Chapitre 34

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Mathis, Tharah, Lina et Julien restèrent un moment figés devant la maison désormais silencieuse. Les bougies éparpillées sur le sol et les fenêtres couvertes de journaux ne laissaient aucune trace de vie. Pas de pas, pas de murmure, rien que le vent qui faisait craquer quelques branches dans le jardin. L’absence d’Elior frappait leur esprit comme un coup de massue. Où pouvait-il être ? Comment la secte avait-elle pu disparaître si rapidement ? Et ces deux nouveaux adolescents… étaient-ils vraiment des voisins, ou quelque chose de plus inquiétant ?

Mathis sentit son cœur battre à tout rompre. Chaque détail, chaque mouvement d’ombre semblait amplifié par son imagination. Tharah le pressa doucement : «

On doit rester calmes. On ne sait pas ce qu’ils veulent, mais on ne peut pas se laisser paralyser par la peur. »

Lina, de son côté, tenait son téléphone prêt, prête à prendre des photos ou à filmer si nécessaire.

« On doit documenter tout ça, même si la maison est vide. Si la police revient, ils auront besoin de preuves. »

Julien, habituellement silencieux, murmura : « Mais ces deux-là… on ne les connaît pas. Ils ont l’air de savoir des choses sur nous, sur Elior… »

Mathis acquiesça, le regard fixé sur les bougies éteintes.

« Je sais… c’est ça qui m’inquiète le plus. Ils ont remarqué mon inquiétude, et ils ont ciblé ça… peut-être qu’ils savent pour Elior, peut-être qu’ils savent pour nous. »

La peur et la colère se mêlaient dans son esprit. La maison semblait abandonnée, mais cette tranquillité n’était qu’une façade. Quelque chose d’énorme, de sombre, se tramait, et Elior était au centre de tout. Mathis se rappela les images de lui attaché, couvert de sang et de blessures. L’horreur lui revint en plein visage, et il serra les poings.

Tharah posa sa main sur son épaule pour le calmer.

« Mathis… respire. On va trouver un moyen. On ne sait pas où ils sont, mais on a encore le contrôle sur certaines choses. »

Mathis hocha la tête, mais son esprit tournait à toute vitesse. Il pensa à ses parents, à leur réaction si la police était impliquée. Il pensa à Julien, leur ami qu’ils avaient juré de protéger. Et surtout, il pensa à Elior, qui devait être en danger quelque part, entre les mains de la secte ou de personnes liées.

Soudain, un nouveau frisson parcourut Mathis : et si ces deux adolescents mystérieux revenaient ? Il se souvenait du calme presque déstabilisant avec lequel ils l’avaient observé, et de leur commentaire sur le fait qu’ils « observaient » tout. Ce n’était pas normal. Même Tharah semblait sur ses gardes, et Lina fronçait les sourcils comme si elle jaugeait le moindre détail suspect.

« On fait quoi maintenant ? » demanda Mathis, la voix tremblante.

Julien regarda autour de lui, méfiant.

« On peut aller à la police, leur montrer les bougies, expliquer ce qu’on a vu. Même si la maison est vide, ils doivent savoir que quelque chose ne tourne pas rond. »

Mathis hocha la tête.

« Oui… mais je veux que la police intervienne avec prudence. Ils doivent comprendre que la secte est dangereuse, et que nous n’avons aucune idée de ce qu’ils ont fait à Elior. »

Tharah sortit son téléphone et commença à envoyer un message rapide aux parents de Mathis, leur expliquant la situation et leur demandant de rappeler d’urgence. Mathis savait qu’ils allaient rappliquer dès qu’ils recevraient le message, mais chaque minute qui passait semblait une éternité.

Alors qu’ils discutaient, un bruissement de pas les fit se retourner. Les deux adolescents mystérieux réapparaissaient, un peu plus près cette fois. Leur calme inquiétant contrastait avec la tension du groupe. Le garçon s’avança, la main ouverte, comme pour montrer qu’il ne portait pas d’armes.

« On ne veut pas vous faire de mal. Mais vous êtes… impliqués maintenant. Vous savez des choses que certains aimeraient garder secrètes. »

Mathis sentit un frisson glacé lui parcourir la colonne vertébrale.

« Impliqués… comment ça ? » demanda-t-il, la voix serrée.

La fille pencha légèrement la tête.

« Vous êtes proches d’Elior. Vous avez vu des choses. Même si vous ne le savez pas encore… ils savent que vous vous approchez trop. »

Mathis sentit une boule d’angoisse lui remonter à la gorge.

« Vous… vous faites partie de la secte ? » demanda-t-il, essayant de garder son calme.

Les deux adolescents échangèrent un regard rapide, puis le garçon répondit avec un calme glacial :

« Disons simplement que nous savons observer. Faites attention à vos mouvements. »

Sans attendre, Mathis attrapa la main de Tharah, et tous se reculèrent vers la rue, laissant les mystérieux inconnus derrière eux. Le silence qui retomba sur la maison semblait encore plus pesant, comme si le danger s’était momentanément retiré, mais qu’il était toujours présent, tapis dans l’ombre.

Une fois à distance de la maison, Tharah murmura :

« On ne peut pas rester là. On doit prévenir la police et être prudents. »

Mathis hocha la tête.

« Oui… et je dois aussi prévenir mes parents. Elior… je dois le protéger. Je ne peux pas le laisser tomber. »

Lina sortit son téléphone et montra les photos qu’elle avait prises plus tôt des bougies et des fenêtres. « Montrez ça à la police. Même si la maison est vide, ce sont des preuves. »

Julien posa sa main sur l’épaule de Mathis.

« On est avec toi. On va le sortir de là, Elior. On va tout faire pour ça. »

Mathis inspira profondément. Il savait que la route serait longue et dangereuse. La secte avait déjà montré sa cruauté, et la disparition d’Elior ne faisait qu’accentuer la gravité de la situation. Mais il n’avait plus le choix : il devait agir, avec l’aide de ses amis, pour tenter de sauver Elior avant qu’il ne soit trop tard.

Et même si l’inconnu rôdait encore dans les parages, Mathis était prêt à tout pour protéger celui qu’il aimait.

Mathis, Tharah, Lina et Julien se tenaient toujours dans la rue, le cœur battant, le souffle court. La maison semblait vide, pourtant chaque pas, chaque ombre les inquiétait. Les bougies éparpillées, les fenêtres couvertes de journaux… tout cela formait un décor sinistre qui ne laissait aucun doute : Elior avait été pris au piège, et la secte pouvait revenir à tout moment.

Lina montra les photos sur son téléphone.

« On doit montrer ça à la police. Même si la maison est vide, ces images sont des preuves. »

Mathis hocha la tête. « Oui… mais on doit être prudents. Si ces deux adolescents reviennent, ils pourraient… » Sa phrase mourut dans sa gorge. Il avait vu leurs visages calmes, presque trop calmes, comme s’ils savaient exactement ce qu’il pensait.

Julien posa une main sur son épaule. « On est avec toi. On ne le laissera pas tomber. »

À ce moment, une voiture de police approcha lentement, les gyrophares éteints, puis s’arrêta devant eux. Deux agents descendirent, carnet en main. L’un d’eux s’avança et demanda :

« Vous êtes ceux qui ont signalé la situation à cette maison ? »

Mathis sentit son estomac se nouer.

« Oui… je… je l’ai vue… » Sa voix se brisa. Il montra les photos. « C’est ici… Elior… »

Les policiers examinèrent rapidement les images, fronçant les sourcils.

« Des bougies… fenêtres couvertes… des blessures… » murmura l’un d’eux. « On va envoyer une patrouille sur place. Vous, restez ici. On va prendre vos coordonnées et vous interroger. »

Mathis acquiesça, mais son regard restait fixé sur la maison. Son esprit tournait à toute vitesse. Que faisait Elior à cet instant ? Était-il toujours là, ou l’avaient-ils emmené ailleurs ? Les pensées s’emballaient, les pires scénarios se succédant dans sa tête.

Pendant que les agents appelaient du renfort, Tharah posa une main sur son bras.

« Mathis… respire. On doit rester calmes. On fera tout pour le sortir de là. »

Mathis hocha la tête, mais son cœur battait toujours à tout rompre. Il sortit son téléphone et envoya un message discret à Elior, espérant un signe de vie. Rien. L’écran resta muet.

Une demi-heure plus tard, la patrouille de police entra dans la maison. Les adolescents restèrent dehors, à distance, mais Tharah insistait pour rester proche de Mathis. Lina, quant à elle, prenait des notes sur tout ce qu’ils avaient observé, au cas où cela deviendrait crucial.

Pendant ce temps, deux silhouettes apparaissaient à l’autre bout de la rue. Les deux adolescents mystérieux qu’ils avaient vus plus tôt s’approchaient à nouveau, leur démarche calme et méthodique. Ils s’arrêtèrent à quelques mètres et échangèrent un regard, comme pour mesurer la peur et l’inquiétude qui émanaient de Mathis et ses amis.

« Vous ne devriez pas être là, » murmura le garçon, sa voix glaciale.

« Vous savez trop de choses. »

Mathis sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale.

« Qu’est-ce que vous voulez ? » demanda-t-il, serrant la main de Tharah.

La fille sourit légèrement, un sourire qui n’atteignait pas ses yeux.

« On observe simplement. Faites attention à vos mouvements. »

Avant qu’ils ne puissent répondre, la police sortit de la maison, confirmant l’absence de toute personne à l’intérieur. Les agents prirent les adolescents à part, posant des questions sur ce qu’ils avaient vu et entendu. Mathis raconta tout, la gorge nouée, chaque détail sur Elior, la maison, les bougies, les blessures et les fenêtres couvertes.

Les policiers prirent des notes, mais un sentiment d’impuissance semblait se lire sur leurs visages.

« La maison est vide… il n’y a aucune trace de votre ami. On ne peut rien faire sans preuves de présence. »

Mathis sentit un poids énorme s’abattre sur ses épaules.

« Mais il faut le retrouver ! » cria-t-il. « Elior… il est en danger ! »

Un agent posa une main sur son épaule.

« On comprend votre inquiétude. On va mettre en place une surveillance, et on enverra des patrouilles régulièrement. Vous, continuez à observer et notez tout ce que vous voyez. »

Malgré la présence policière, Mathis savait que la maison pouvait être surveillée par la secte à tout moment. Et ces deux adolescents… ils ne semblaient pas avoir quitté la zone. Le danger était palpable, constant.

Plus tard dans la journée, Mathis, Tharah, Lina et Julien décidèrent de mettre en place leur propre plan. Ils installèrent des points d’observation autour de la maison, alternant les tours de surveillance et utilisant les jumelles de Mathis pour scruter les fenêtres et l’arrière-cour. Chaque mouvement suspect était noté.

Mathis ne pouvait s’empêcher de penser à Elior. Depuis huit jours, il n’avait plus eu de nouvelles. Chaque minute sans signe de vie le faisait s’inquiéter davantage. Il se souvenait de la dernière fois où il l’avait vu, les bougies autour de lui, ses blessures, le sang… ce souvenir le hantait.

Dans l’après-midi, un bruit sourd fit sursauter le groupe. Ils virent les silhouettes des deux adolescents mystérieux se glisser derrière la maison, disparaissant ensuite derrière des buissons. Mathis serra les poings.

« Ils observent toujours… » murmura-t-il.

Tharah posa sa main sur son bras.

« On doit rester calmes. On ne peut pas se laisser intimider. On doit protéger Elior. »

Lina ajouta :

« Et on a des preuves. Si la police intervient correctement, ils pourront peut-être agir. »

Malgré cela, Mathis sentait une tension constante, une peur sourde qu’il n’arrivait pas à chasser. La secte était partout, et Elior… Elior était seul.

Plus tard dans la soirée, alors que le groupe reprenait son souffle, Mathis reçut un message inattendu de Tharah : « Ils ne vont pas partir. On doit réfléchir à un moyen de sortir Elior de là avant que quelque chose de grave n’arrive. »

Mathis hocha la tête. Il savait que le temps jouait contre eux. Chaque minute comptait, et chaque erreur pouvait être fatale. Il pensa à toutes les disparitions précédentes, à Tim, Andrea, Jannie… et à Leo, toujours introuvable. La secte avait un modus operandi terrifiant, et Elior était au centre de tout.

Julien, qui avait été silencieux jusqu’ici, prit la parole :

« On peut peut-être trouver un plan pour distraire les membres de la secte pendant qu’on essaye de l’extraire. Mais ça doit être précis, rapide, et… discret. »

Mathis acquiesça, le cœur battant.

« Oui… mais il faut aussi protéger nos arrières. On ne peut pas se permettre de se faire prendre. »

Lina montra les photos des bougies et des fenêtres.

« Avec ça, la police pourra peut-être agir en parallèle. On doit combiner nos forces. »

Les heures passèrent lentement. Le groupe resta en position, observant chaque mouvement autour de la maison. Les deux adolescents mystérieux réapparurent plusieurs fois, mais disparaissaient aussi vite qu’ils étaient venus. Chaque apparition rappelait à Mathis la fragilité de la situation.

Alors que la nuit tombait, Mathis ne put s’empêcher de penser à Elior, seul quelque part, entre les mains de la secte. Il serra les poings, déterminé.

« Je le retrouverai… quoi qu’il arrive. » murmura-t-il.

Tharah posa une main sur son épaule.

« On le retrouvera ensemble. »

Julien et Lina hochèrent la tête. L’unité du groupe était plus forte que jamais. Mais une chose était claire : la secte savait qu’ils étaient impliqués, qu’ils observaient, et qu’ils ne pourraient pas agir longtemps sans risque.

Mathis regarda les bougies éteintes à travers les fenêtres. Les ombres semblaient danser, menaçantes. Il pensa à Elior, à son sourire, à sa vulnérabilité, à tout ce qu’il représentait. Et malgré la peur, il ressentit une détermination farouche.

« On doit élaborer un plan, » dit-il enfin.

« Et on doit le faire maintenant, avant que la secte ne réalise qu’on se rapproche trop de la vérité. »

Tharah hocha la tête.

« Exactement. Et on ne fera rien sans être préparés. »

Le groupe se dispersa, chacun prenant position pour la nuit. Les jumelles et les caméras restaient pointées sur la maison, chaque bruit était enregistré, chaque mouvement analysé. Mathis s’installa avec les jumelles, le cœur battant, prêt à observer la moindre anomalie.

Alors qu’il scrutait les fenêtres, une idée traversa son esprit. Les deux adolescents mystérieux n’étaient pas juste là par hasard. Ils étaient liés à la secte, et leur présence constante signifiait qu’ils surveillaient Elior… et eux. Mathis savait qu’il devait agir avec prudence, mais il devait aussi sauver Elior avant qu’il ne soit trop tard.

La nuit s’installa, silencieuse, oppressante. Mathis, Tharah, Lina et Julien restèrent vigilants, chacun plongé dans ses pensées, imaginant les pires scénarios. Mais une chose était certaine : ils ne laisseraient pas Elior tomber entre les mains de la secte sans se battre.

Et au fond de son cœur, Mathis savait une vérité essentielle : quoi qu’il arrive, il ne laisserait jamais personne toucher à Elior.

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