine mort imminente je puisse venir à vous dans les plus brefs délais. » Derreck fronce les sourcils, son vis-à-vis s’empresse d’ajouter : « Je préfèrerais que cela ne se produise pas trop tôt… Après tout, plus vous résisterez à la mort, plus votre capture aura d’importance aux yeux de nos dirigeants. » Derreck réalise :

-Vous voulez vous servir de moi pour gagner en statut…

-Exact. Mais je vais vous offrir de quoi vous prémunir de la mort. » Il tire un vélin des replis de ses riches atours. Derreck se demande si c’est une bonne idée. Certes il désire retourner à la vie pour s’assurer que ses proches vont bien, mener à terme sa mission. Mais de là à défier le Roi Éternel à ce point ? Qu’adviendra-t-il de son âme le jour où il se fera attraper ? Il vérifie le sablier qui s’approche dangereusement de la fin du temps imparti. Daria saigne de l’arcade sourcilière, elle semble avoir perdu connaissance, les brigands tirent sur les vêtements de la magicienne. Derreck demande :

-Je ne risque pas d’avoir de gros ennuis si je continue d’échapper à mon destin ? » L’autre répond :

-En effet, votre âme ne sera pas réincarnée. Au mieux utilisée pour alimenter l’administration de l’au-delà, absorbée par un Duc ou Haurow lui-même. Au pire elle sera détruite. » Derreck déglutit :

-Je n’aime pas trop cela… » Le squelette déplie le document. Il vient s’accroupir en face de Derreck :

-Rassurez-vous, vos souvenirs seront effacés quel que soit le jugement rendu le jour de votre mort. Après cela vous aurez complètement disparu, vous ne souffrirez pas. » Derreck sent un grand vide l’envahir, il a du mal à respirer. Il lui faut quelques secondes pour se reprendre. Le squelette lui demande : « Êtes-vous intéressé ? Je le redis, je ne suis pas pressé de vous revoir, c’est Haurow qui a besoin de votre âme. Pour ma part, j’ai accepté de travailler ici pour l’éternité… J’ai tout mon temps… » Derreck réfléchit un instant. Après tout pourquoi pas ? Il lui sera peut-être possible de voir avec Yag pour le sortir de cette situation ? Il regarde le sablier dont les derniers grains s’apprêtent à tomber, puis fixe les orbites flamboyant du mort :

-J’accepte. » Le squelette souffle :

-À la bonne heure. » Il désigne le vélin qu’il déplie face à Derreck : « Je vous prie de ne pas lire à haute voix le contenu de ce document. Le parchemin contient deux mots de pouvoir nécromantiques, le premier permet d’appeler les âmes d’esprits malfaisants provenant d’un plan d’existence oublié. Ils prendront possession des corps à proximité… » Il attend que Derreck le regarde : « … pour qu’ils s’en prennent à tous les ennemis entourant leur invocateur. En l’occurrence, vous. » Derreck cligne des yeux, confus : « Vous pourrez ressusciter des morts qui s’attaqueront à vos ennemis comme des chiens enragés. » Derreck inspecte le vélin, le mot : Izugrin est écrit dessus. « Le second mot est là pour renvoyer les morts chez nous. Si vos serviteurs ne vous sont plus utiles ou si des chasseurs du Royaume des morts sont à vos trousses, cette formule les bannira de leur nouvelle enveloppe. Par la suite il sera impossible de ranimer un corps sur lequel ce mot de pouvoir a été utilisé. » Le jeune homme lit : Uvebres. Son hôte poursuit : « Voilà qui devrait vous permettre de vous sortir de la situation épineuse dans laquelle vous vous trouvez. En ce qui concerne la suite de votre existence, je vais vous confier le souvenir de runes. Il s’agit de symboles de pouvoir primitifs, mais encore capables de véhiculer de puissantes magies nécromanciennes. Il va sans dire qu’il s’agit là d’un savoir perdu, vous aurez un très net avantage sur vos poursuivants à l’avenir » Derreck marmonne :

-Je ne vais jamais pouvoir tout retenir…

-C’est pourquoi je vais graver ce savoir en vous. » Le squelette se lève, se place devant le jeune homme. Puis une lueur apparaît dans sa paume osseuse alors qu’il psalmodie dans un langage inconnu à Derreck. Les yeux du Grand Dépravé se révulsent tandis qu’il reçoit des flashs, des souvenirs concernant ces runes anciennes. Lorsque le mort termine son incantation, Derreck est capable de tracer les symboles de mémoire. Le squelette l’informe : « Je vous recommande de tout retranscrire, il serait dommage qu’un accident vous empêche de vous servir de ce savoir. Il ne reste plus qu’à lier votre âme à un talisman, puis je vous libère. » Le mort sort une sorte de fiole comme en cristal des pans de sa robe, c’est à se demander combien de poches il possède ? Le jeune homme préfèrerait éviter de s’enchaîner ainsi au revenant, mais il comprend qu’il n’a pas le choix. Il Il espère qu’il lui sera possible de se libérer de son emprise plus tard. Il questionne :

-Je n’ai pas saisi votre nom. » Son vis-à-vis sourit :

-Je préfère que cela reste ainsi. » Derreck fronce les sourcils, l’autre explique : « Avec mon patronyme, vous seriez en mesure de me nuire. Croyez-moi, pour le bien de notre pacte, il est préférable que vous ignoriez mon identité. » Le jeune homme se résigne à contrecœur. Le mort incante ensuite un rituel durant lequel le Grand Dépravé a l’impression qu’on le vide de sa substance. Il perd son souffle puis tout revient à la normale. La fiole est désormais brillante d’une lueur écarlate et pourpre. Le squelette approuve : « Voilà. Tout est prêt, merci pour votre collaboration. Bon retour parmi les vivants. » Le sablier se termine, Derreck n’a pas le temps de répondre qu’il est déjà happé.

Le monde autour de lui reprend des couleurs, les sons lui reviennent avec violence aux oreilles. Il reprend son souffle comme si il émergeait hors de l’eau après un long moment. Il se met à tousser, ses éructions alertent le brigand qui l’avait poignardé. Ce dernier est près de Daria, observant les autres. Quand il remarque le réveil de Derreck il marmonne : « Qu’est-ce que… ? » Ses camarades ne font pas attention à lui.

Le Grand Dépravé se retrouve à nouveau dans une situation précaire, il se tourne vers les corps sans vie du côté de Rohan et Lewis, inspire puis crie : « Izugrin ! » Alors qu’il prononce le mot de pouvoir, ses poumons, sa trachée même sa gorge le brulent. Il s’étrangle avant de convulser quand une violente douleur lui enserre la poitrine. Il sursaute en entendant des cris de rage déchirants, il tourne la tête pour voir les morts se relever précipitamment avant de se ruer sur les brigands les plus proches. Le visiteur de Derreck avait minimisé la rage guerrière des revenants. Les anciens aventuriers font preuve d’une sauvagerie sans nom. Leur force, leur vitesse, tout semble… inhumain. Alors que l’instant d’avant ils étaient incapables de venir à bout des bandits, cette fois-ci aucun n’est épargné. Même le grand gaillard à la massue se fait broyer la gorge avant que sa tête ne soit arrachée de son torse. Face à ce spectacle ainsi qu’aux sons répugnants, Derreck manque de vomir. Il détourne le regard, aperçoit vaguement les derniers ennemis qui s’en prenaient à Daria se rhabiller. La seconde d’après ce qui était autrefois Rohan est sur eux. Des bruits d’os brisés, de chair broyée emplissent la mine, puis le silence retombe.

C’est un carnage. Une abominable boucherie. Derreck reprend à peine son souffle. Ses serviteurs s’approchent de lui, tandis que les corps affreusement mutilés des brigands s’animent. Leurs yeux se tournent vers Derreck, il réalise : Les traquers du Royaume des Morts. Il inspire et hurle : « Uvebres ! » En un battement de cœur, les morts retournent à leur état normal. Le silence retombe sur la grotte.

Derreck subit à nouveau le contrecoup du mot de pouvoir, éructant au sol, prostré de douleur. Puis il s’assied lentement, reste planté là un instant, avant de retrouver ses esprits. Il va vers Daria, sa blessure n’est pas complètement guérie, il serre les dents jusqu’à parvenir à la magicienne. La pauvre est encore dans les vapes, du sang coule sur sa tempe mais elle est vivante. Il songe à la réveiller, puis réalise qu’elle va l’assommer de questions. Il se relève, prépare un mensonge en se dirigeant vers le repaire des brigands. Là il trouve un joli petit butin, des coffres, des bourses, des sacs remplis de pièces de monnaie et d’objets précieux. Il fouille à la recherche de son sac, le trouve plein de richesses. Il vide son contenu dans une caisse proche, puis glisse sa main dedans. Il parvient à la poche cachée passe son doigt… Ses jambes s’effondrent sous lui quand il sent le cristal du temple de Yag. Les larmes lui montent aux yeux, il se met à sangloter quand la pierre sombre miroite de rouge et de pourpre devant ses yeux.

Les brigands n’ont jamais trouvé son bien le plus précieux, ses amis sont saufs, il est vivant. Un rire fatigué s’échappe de sa gorge douloureuse alors que toute la tension de ces dernières heures le quitte.

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