Chapitre 23
Le silence persistait, dense mais moins pesant qu’avant. Mathis n’avait pas retiré sa main, et Elior n’avait pas bougé non plus. Un équilibre fragile venait de naître entre eux.
Puis, lentement, Elior se rapprocha. Mathis sentit son épaule frôler la sienne, puis son souffle, chaud et irrégulier, venir chatouiller sa nuque. Avant même qu’il n’ait le temps de réagir, Elior posa ses lèvres contre sa peau, un baiser à peine esquissé, comme un papillon qui se pose et s’envole aussitôt.
Mathis eut un sursaut, son cœur bondissant dans sa poitrine.
— Elior… murmura-t-il, à la fois surpris et troublé.
Mais Elior ne s’arrêta pas. Il resta là, son front contre son épaule, sa main glissant timidement le long du bras de Mathis dans une caresse hésitante. Chaque geste semblait maladroit, mais chargé d’une intensité qui fit battre le cœur de Mathis à mille à l’heure.
— Je veux… je veux être plus proche de toi, dit Elior d’une voix basse, presque implorante.
Mathis le regarda, déstabilisé. Son premier réflexe fut de sourire pour détendre l’atmosphère.
— Doucement, Elior… On a tout le temps devant nous. Rien ne presse.
Mais Elior releva la tête, et ses yeux bleus, brillants d’une détermination fragile, se plantèrent dans les siens.
— Non, Mathis. Tu ne comprends pas. Je ne sais pas si… après cette semaine, ce sera encore possible.
Mathis sentit un frisson glacé lui traverser l’échine.
— Pourquoi tu dis ça ?
Elior baissa les yeux, mordillant nerveusement sa lèvre.
— Parce que "père" a accepté que je reste ici seulement une semaine. Pas un jour de plus. Et je ne sais pas… ce qui m’attend en rentrant.
Ses doigts tremblaient, mais il continua, comme si les mots sortaient malgré lui.
— Alors je veux profiter. Je veux savoir ce que ça fait d’être… normal. De ressentir pour quelqu’un. D’aimer… vraiment.
Il posa sa main sur le torse de Mathis, juste au-dessus de son cœur, et sembla surpris par la force des battements qu’il percevait.
— Tu bats si fort… C’est à cause de moi ? demanda-t-il avec une sincérité désarmante.
Mathis eut un petit rire nerveux, incapable de cacher la rougeur qui montait à ses joues.
— Oui… c’est à cause de toi.
Un silence suspendu suivit, où tout semblait possible. Elior, les joues rosées, ajouta avec une audace nouvelle :
— Alors laisse-moi essayer. Laisse-moi comprendre ce que je ressens… avec toi.
Il s’était rapproché encore, leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Mathis pouvait sentir l’odeur douce et légèrement boisée de ses cheveux, voir le tremblement dans ses cils.
Son instinct criait d’accepter, de se laisser emporter. Mais une autre partie de lui, plus rationnelle, savait qu’Elior sortait à peine de l’ombre, qu’il n’avait jamais connu ce genre de relation.
Mathis inspira profondément, cherchant ses mots.
— Elior, écoute-moi. Je t’aime bien, vraiment. Mais je ne veux pas qu’on brûle les étapes. Pas parce que je ne le veux pas, mais parce que… tu mérites de découvrir ça en douceur. Pas dans la peur qu’on t’arrache tout.
Elior le fixa longuement, comme s’il pesait chacune de ses paroles. Ses lèvres s’entrouvrirent, puis il hocha faiblement la tête. Pourtant, il resta collé contre lui, sa main toujours posée sur son torse.
— D’accord… mais sache que je suis sûr de ce que je ressens, dit-il finalement. Peut-être que je n’ai pas toutes les réponses, peut-être que j’ai encore des doutes… mais pas sur toi.
Mathis sentit son cœur chavirer. Ces mots, si simples et directs, percèrent toutes ses défenses. Il passa un bras autour d’Elior et l’attira doucement contre lui. Elior se laissa faire, enfouissant son visage dans son cou, et ils restèrent ainsi de longues minutes, à écouter la pluie battre contre les vitres.
Pour la première fois, Mathis sentit qu’ils n’étaient plus seulement deux adolescents perdus dans une tempête. Quelque chose de plus fort venait de naître. Quelque chose qui, il le savait, ne ferait que grandir.
Leurs respirations s’étaient accordées dans le silence, leurs corps collés sur le canapé. Mathis croyait que le calme allait retomber, que ce moment suspendu suffirait. Mais Elior, contre toute attente, releva légèrement la tête et vint embrasser à nouveau sa nuque, plus franchement cette fois.
Un frisson parcourut Mathis, qui ouvrit la bouche pour parler.
— Elior, je t’ai dit… on peut prendre le temps—
Mais Elior le coupa, sa voix douce mais ferme :
— Non, Mathis. Pour moi… c’est ok. Je sais ce que je veux.
Ses mots tombèrent comme une évidence. Avant même que Mathis puisse répondre, Elior glissa sa main sous son tee-shirt, ses doigts effleurant la peau tiède de son ventre. Il remonta lentement, s’arrêtant sur ses abdominaux, qu’il caressa avec une timidité mêlée de désir. Mathis inspira brusquement, son cœur s’emballant sous cette audace qu’il n’avait pas vue venir.
— Elior… murmura-t-il, partagé entre la raison et l’envie.
Mais cette fois, Elior ne recula pas. Il releva son visage, plongea son regard dans celui de Mathis, et, sans prévenir, posa ses lèvres sur les siennes. Ce ne fut pas un simple contact, mais un vrai baiser, profond, langoureux. Ses lèvres bougeaient avec maladresse, comme s’il cherchait encore le rythme, mais son intensité fit oublier toutes les hésitations.
Mathis céda. Il ferma les yeux, sa main venant se poser sur la nuque d’Elior pour prolonger le baiser. Leurs souffles se mêlèrent, leurs corps se rapprochèrent encore. C’était comme si tout l’appartement disparaissait, comme s’il ne restait que la chaleur de leurs lèvres et le battement frénétique de leurs cœurs.
Elior approfondit l’échange, sa langue effleurant celle de Mathis, timidement d’abord, puis avec plus d’assurance. Mathis, surpris par cette ardeur nouvelle, se laissa emporter, leurs baisers devenant plus pressants, plus brûlants.
Sans s’en rendre compte, ils basculèrent du canapé au tapis, leurs corps entremêlés. Elior, au-dessus, reprit ses caresses. Ses doigts, hésitants mais décidés, glissèrent le long du torse de Mathis, explorant chaque relief, chaque frisson arraché à sa peau. Mathis, à bout de souffle, passa une main dans les cheveux soyeux d’Elior, l’encourageant malgré ses doutes.
Leurs baisers se firent plus urgents, leurs mains plus audacieuses. Elior laissa sa bouche descendre vers la mâchoire de Mathis, puis son cou, où il déposa une série de baisers brûlants. Mathis haletait, partagé entre l’envie de se laisser aller et la conscience qu’ils allaient trop vite.
— Elior… attends, souffla-t-il dans un râle.
Elior leva les yeux vers lui, ses joues rouges, ses lèvres brillantes de leur baiser.
— Je veux te comprendre, Mathis. Je veux savoir ce que c’est, être avec toi.
Mathis ferma les yeux, son cœur battant à s’en rompre. Il caressa doucement la joue d’Elior, le ramenant à lui.
— On peut découvrir tout ça… mais à notre rythme. Je ne veux pas que tu regrettes.
Un silence lourd s’installa, mais Elior, au lieu de se retirer, posa son front contre celui de Mathis. Ses doigts serrèrent les siens, leurs mains entrelacées.
— Je ne regretterai pas, dit-il simplement.
Et il revint l’embrasser, plus tendrement cette fois, comme pour prouver que ses intentions n’étaient pas seulement physiques.
Ils se laissèrent aller aux préliminaires, explorant timidement le corps de l’autre, caresses et baisers échangés avec une intensité nouvelle. Mais jamais ils ne franchirent la ligne de la pénétration. Mathis veilla à garder ce contrôle, à arrêter les gestes quand il sentait que cela allait trop loin. Elior, malgré son impatience, accepta cette limite, se contentant de savourer chaque seconde, chaque frisson partagé.
Ils finirent par se blottir l’un contre l’autre, essoufflés, les joues en feu, leurs cœurs encore affolés. Mathis passa une main dans les cheveux d’Elior, le serrant doucement contre lui.
— Tu sais quoi ? dit-il dans un souffle. On a toute une semaine devant nous. On n’a pas besoin de tout vivre en une seule nuit.
Elior eut un sourire discret, ses yeux brillants dans la pénombre.
— Peut-être… mais je crois que je suis déjà amoureux de toi.
Ces mots frappèrent Mathis de plein fouet. Son ventre se serra, son cœur bondit. Il enfouit son visage dans les cheveux d’Elior pour cacher son émotion, incapable de retenir un sourire idiot.
— Moi aussi, Elior… moi aussi, répondit-il, sa voix à peine audible.
La soirée s’acheva ainsi, dans une tendresse brûlante, mais contenue. Ils s’endormirent enlacés, leurs corps encore chauds de leurs découvertes, leurs âmes déjà plus liées que jamais.
La chambre était plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par la lumière douce d’une lampe de chevet et les quelques reflets de la lune qui filtraient par la fenêtre. La musique qu’avait choisie Mathis flottait dans l’air, lente et enveloppante, donnant le rythme à leur soirée. Il avait préparé l’espace pour que tout soit confortable, draps tirés, coussins disposés de manière à créer un cocon autour d’eux.
Elior était assis sur le bord du lit, visiblement plus à l’aise que la veille, les mains croisées sur ses genoux, le regard à la fois timide et curieux. Mathis s’assit à côté de lui, posant doucement sa main sur celle d’Elior. Le contact fit frissonner le garçon, et il leva les yeux vers Mathis, un léger sourire tremblant sur les lèvres.
« Je… je suis content que tu sois là, murmura Elior. »
« Moi aussi, » répondit Mathis en lui offrant un sourire rassurant. « Tu vas voir, cette semaine va être bien. »
Ils échangèrent quelques mots sur leurs journées, légers et doux, avant que Mathis n’ose une main sur le bras d’Elior, le caressant avec lenteur. Elior inspira profondément et se rapprocha un peu plus, leurs torses se frôlant. Leurs regards se croisèrent et un silence chargé de tension s’installa. Puis, doucement, Elior posa ses lèvres sur la nuque de Mathis, un baiser léger mais audacieux. Mathis sentit son cœur bondir dans sa poitrine.
Il passa sa main dans les cheveux d’Elior, frôlant sa nuque et ses épaules, tandis qu’Elior glissait ses doigts sur le torse de Mathis, explorant avec curiosité et une assurance nouvelle. Les baisers devinrent plus longs, plus profonds, alternant entre la nuque et la bouche. Les mains d’Elior se faufilaient sous le t-shirt de Mathis, caressant sa peau, tandis que Mathis, d’abord hésitant, suivait le mouvement, guidant les mains d’Elior avec douceur et désir.
« Tu es sûr de vouloir… ? » demanda Mathis, cherchant à s’assurer qu’Elior était à l’aise.
Elior hocha la tête, les yeux brillants, le souffle court.
« Oui… je veux être avec toi. »
Alors leurs mains se firent plus audacieuses. Mathis sentit le frisson parcourir son corps alors qu’Elior effleurait ses abdominaux et ses flancs, explorant le contour de sa taille avec délicatesse mais détermination. Mathis, surpris par l’intensité de ses propres sensations, murmura des encouragements, et Elior répondit en pressant doucement son corps contre le sien.
Leurs baisers se firent plus langoureux, et Elior osa glisser ses mains sous le pantalon de pyjama de Mathis, frôlant la peau avec audace, tandis que Mathis posait ses mains sur le dos d’Elior, le rapprochant encore. Ils se frottèrent doucement l’un contre l’autre, explorant chaque contour, chaque sensation, les respirations devenant haletantes, les cœurs battant à l’unisson.
« On a le temps… » murmura Mathis, la voix tremblante.
Elior lui sourit contre sa bouche et répondit d’une voix basse et tremblante : « Oui, mais je veux être proche de toi maintenant… »
Leurs gestes devinrent encore plus audacieux. Mathis sentit les doigts d’Elior explorer la ligne de ses hanches, et ses propres mains glisser sous le t-shirt d’Elior, caressant son dos et ses flancs. Ils restèrent ainsi un moment, se découvrant mutuellement, savourant chaque frisson, chaque frôlement. Les baisers se succédaient, alternant avec des murmures d’affection et des chuchotements audacieux, renforçant l’intimité entre eux.
Puis Elior, avec un mélange de timidité et d’audace, s’approcha du visage de Mathis, posa son front contre le sien et chuchota :
« Je… je t’aime. »
Mathis sentit son cœur exploser, une vague de chaleur et de bonheur l’envahir. Il répondit en serrant Elior contre lui, un sourire lumineux sur ses lèvres.
« Moi aussi… je t’aime. »
Ils continuèrent à s’explorer, corps contre corps, caresses et baisers se mêlant dans une danse sensuelle mais tendre. Les mains d’Elior s’aventuraient un peu plus, tandis que Mathis guidait doucement le rythme, s’assurant que chaque geste était consenti et apprécié. Ils se frottèrent l’un contre l’autre en sous-vêtements, découvrant de nouvelles sensations, riant et haletant entre deux baisers, savourant chaque contact, chaque frisson.
La nuit avançait, mais ils ne voulaient pas se séparer. Chaque caresse, chaque murmure, chaque souffle rapprochait leurs corps et leurs cœurs. Les gestes devinrent plus fluides, plus naturels, une symphonie de tendresse et de désir partagé. Mathis sentit une complicité profonde, une confiance mutuelle qui rendait chaque instant plus intense, plus précieux.
Ils finirent par s’allonger, corps contre corps, mains enlacées, respirations entrelacées, le silence seulement ponctué de leurs souffles et des murmures doux échangés. La lumière de la lampe caressait leurs visages, et Mathis se sentait enveloppé d’une chaleur et d’un bonheur qu’il n’avait jamais connus. Elior se blottit contre lui, posant sa tête sur son torse, et murmura à nouveau : « Merci… d’être là… »
Mathis sourit, posant un baiser sur ses cheveux.
« Toujours… je serai toujours là pour toi. »
Et cette nuit-là, dans le silence et la tendresse, ils découvrirent une intimité plus profonde, un lien renforcé par la confiance, la passion et l’amour naissant.

Annotations
Versions