Chapitre 24

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Mathis se retrouva soudain dans un couloir sombre et étroit, l’air glacé et humide lui piquant les poumons. Les murs étaient recouverts d’ombre mouvante, et le sol semblait recouvert d’une fine brume qui effleurait ses chevilles. Une sensation d’oppression le clouait sur place, et il entendait un murmure indistinct, comme un chœur lointain mais terriblement proche.

Au bout du couloir, il aperçut une lumière faible, vacillante, et s’avança à pas prudents. C’est là qu’il les vit : tous les élèves disparus, alignés devant Elior. Leurs visages étaient étrangement figés, leurs yeux totalement noirs et sans expression. Ils fixaient Elior, mais c’était comme si leur regard traversait Mathis, pénétrant chaque fibre de son être.

Le murmure se transforma en voix distinctes, chuchotant des mots qu’il ne comprenait pas, mais dont le ton était à la fois accusateur et suppliante. Mathis sentit son cœur battre à tout rompre, et il voulut appeler Elior pour le protéger, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Sa gorge était sèche, et ses mains tremblaient.

Elior était là, immobile, le visage baissé, silencieux face à ce cercle de disparus. Mathis ressentit un mélange de peur et de culpabilité : il avait peur pour Elior, et il se sentait incapable de l’aider. Les disparus commencèrent à avancer, et chaque pas qu’ils faisaient résonnait comme un tambour dans l’esprit de Mathis. L’air se fit lourd, presque suffocant, et une chaleur oppressante l’enserra.

« Aide-moi… » pensa Mathis, mais il ne pouvait rien faire. Il voyait Elior trembler légèrement, et un frisson de terreur le parcourut : même dans ce cauchemar, Mathis sentait la fragilité de son ami, et son impuissance le rongeait. Les disparus encerclaient Elior, leurs chuchotements devenant plus pressants, plus insistants, et Mathis entendait presque ses propres peurs reflétées dans leurs murmures : « Tu ne peux rien faire… »

Puis l’un des disparus, un visage qu’il reconnaissait, s’avança et posa une main sur l’épaule d’Elior. Mathis vit ce contact, et le souffle lui manqua. Le corps d’Elior semblait vibrer sous cette pression invisible, et les autres disparaissaient et réapparaissaient autour de lui, le cercle se resserrant de plus en plus. La voix de l’un d’eux, douce mais glaciale, murmura : « Il t’appartient… »

Mathis voulut crier, courir, intervenir, mais il était figé sur place, comme emprisonné par la terreur et l’incompréhension. Les yeux noirs des disparus brillaient maintenant d’un éclat inquiétant, et Elior levait lentement les siens vers Mathis. Son regard était vide, mais plein de détresse et de questionnements silencieux. Mathis sentit ses jambes fléchir et un haut-le-cœur le submerger.

Puis, brusquement, le sol sembla se dérober sous lui. Les disparus s’éloignèrent, et Mathis tomba dans un vide froid et sans fin, son cœur battant à tout rompre. Une voix lointaine, celle d’Elior, semblait l’appeler :

« Mathis… Mathis… » Mais elle se perdait dans l’écho du vide, jusqu’à ce que tout devienne noir.

Mathis se réveilla en sursaut, le corps tremblant, le visage humide de sueur, le souffle court et irrégulier. Ses mains serraient les draps, et son cœur battait à tout rompre. Le silence de sa chambre le rassura à peine : le cauchemar avait laissé une empreinte glaciale dans son esprit. Il se redressa, tremblant, et porta les mains à sa tête. Le souvenir des yeux noirs des disparus, fixant Elior, le hantait déjà.

Il savait, au fond de lui, que ce qu’il avait vu dans ce rêve n’était pas qu’un simple cauchemar : il était un avertissement. Il devait protéger Elior, coûte que coûte, mais cette mission lui semblait maintenant écrasante. Le sommeil s’éloigna complètement, laissant place à une inquiétude sourde, mélange de peur et de détermination.

Mathis resta assis dans son lit, le regard perdu dans le vide de sa chambre, répétant silencieusement les noms des disparus, essayant de comprendre ce que tout cela voulait dire, et surtout, ce qu’il devait faire pour empêcher que ce cauchemar ne devienne réalité.

Mathis se réveilla encore tremblant du cauchemar, son esprit hanté par les yeux noirs des disparus fixant Elior. Le soleil n’était pas encore levé, mais l’appartement était doucement éclairé par les lampes du salon, et le léger bruit des voitures dehors lui apportait un peu de réconfort. Elior dormait paisiblement à côté de lui, recroquevillé sous la couverture, ses traits détendus, loin de la terreur qui avait envahi le rêve de Mathis.

Il inspira profondément, essayant de chasser la peur et de se recentrer. La semaine avec Elior allait commencer, et il devait profiter de chaque moment, tout en restant attentif à ce qu’il avait vu dans son rêve. Il se leva doucement pour ne pas réveiller Elior, et passa un long moment à contempler le ciel qui virait au rose derrière les fenêtres. Les souvenirs du cauchemar le hantaient encore, mais il se força à se dire que c’était un avertissement, pas une réalité immédiate.

Le petit-déjeuner fut silencieux au début. Mathis prépara des céréales, du jus d’orange et du café, et posa le tout sur la table du salon. Elior le remercia doucement, et Mathis sentit son cœur se détendre un peu. Le calme matinal, la présence d’Elior, tout cela contrastait fortement avec la terreur du cauchemar. Ils parlèrent de choses légères : la météo, les projets pour la journée, et Mathis raconta quelques anecdotes de son enfance, amusantes et banales, pour détendre l’atmosphère.

Elior, assis en face de lui, semblait plus à l’aise que la veille. Il écoutait attentivement, et Mathis sentit qu’il pouvait enfin profiter de ce moment de complicité. Lorsqu’Elior mentionna qu’il n’avait jamais vraiment voyagé, Mathis sentit un élan de tendresse : il se promit de lui faire découvrir un peu du monde, et surtout Amsterdam, où ils allaient partir dès le lendemain.

La matinée passa ainsi, ponctuée de petits rires, de regards échangés et de gestes tendres. Elior, dans un moment de spontanéité, posa sa main sur celle de Mathis. Ce contact léger fit battre le cœur de Mathis plus vite, mais il sourit doucement, laissant la main d’Elior dans la sienne, comme pour lui transmettre un peu de courage et de sécurité.

Après le déjeuner, ils préparèrent leurs affaires pour le départ. Les valises furent soigneusement remplies, et Mathis s’assura qu’Elior avait tout ce dont il avait besoin. La complicité était palpable : ils échangeaient des plaisanteries, des gestes affectueux, et Mathis voyait pour la première fois un vrai sourire sur le visage d’Elior, franc et détendu.

Tout au long de la journée, Mathis se sentit à la fois protecteur et émerveillé par la confiance qu’Elior lui accordait. Le cauchemar de la veille était toujours dans un coin de son esprit, mais il était déterminé à profiter de cette semaine pour créer des souvenirs heureux et renforcer leur lien. Les gestes tendres, les sourires et les échanges sincères renforçaient leur complicité, et Mathis savait qu’il devait protéger Elior tout en lui laissant de la liberté.

Avant d’aller se coucher, Mathis prit un moment pour contempler Elior. Il sentit une vague de gratitude et de protection l’envahir : Elior lui faisait confiance, et il ne voulait rien gâcher de cette semaine. Ils échangèrent un regard long et silencieux, et Mathis sut qu’Elior comprenait le message : il serait toujours là pour lui.

Ce soir-là, alors qu’ils se glissaient sous les couvertures, Mathis prit soin d’être attentif aux gestes et réactions d’Elior, sachant que cette seconde nuit ensemble serait douce et pleine de complicité. Le cauchemar était derrière lui, et désormais, il ne restait plus que la réalité, celle d’une semaine à partager, à protéger et à découvrir ensemble, avant leur aventure à Amsterdam.

La journée commença tôt. Mathis se leva avant le réveil, le souffle encore un peu court après la veille, le cœur battant à chaque souvenir des gestes et des mots d’Elior. Il jeta un coup d’œil à son ami qui dormait paisiblement à côté de lui, la tête légèrement tournée vers l’oreiller, le souffle régulier. La lumière douce du matin filtrait à travers les rideaux, dessinant des ombres délicates sur le parquet. La pensée qu’ils allaient bientôt découvrir Amsterdam fit naître un sourire sur les lèvres de Mathis.

« Elior… réveille-toi, on part bientôt, murmura Mathis en effleurant son épaule. »
Les yeux d’Elior s’ouvrirent lentement, encore embués de sommeil, et un petit sourire apparut sur son visage. « Amsterdam… ça fait rêver, hein ? »
Mathis hocha la tête. « Je vais te montrer la ville comme si tu la voyais pour la première fois… parce que tu n’as jamais voyagé vraiment. »
Elior esquissa un petit rire, timide, et se leva en traînant légèrement les pieds, comme pour savourer chaque instant de cette nouvelle aventure.

Le trajet jusqu’à la gare fut ponctué de discussions légères. Mathis pointait les vitrines, les affiches de cinéma et les cafés où l’odeur du café frais se mêlait au parfum des croissants. Elior l’écoutait attentivement, hochant parfois la tête, intrigué par tout ce qu’il découvrait. Lorsqu’ils arrivèrent à la gare, la foule, les annonces en néerlandais et le va-et-vient des voyageurs produisirent une excitation palpable.

« Regarde ces vélos… il y en a partout ! » s’exclama Mathis, les yeux brillants.
Elior observa, fasciné. « Ils… ils se déplacent vraiment vite, et partout… je n’avais jamais vu ça. »
Mathis sourit et, d’un geste naturel, prit sa main. La chaleur de la peau d’Elior se mêla à la sienne, et un léger frisson lui parcourut l’échine. Elior ne retira pas sa main, mais rougit légèrement. Mathis sentit son cœur s’emballer et se contenta d’un sourire discret, heureux que ce contact soit réciproque.

Le train filait à travers les paysages changeants, les champs verdoyants et les rivières sinueuses se succédant à travers la vitre. Mathis racontait ses voyages passés en Belgique, décrivant les rues pavées de Bruxelles, la Grand-Place illuminée le soir, l’odeur des gaufres et des chocolats chauds, et les musées fascinants qu’il avait visités. Elior écoutait, bouche bée, absorbant chaque détail comme s’il peignait mentalement sa première véritable découverte du monde.

« Tu as l’air… émerveillé », remarqua Mathis en souriant.
Elior détourna le regard, les joues rosies. « C’est… tout est nouveau pour moi. Et… merci de me montrer tout ça. »
« Je veux que tu te sentes libre ici, que tu puisses profiter de chaque instant, dit Mathis, serrant doucement sa main. Je serai là, avec toi. »

Arrivés à Amsterdam, le souffle coupé par les canaux et les façades colorées des maisons, Mathis guida Elior à travers les ruelles étroites. Leurs pas résonnaient sur les pavés, et les odeurs de pain frais, de café et de fleurs embaumaient l’air. Les cloches d’églises et les conversations des passants formaient une mélodie urbaine qui enveloppait la ville. Ils s’arrêtèrent devant un pont surplombant un canal. Les reflets des maisons sur l’eau créaient un tableau hypnotisant.

Mathis prit une profonde inspiration. « Regarde ça… c’est incroyable, non ? »
Elior resta silencieux un instant, les yeux brillants. « Oui… c’est… beau… je n’avais jamais vu quelque chose comme ça. »
Sans réfléchir, Mathis passa son bras autour des épaules d’Elior et le rapprocha légèrement. Elior ne recula pas, et un frisson traversa Mathis. Il effleura la main d’Elior du bout des doigts, doucement, et cette fois-ci Elior serra légèrement sa main, comme pour confirmer qu’il acceptait ce geste.

Ils continuèrent leur balade, s’arrêtant dans un petit café pour déguster des pâtisseries locales. Mathis insista pour que Elior prenne un café au lait et un croissant, et il le regarda manger lentement, avec précaution. Elior était habituellement très réservé pour manger, mais la présence rassurante de Mathis semblait l’encourager à savourer chaque bouchée.

« Tu manges vraiment lentement… » dit Mathis, sourire aux lèvres.
Elior baissa les yeux, un peu honteux. « Je… je ne mange jamais le matin… d’habitude, le vide doit être là… mais… avec toi, je peux… essayer. »
Mathis posa sa main sur celle d’Elior sur la table, captant son regard. « Tout va bien, Elior. Je suis là. Tu n’as pas besoin de faire semblant. »
Elior esquissa un petit sourire, un peu hésitant, mais il semblait apaisé par ces mots.

La matinée se poursuivit par une visite au Rijksmuseum. Mathis montrait certaines peintures à Elior, lui racontant les histoires derrière les œuvres, décrivant les couleurs, les émotions et les techniques des artistes. Elior écoutait avec une curiosité sincère, posant quelques questions, parfois les yeux brillants de fascination. Ils se perdaient dans les détails des tableaux, oubliant presque le reste du monde.

À midi, ils s’installèrent dans un parc près du musée pour pique-niquer. Mathis sortit un sandwich qu’il avait préparé, et Elior observa d’abord avec hésitation. « Je… je ne suis pas sûr… »
« Viens, goûte au moins, dit Mathis doucement. Tu peux manger lentement, comme ce matin. Je serai là. »
Elior prit une bouchée, et Mathis sentit son corps se détendre légèrement. Ils rirent un peu en se racontant des anecdotes de leurs écoles respectives, des professeurs excentriques, et des camarades de classe. Elior se permit même quelques sourires plus larges, un éclat d’innocence mêlé à l’admiration pour la nouvelle liberté qu’il vivait.

La promenade dans l’après-midi les mena sur un pont surplombant un canal plus large. Les maisons alignées, aux couleurs pastel, reflétaient le soleil qui commençait à descendre. Mathis s’arrêta, regardant Elior. « C’est magnifique… mais pas autant que toi, murmura-t-il avec un sourire timide. »
Elior rougit, détournant légèrement le regard, puis, après un moment de silence, murmura presque pour lui-même : « Merci d’être là… vraiment. »
Mathis s’approcha un peu plus, posant sa main sur la joue d’Elior, et ce dernier ne recula pas. Le contact fut bref mais chargé d’émotion. Elior détourna les yeux, mais Mathis devina un mélange de gêne et de bonheur sur son visage.

Alors qu’ils reprenaient leur marche vers un café pour se réchauffer, Mathis aperçut un symbole peint à la va-vite sur un mur, quelque chose qui lui rappela les rituels qu’il avait devinés chez Elior. Son cœur se serra légèrement. Il décida de garder cette inquiétude pour lui, ne voulant pas alarmer Elior. Il glissa doucement sa main dans la sienne, un geste protecteur et rassurant.

« Tu sais… » murmura Elior, un peu distrait, « je n’ai jamais voyagé… pas vraiment. »
Mathis sourit. « Alors cette semaine, je vais te montrer le monde… ou au moins un petit bout. Et je serai là à chaque étape. »
Elior hocha la tête, et pour la première fois, il sembla totalement détendu, son regard brillant de curiosité et de confiance.

Le soir arriva, et ils s’installèrent dans un petit restaurant au bord d’un canal. Les lumières des lampadaires se reflétaient dans l’eau, créant un décor presque magique. Mathis glissa doucement sa main dans celle d’Elior sous la table. Le geste fut accepté, et ils échangèrent un sourire complice, silencieux mais parlant pour eux. Les plats arrivèrent, et Elior mangea un peu plus cette fois, encouragé par les mots rassurants de Mathis.

En retournant à l’appartement pour se reposer, Mathis ne pouvait s’empêcher de penser à la fragilité et à la confiance que lui témoignait Elior. Il savait que cette semaine à Amsterdam serait inoubliable pour eux deux. Et même si une inquiétude persistait dans un coin de son esprit, il se promit de rester attentif, protecteur, et de savourer chaque instant avec Elior.

Alors qu’ils s’endormaient enfin, le doux bruissement des canaux et les lumières de la ville filtrant à travers les rideaux créaient une atmosphère apaisante. Les mains d’Elior et de Mathis restaient entrelacées, un petit geste simple mais chargé de promesses, de tendresse et de complicité naissante.

Le lendemain matin, après un petit-déjeuner silencieux ponctué par la musique douce, Mathis s’installa à côté d’Elior et lui lança, curieux mais discret : « Tu n’as jamais voyagé… mais pourquoi ? »

Elior baissa les yeux sur son bol de céréales, jouant nerveusement avec sa cuillère. « Je… je n’ai pas pu. Père… il ne voulait pas que je parte. Tout ce qui compte, c’est de rester… pur… dans le bon chemin. »

Mathis haussa légèrement les sourcils, mais ne dit rien, laissant Elior continuer. « Il disait que le monde extérieur pouvait… corrompre. Que je devais rester ici pour apprendre, pour être guidé… pour ne pas perdre le contrôle sur ce qui est important. »

Un silence s’installa, juste rempli par le léger cliquetis des cuillères et la musique en fond. Mathis observa Elior, notant la tension dans ses épaules et la façon dont il évitait de croiser son regard. « Tu… tu es resté longtemps sous cette… supervision ? » demanda-t-il doucement.

Elior acquiesça. « Depuis toujours, je crois… je n’ai jamais connu autre chose. Je n’ai jamais été ailleurs… sauf dans mes lectures ou mes recherches. »

Mathis sentit un pincement au cœur. Il ne savait pas exactement quoi répondre, alors il posa une main sur la sienne. « Ça doit être… difficile parfois, non ? »

Elior leva enfin les yeux vers lui, et son regard semblait à la fois vulnérable et résigné. « Oui… parfois… mais c’est tout ce que je connais. Et je crois… je crois que Père pense que c’est pour mon bien. »

Mathis hocha doucement la tête, essayant de comprendre ce monde d’interdictions et de contrôle qu’Elior avait toujours connu. « Alors… cette semaine, on va juste profiter, d’accord ? Pas de règles, juste toi et moi… »

Elior esquissa un petit sourire, timidement, et serra la main de Mathis un peu plus fort.

« D’accord… merci… pour ce moment… pour tout ça… »

Mathis sentit un mélange de tristesse et de tendresse. Il voulait protéger Elior, l’aider à goûter un peu de liberté, et surtout lui montrer qu’il pouvait se sentir en sécurité… même loin de tout ce qu’il connaissait.

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