Chapitre 39

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Le soleil peinait à percer les nuages bas de ce matin d’automne. Les rues pavées d’Amsterdam étaient encore humides de la pluie nocturne, et chaque éclat de lumière sur les pavés semblait faire surgir des ombres là où il n’y en avait pas. Mathis avançait dans le groupe de ses camarades, mais son esprit était ailleurs. Chaque visage croisé, chaque silhouette dans les vitres des boutiques, éveillait en lui un sentiment diffus, presque viscéral : quelqu’un les observait. Il ne pouvait le prouver, et pourtant, il sentait cette présence, lourde et insistante, comme un souffle glacé sur sa nuque.

Le bus scolaire les avait déposés à l’entrée du quartier historique, et les élèves se dispersaient déjà pour découvrir la ville. Mathis marchait lentement, ses mains enfouies dans les poches de son blouson, Tharah à sa gauche et Lina à sa droite, qui murmuraient entre elles sur le programme de la journée. Il voulait participer à la conversation, rire comme les autres, mais quelque chose le retenait. Une tension invisible lui crispait les muscles. Puis, son téléphone vibra dans sa poche.

Un message simple, court. Trois mots qui firent s’arrêter son cœur :

"Leo regarde."

Mathis pâlit. Il connaissait Leo, bien sûr. Son ami avait disparu depuis des semaines, et chaque pensée à ce sujet réveillait une anxiété profonde. Ce message n’était pas seulement un rappel : c’était une alerte, une mise en garde. Il montra le téléphone à Tharah, ses doigts tremblants légèrement, et elle fronça les sourcils.

"Qui… qui t’a envoyé ça ?" demanda-t-elle.

"Je… je ne sais pas," balbutia Mathis. "Mais… ça me semble… important."

Lina, toujours lucide, posa sa main sur son bras. "On reste ensemble. On va pas paniquer. On observe et on se tient prêts."

Mathis hocha la tête, mais le poids dans sa poitrine refusait de s’alléger. Il ne pouvait se détacher de l’idée que quelqu’un surveillait chaque pas, chaque regard. L’impression d’être suivi était palpable, comme si chaque pavé reflétait une présence cachée derrière les fenêtres ou dans les ruelles adjacentes.

Ils atteignirent une place bordée de canaux où l’air humide embaumait l’odeur de la pierre et de l’eau stagnante. Les élèves s’éparpillèrent pour explorer, et Mathis, pris dans une spirale de vigilance et de peur, se retrouva légèrement en retrait. Il observa les ruelles étroites, les enseignes des cafés qui vacillaient sous les nuages, et soudain, il le vit.

Une silhouette encapuchonnée, à l’air tranquille mais délibéré, qui semblait le fixer. Son cœur bondit. Mathis recula instinctivement, mais la foule le séparait du reste de son groupe. L’inconnu fit un pas, puis un autre. Chaque mouvement semblait calculé. Mathis savait qu’il devait agir vite.

Sans réfléchir, il fit volte-face et se mit à courir dans une ruelle adjacente, ses pieds frappant le pavé humide avec précipitation. Son souffle formait de petits nuages dans l’air froid, son cœur tambourinait dans sa poitrine comme s’il voulait s’échapper avant lui. Derrière lui, le bruit d’un pas précipité lui confirma qu’il n’avait pas imaginé cette présence. L’angoisse le traversa de part en part : s’il se faisait attraper, qui saurait quoi faire ?

Heureusement, un passage couvert entre deux bâtiments lui offrit un abri temporaire. Il s’y engouffra, appuyant son dos contre le mur froid, le corps secoué de tremblements. Il sentit sa respiration se caler lentement, mais la peur ne s’éteignit pas. Il était vivant, mais il savait que cette personne avait été là, qu’elle avait été proche.

Peu de temps après, Tharah et Lina apparurent, haletantes elles aussi, mais rassurantes. "Mathis ! Ça va ? On t’a suivi," dit Lina, en essuyant la pluie sur son visage.

"Je… j’ai senti quelqu’un derrière moi… je…" Mathis balbutia, la voix étranglée par l’adrénaline. "C’était… c’était réel !"

Tharah posa ses mains sur ses épaules. "On reste calme. On va pas se séparer. On trouvera un endroit sûr."

Mathis hocha la tête, mais il ne pouvait chasser cette sensation que quelqu’un, quelque chose, savait exactement où ils étaient, surveillait chacun de leurs gestes. La ville, pourtant si vivante, semblait soudain transformée en labyrinthe inquiétant, un théâtre pour une chasse silencieuse.

Ils reprirent leur marche, plus prudents cette fois, se faufilant entre les ruelles et les marchés. Mathis ne parlait plus beaucoup, le regard rivé sur les fenêtres, les coins sombres, les ombres qui s’allongeaient et se coupaient avec le vent. Il se surprit à imaginer des silhouettes derrière chaque rideau, des mains tendues pour l’attraper. L’impression d’être observé ne le quittait pas.

Alors qu’ils tournaient un angle, Mathis aperçut des traces subtiles sur le pavé : un petit morceau de papier froissé, comme si quelqu’un l’avait laissé tomber à la hâte, avec un symbole étrange griffonné dessus. Son estomac se noua. Les symboles évoquaient la secte, la même dont il avait déjà entendu parler, dont Elior avait fait partie malgré lui. Tout se connectait, et le danger n’était plus une abstraction.

Il savait maintenant qu’ils étaient surveillés, que Leo était au centre de quelque chose de bien plus grand et effrayant que lui, Mathis, n’aurait pu imaginer. Et si la secte savait qu’ils protégeaient Julien ? Si Elior était en danger ?

"On doit être prudents," murmura-t-il, presque pour lui-même. Tharah lui attrapa la main, lui transmettant un peu de chaleur humaine dans ce moment glacé. Lina acquiesça en silence.

Ils décidèrent de rejoindre le groupe pour les visites prévues, mais chaque pas était calculé, chaque regard méfiant. L’anxiété les enveloppait comme un brouillard, rendant la ville étrangère et hostile. Chaque enseigne, chaque fenêtre, chaque passant semblait receler une menace invisible.

Quand la matinée s’acheva, Mathis et ses amies s’installèrent sur un petit pont au-dessus d’un canal. Il sortit son téléphone, hésitant à ouvrir le dernier message reçu. Son doigt tremblait lorsqu’il tapa dessus. C’était un simple texto :

"Fais attention à qui tu protèges. Leo regarde."

Le monde sembla s’arrêter. La gravité de la situation le frappa de plein fouet. Tout ce qu’il avait tenté de comprendre, tous les indices, toutes les inquiétudes – tout convergait vers la secte, vers Leo, vers un danger qu’il ne pouvait ignorer.

Tharah et Lina virent le changement sur son visage. "Qu’est-ce qu’il y a ?" demanda Tharah.

Mathis secoua la tête. "Je… je crois que Leo est… dans quelque chose de… vraiment dangereux. Et maintenant… on est impliqués."

Lina serra les poings. "On ne le laissera pas seul. On fera attention à tout."

Mathis les regarda, et pour la première fois depuis le début de la journée, il sentit un peu de courage lui revenir. Mais la peur était toujours là, tapie dans chaque regard, chaque ombre, chaque mouvement autour de lui. La menace invisible de la secte planait, silencieuse, implacable, et il savait que ce voyage ne serait plus jamais le même.

Le soleil commençait à décliner derrière les toits rouges et les canaux étroits d’Amsterdam, mais pour Mathis, la lumière n’avait aucune chaleur. Chaque reflet dans l’eau semblait déformer les silhouettes, les transformant en menaces invisibles. Il serra son sac contre lui, l’impression persistante que quelqu’un les observait, lui et Tharah et Lina, ne le quittant jamais.

« On devrait identifier où ils pourraient être… » murmura Mathis, presque pour lui-même. Tharah et Lina acquiescèrent, elles aussi prises dans cette spirale d’angoisse. Ils avaient reçu le message de Leo, mais aucune indication de lieu. Seulement un avertissement cryptique. Les rues animées semblaient maintenant un labyrinthe de dangers, et chaque ruelle devenait un potentiel piège.

« Quatre endroits, » reprit Lina en consultant rapidement une petite carte qu’elle avait notée dans son carnet. « Les anciens entrepôts près du port, les maisons abandonnées du quartier Est, le bâtiment désaffecté à côté du vieux moulin et… la petite chapelle sur la colline. Ce sont les endroits que les rumeurs de la ville disent fréquentés par des groupes étranges. »

Mathis frissonna. Chacun de ces lieux évoquait une atmosphère lourde et inquiétante, mais ils devaient agir. L’idée de laisser Leo, Elior, ou qui que ce soit sous le contrôle de la secte le rendait malade.

Ils commencèrent par l’entrepôt près du port. Les grandes portes de métal rouillé étaient à moitié ouvertes, grinçant au vent. Mathis avançait prudemment, chaque pas résonnant sur le sol pavé. Les caisses vides et les cartons éparpillés laissaient un parfum de moisissure et d’huile. Rien. Pas un signe de Leo, ni d’Elior. Seulement l’écho de leurs propres pas, amplifiant la peur.

« C’était trop calme, » murmura Tharah, la voix tremblante. « Rien ne bouge, et pourtant… je sens qu’on est observés. »

Mathis hocha la tête, les yeux rivés sur chaque coin d’ombre. Il posa une main sur son téléphone et envoya un message à Elior, mais aucune réponse. L’absence de réponse le fit encore plus paniquer. La certitude que Leo était en danger s’ancrait dans son esprit.

Le bâtiment désaffecté à côté du vieux moulin fut leur deuxième tentative. Les murs décrépis portaient des traces de graffiti anciens, des symboles qui rappelaient les signes de la secte. Lina fronça les sourcils. « Ces symboles… ils sont partout. C’est pas bon signe. »

Mathis passa sa main sur l’un d’eux, frissonnant malgré la chaleur du jour. L’angoisse montait. Il sentait ses pensées s’emballer : « Et si Leo… et si Elior… et si nous étions trop tard ? »

Alors qu’ils inspectaient la chapelle sur la colline, un frisson les parcourut. L’endroit semblait plus vivant que les autres, comme si chaque pierre respirait une menace. Les bougies encore consumées sur l’autel semblaient avoir été disposées récemment. Mathis s’agenouilla et observa les traces de cire sur le sol.

« Quelqu’un était là récemment… » murmura-t-il, les yeux écarquillés.

Ils ne restèrent pas longtemps. L’impression d’être suivis s’accentuait. Chaque bruit de pas derrière eux, chaque murmure porté par le vent, faisait battre leur cœur plus vite. Ils savaient qu’ils devaient agir avec prudence.

En rentrant vers l’auberge où ils étaient logés, Mathis s’arrêta soudain. Son téléphone vibra. Un nouveau message de Leo. Simple, direct :

"Ne cherchez pas ici. Soyez prudents. Quatre endroits sont des pièges."

L’angoisse monta d’un cran. Quatre endroits… tous des lieux qu’ils avaient déjà envisagés. Mais qui pouvait savoir où Leo était réellement ? Et surtout, qu’était-il en train de subir ?

La nuit tombait, mais le sommeil ne venait pas. Mathis s’assit sur le lit de sa chambre, le téléphone à la main, le visage blême. Tharah et Lina restaient avec lui, silencieuses mais solidaires, partageant son anxiété. Les heures passaient, lentes et oppressantes, comme si le temps lui-même voulait les engloutir.

« On devrait avertir quelqu’un… » murmura Tharah. « La police, nos parents… mais ici… on est loin. »

Mathis hocha la tête. Il pensa à Elior, à la dernière fois qu’il avait vu son voisin. La scène, le sang, les blessures… tout revenait en mémoire. La certitude que la secte agissait et que Leo, Elior et peut-être d’autres étaient pris dans une spirale incontrôlable le paralysait.

Puis, un bruit léger à la fenêtre le fit sursauter. Mathis se figea, le regard rivé sur l’ombre qui se profilait derrière le rideau. Il n’y avait rien. Juste la nuit et le vent. Mais le sentiment de surveillance persistait, omniprésent. Chaque instant où il détournait les yeux, il croyait que quelqu’un ou quelque chose les observait.

Il se leva, passa lentement la main sur ses yeux et soupira. « On doit être stratégiques, » dit-il enfin, la voix plus ferme qu’il ne se sentait. « On ne peut pas foncer. On doit réfléchir, noter chaque indice, chaque signe. »

Lina hocha la tête. « On note tout. Les rues, les symboles, les lieux. Et si quelqu’un bouge, on est prêts. »

Mathis prit une feuille et un stylo, traçant des cartes mentales et listant tous les lieux possibles. Les anciens entrepôts, la chapelle, le moulin, les maisons abandonnées… quatre lieux, quatre dangers potentiels, et un Leo disparu au centre de tout. L’angoisse lui nouait la gorge, mais il savait qu’il devait garder le contrôle pour ne pas céder à la panique.

La nuit avançait, et ils entendirent des bruits de pas à l’extérieur. Mathis s’arrêta net. Tharah prit sa main. « C’est sûrement le vent… ou un animal. »

Mais il n’en était pas sûr. Son esprit, saturé de peur et de vigilance, percevait des menaces dans chaque souffle, chaque craquement de plancher, chaque murmure du vent. La maison, pourtant accueillante, se transformait en labyrinthe d’angoisse.

À ce moment-là, Mathis reçut un autre message, d’un numéro inconnu cette fois :

"Celui qui se repend a encore une chance. Mais la prochaine fois… il n’y aura pas d’avertissement."

Son estomac se noua. Chaque fibre de son corps criait que la secte les avait déjà repérés, qu’ils n’étaient plus seulement spectateurs, mais participants involontaires à ce jeu mortel.

Il relut les messages, les indices, les lieux potentiels. Quatre endroits… quatre dangers… et un Leo dont la position restait inconnue. La peur et la responsabilité s’entremêlaient. Mathis savait qu’ils étaient sur une ligne fragile entre la vigilance et le désastre.

Tharah posa une main sur son épaule.

« On fait ça ensemble. On n’est pas seuls. »

Il hocha la tête, les yeux embués de larmes qu’il refusait de laisser couler. Il n’avait jamais ressenti un mélange aussi violent de peur et de détermination. Il devait protéger Leo, comprendre Elior, et survivre à cette spirale qui semblait vouloir les engloutir.

Puis, alors qu’ils fermaient les rideaux pour la nuit, Mathis sut qu’il n’y aurait aucun repos avant qu’ils n’aient trouvé Leo et compris les mouvements de la secte. La peur était une constante, le danger invisible, et la ville, sous ses façades charmantes, n’était plus qu’un labyrinthe inquiétant où chaque pas pouvait être le dernier.

La ville semblait avoir changé depuis ce matin-là. Les canaux et les ruelles d’Amsterdam, autrefois charmants, étaient devenus un piège invisible. Mathis, Tharah et Lina avançaient lentement, attentifs à chaque bruit, chaque mouvement. Le vent léger faisait bruisser les feuilles des arbres, mais leurs oreilles percevaient chaque froissement comme un avertissement. Les messages reçus plus tôt de Leo et de numéros inconnus tournaient en boucle dans l’esprit de Mathis, amplifiant son angoisse.

« Qu’est-ce qu’on fait en premier ? » demanda Lina, sa voix tremblante mais résolue. Elle avait sorti une carte annotée, où les quatre lieux suspects étaient marqués en rouge.

« On va commencer par la chapelle, » déclara Mathis après un moment de silence. « Les bougies… c’est trop récent pour que ce soit juste un vestige du passé. On doit vérifier s’il y a quelque chose. »

Tharah hocha la tête. Elle jeta un regard inquiet à Mathis, conscient que chaque décision pouvait être critique. Ils se glissèrent à travers les ruelles étroites, essayant de passer inaperçus. L’atmosphère était pesante, et chacun de leurs pas résonnait dans le silence de la ville.

La chapelle se dressait au sommet de la colline, ses pierres anciennes et ses vitraux colorés donnant l’impression d’un lieu sacré, mais pour eux, ce n’était plus que l’antichambre d’une menace invisible. Mathis s’arrêta, le souffle court, et examina la façade. Aucun mouvement. Seulement la porte entrouverte, comme pour les inviter à entrer.

« Vous restez derrière moi, » murmura-t-il, plus à lui-même qu’aux autres. Lina et Tharah acquiescèrent, et ils entrèrent lentement, la lumière tamisée par les vitraux projetant des ombres étranges sur le sol. Le parfum de la cire des bougies les saisit immédiatement.

Des traces récentes de cire étaient visibles sur le sol, menant vers l’autel. Mathis s’agenouilla, notant chaque signe, chaque détail. Il était clair que quelqu’un avait été là récemment. Son cœur battait à tout rompre.

Soudain, un craquement retentit derrière eux. Tharah et Lina sursautèrent. Mathis se retourna vivement, mais il n’y avait rien. Seulement l’ombre mouvante des vitraux et le vent qui s’engouffrait par la porte entrouverte. Mais le sentiment de surveillance s’intensifia. Quelqu’un était là, quelque part. Il le savait.

« On n’est pas seuls, » murmura Lina, plus pour se convaincre qu’autre chose.

Ils fouillèrent méthodiquement la chapelle, observant chaque recoin. Rien de tangible, mais les traces de cire étaient là, et une sensation d’angoisse persistante s’accrochait à eux. Mathis envoya un nouveau message à Leo, espérant obtenir un indice. La réponse ne vint pas. La peur se transformait peu à peu en obsession.

Ils se décidèrent à visiter le bâtiment désaffecté près du vieux moulin. Les murs portaient des graffiti qui ressemblaient à des symboles ésotériques, semblables à ceux qu’ils avaient déjà croisés lors de précédentes recherches. Lina fronça les sourcils en lisant les inscriptions. « Ces symboles… ils signifient qu’ils sont encore là, quelque part. »

Mathis sentit une sueur froide parcourir son dos. Chaque symbole semblait un avertissement, un rappel que le danger n’était jamais loin. Il s’approcha d’un mur, effleurant les traces de peinture fraîche. L’odeur de peinture et de poussière se mêlait à une atmosphère lourde, presque suffocante.

Ils continuèrent à inspecter les lieux, mais rien. Pas de Leo, pas d’Elior. Seulement les marques d’une présence qui les observait. Le silence pesait, oppressant, comme si chaque recoin pouvait abriter un piège. Mathis se demandait s’ils seraient capables de retrouver Leo avant qu’il ne soit trop tard.

De retour à l’auberge, ils décidèrent de planifier la suite. Mathis s’assit, les mains tremblantes, et ouvrit son carnet pour noter toutes les informations. « Quatre endroits… quatre pièges… et un Leo disparu. On doit réfléchir à une stratégie. »

Tharah s’assit à côté de lui. « On ne peut pas se permettre de foncer sans savoir où il est. On doit observer, collecter des indices, et éviter de nous faire repérer. »

Lina hocha la tête. « Et envoyer des messages à Leo dès qu’on a quelque chose. Mais prudence. »

Mathis relut tous les indices qu’ils avaient récoltés. Les entrepôts, la chapelle, le moulin et les maisons abandonnées. Tous des lieux où la secte avait été vue ou soupçonnée. Les messages reçus de Leo et de numéros inconnus étaient leur seul lien avec lui.

Cette nuit-là, le sommeil était impossible. Chaque ombre dans la chambre de l’auberge prenait une dimension inquiétante. Mathis sentait que quelqu’un les surveillait, qu’ils étaient suivis. Il passa des heures à réfléchir à chaque détail, chaque message, chaque symbole. Le vent sifflait à travers les fenêtres, et chaque craquement semblait être un avertissement.

Au petit matin, Mathis reçut un nouveau message de Leo :

"Ne cherchez pas ici. Soyez prudents. Quatre endroits sont des pièges. Il y a quelqu’un qui a décidé de se repentir… faites attention."

Mathis sentit son sang se glacer. Quelqu’un qui se repentait… qui pouvait être-ce ? Leo, Samy, Lisia ? La question tournait en boucle dans sa tête.

« Qui pourrait… ? » murmura-t-il, plus pour lui-même.

Tharah posa une main sur son épaule. « On ne sait pas encore. Mais on doit rester concentrés. On ne peut pas perdre Leo. »

Mathis hocha la tête. Il devait comprendre, protéger, agir. Les indices, les symboles, les messages cryptiques… tout était lié. Et quelque part, Leo était pris dans ce piège invisible.

Dans l’après-midi, ils décidèrent d’inspecter les maisons abandonnées du quartier Est. L’air était lourd, chaque pas résonnait dans les couloirs vides, chaque bruit semblait amplifié. Les fenêtres étaient brisées, les portes grinçaient sous le vent. Mathis sentit son cœur s’accélérer.

Ils se faufilèrent à l’intérieur, observant attentivement. Sur le sol, des traces de pas, mais pas récentes. Des bougies éteintes, des symboles gravés dans le bois des meubles. L’angoisse s’intensifiait à chaque pas. Il n’y avait personne, mais le sentiment d’être observé ne les quittait pas.

Mathis sortit son téléphone et envoya un dernier message à Leo pour la journée. Rien. Le silence pesant. La ville semblait dormir, mais pour eux, le danger était partout.

Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter les lieux, une silhouette passa derrière un mur effondré. Mathis retint son souffle. « Vous avez vu ça ? » murmura-t-il.

Tharah et Lina hochèrent la tête. Une présence invisible, une menace constante, qui les suivait sans qu’ils ne puissent l’identifier.

Ils retournèrent à l’auberge, épuisés, mais déterminés. Mathis nota chaque détail, chaque symbole, chaque trace. Les quatre lieux, les indices, les messages… tout devait être analysé pour élaborer une stratégie.

Cette nuit-là, le sommeil était de nouveau impossible. Mathis se tourna et retourna dans son lit, chaque ombre, chaque bruit, chaque souffle de vent devenant une menace. La peur d’être repérés par la secte, le danger pour Leo, Elior et eux-mêmes, pesait lourdement.

Le lendemain matin, ils planifièrent la visite du dernier lieu : l’entrepôt près du port. Mathis sentait l’angoisse monter, mais il savait qu’ils devaient être méthodiques. Chaque pas, chaque décision, chaque respiration devait être calculée.

Là-bas, l’angoisse était palpable. Les grandes portes de métal rouillé semblaient les défier de s’approcher. Mathis posa une main sur la poignée. Son cœur battait à tout rompre. Chaque craquement, chaque ombre, chaque reflet semblait appartenir à un œil invisible qui les surveillait.

Ils entrèrent lentement, le silence oppressant les enveloppant. Des caisses vides, des traces de pas anciennes, des bougies éteintes. Rien de vivant. Seulement le danger latent, invisible.

Mathis envoya un dernier message à Leo, espérant un indice. Pas de réponse. Le silence pesait, les laissant seuls avec l’angoisse, la peur, et l’urgence. Chaque seconde semblait étirer le temps, chaque mouvement pouvait être le dernier.

Ils décidèrent de quitter l’entrepôt et de retourner à l’auberge. Le chemin était lent, lourd, chaque pas renforçant l’impression d’être suivis. Les symboles, les indices, les messages… tout s’entremêlait dans un puzzle terrifiant.

À leur retour, Mathis se laissa tomber sur le lit, épuisé. Tharah et Lina s’installèrent à côté de lui. Le silence était leur seule compagnie, et l’angoisse persistait. Chaque ombre dans la chambre devenait un spectre, chaque souffle de vent une menace.

Ils savaient qu’ils n’avaient plus le droit à l’erreur. Leo était quelque part, pris dans les mains de la secte, et chaque indice, chaque symbole, chaque message était crucial. L’angoisse les consumait, mais ils savaient qu’ils devaient continuer, méthodiques, stratégiques, vigilants.

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