Chapitre 40
Le lendemain matin, la ville semblait paisible, mais Mathis savait que cette tranquillité n’était qu’une façade. Chaque canal, chaque ruelle, chaque reflet sur l’eau devenait une menace potentielle. Les images de Leo prisonnier, Elior attaché, et les bougies éteintes dans les lieux abandonnés hantaient son esprit. Il n’y avait plus de place pour l’erreur.
Tharah et Lina étaient déjà réveillées. Elles s’étaient installées autour de la table de l’auberge, cartes et notes éparpillées devant elles. Mathis les rejoignit, le regard déterminé, mais l’angoisse lisible sur son visage.
« On doit réfléchir à tout ce qu’on sait, » dit-il, en pointant les quatre lieux suspects sur la carte. « Chapelle, moulin, maisons abandonnées et entrepôt. Chaque endroit a été visité par la secte, chaque trace est un indice. On ne peut pas se permettre de passer à côté. »
Lina hocha la tête, les sourcils froncés. « Les messages de Leo… il nous a dit que certains endroits sont des pièges. On ne sait pas lesquels, mais on doit être prudents. »
Tharah ajouta : « Et si on les vérifie tous, méthodiquement ? Un par un, en observant chaque détail, chaque symbole, chaque trace. On doit comprendre leur logique. »
Mathis acquiesça. Il sortit son carnet et commença à organiser les informations, classant les indices par lieu et par chronologie. Chaque message reçu, chaque symbole trouvé, chaque bougie éteinte ou trace de cire était analysé. La tension était palpable. Chaque bruit dehors, chaque mouvement de la ville semblait annoncer une menace.
« Je pense qu’on devrait commencer par la chapelle, » dit Mathis après quelques minutes de silence, sa voix tremblante. « Les bougies… c’est trop récent pour que ce soit juste des restes du passé. On doit vérifier s’il y a quelque chose. »
Tharah et Lina hochèrent la tête. Elles se préparèrent à sortir, prenant soin de rester discrètes. La marche vers la chapelle était silencieuse, chaque pas mesuré. Le vent jouait avec leurs cheveux, mais chaque bruissement semblait amplifié dans l’esprit de Mathis. Il avait l’impression qu’un œil invisible les suivait, que quelqu’un connaissait chacun de leurs mouvements.
À l’intérieur de la chapelle, les bougies avaient été éteintes, mais les traces étaient claires. Mathis s’agenouilla, examinant chaque détail. Les symboles sur le sol, les empreintes de pas, l’odeur de cire… tout indiquait que la secte avait été là récemment. Le malaise s’intensifiait. Il envoya un message discret à Leo, espérant obtenir un indice. Rien. Le silence pesait.
Ils passèrent plusieurs heures à inspecter méthodiquement chaque coin, chaque recoin, sans rien trouver d’autre. Le sentiment d’être observés ne les quittait pas. Chaque ombre semblait bouger, chaque craquement résonner plus fort. Mathis sentait l’angoisse l’envahir.
« On ne peut pas rester là trop longtemps, » murmura Tharah. « On risque de se faire repérer. »
Ils quittèrent la chapelle et se dirigèrent vers le moulin. Là, les symboles sur les murs, les traces de peinture fraîche et les graffitis ésotériques confirmaient la présence récente de la secte. Lina s’approcha d’un symbole particulier, le doigt tremblant. « Ces signes… ils signifient qu’ils sont encore là, quelque part. »
Mathis sentit une sueur froide parcourir son dos. Chaque symbole, chaque trace, chaque message semblait être un avertissement, une menace. Il devait protéger Leo, mais aussi Elior, et lui-même. Le poids de la responsabilité l’écrasait.
Après plusieurs heures, ils rejoignirent l’entrepôt près du port. L’atmosphère était lourde, chaque bruit amplifié dans leurs oreilles. Les portes rouillées grinçaient sous le vent, les caisses vides semblaient les défier. Ils entrèrent lentement, le souffle court. Rien, seulement le silence, oppressant et angoissant.
Mathis envoya un nouveau message à Leo. Toujours rien. L’angoisse se mêlait à la frustration. Chaque indice analysé, chaque lieu exploré, chaque symbole déchiffré, et pourtant Leo restait introuvable. Le poids de l’inconnu les accablait.
De retour à l’auberge, Mathis s’effondra sur le lit. Tharah et Lina s’assirent à côté de lui, silencieuses. Le poids de la responsabilité, de la peur, et de l’angoisse était écrasant. Les indices ne menaient pas directement à Leo, et la secte semblait toujours un pas devant eux.
Cette nuit-là, le sommeil était impossible. Mathis restait éveillé, scrutant chaque ombre dans la chambre, chaque bruit dehors. L’impression d’être observé était omniprésente. Il repensait aux messages de Leo, aux indices collectés, et aux dangers imminents.
Le lendemain matin, ils décidèrent de planifier la suite. Mathis s’assit avec le carnet ouvert, relisant chaque détail, chaque symbole, chaque trace. Ils devaient élaborer une stratégie, anticiper chaque mouvement de la secte, et surtout, trouver Leo avant qu’il ne soit trop tard.
« On doit rester méthodiques, » dit Mathis, la voix tremblante mais déterminée. « Chaque indice compte. On ne peut pas se permettre de foncer tête baissée. »
Tharah et Lina acquiescèrent, le regard grave. Chacun savait que la moindre erreur pouvait coûter cher. Le danger était invisible mais omniprésent, et Leo était au centre de ce piège.
Ils décidèrent de se diviser en deux groupes pour couvrir plus de terrain, mais rester en communication constante. Mathis et Tharah iront inspecter la vieille chapelle et le moulin, tandis que Lina surveillera les maisons abandonnées et l’entrepôt, prête à donner l’alerte au moindre signe suspect.
La tension était palpable à chaque pas. Mathis sentait son cœur battre à tout rompre, chaque craquement de plancher ou souffle de vent devenant une menace. Les symboles, les indices, et les messages de Leo formaient un puzzle inquiétant, mais il devait rester concentré pour protéger ceux qu’il aimait.
Alors qu’ils s’approchaient de la chapelle, Mathis repensa aux derniers mots de Leo : quelqu’un s’était « repenti » et faisait maintenant partie de la secte. Qui ? Leo ? Samy ? Lisia ? La question le hantait, ajoutant à son angoisse.
À l’intérieur, la chapelle était silencieuse, presque oppressante. Les traces de bougies et les symboles sur le sol témoignaient d’une présence récente. Mathis avança lentement, chaque pas mesuré. Tharah le suivait de près, le regard inquiet mais déterminé.
Ils passèrent des heures à analyser les indices, les symboles, et les traces. Rien de vivant, mais le sentiment d’être observé ne les quittait pas. Chaque ombre, chaque reflet, chaque bruit devenait une menace.
Mathis envoya un message à Leo, priant pour une réponse. Toujours rien. Le silence, oppressant, les enveloppait. Ils devaient continuer, méthodiques, vigilants, mais le temps pressait. Chaque seconde pouvait être cruciale.
Alors qu’ils quittaient la chapelle pour se rendre au moulin, Mathis sentit une présence derrière eux. Il se retourna brusquement, mais il n’y avait rien. Seulement l’ombre des vitraux et le vent qui jouait avec les feuilles des arbres. Le sentiment d’être surveillé s’intensifiait.
La journée se termina sans incident majeur, mais la peur et l’angoisse pesaient lourdement sur eux. Mathis se coucha, le cœur battant, incapable de trouver le sommeil. Les ombres dans la chambre semblaient bouger, chaque craquement résonner dans son esprit. Leo était quelque part, pris dans le piège de la secte, et ils devaient agir avant qu’il ne soit trop tard.
Le lendemain matin, le ciel était gris, un voile lourd de nuages qui semblait refléter l’état d’esprit de Mathis. Depuis la veille, le silence inquiétant régnait partout, chaque coin de rue semblait suspect. Il se leva avant l’aube, le souffle court, et s’assura que Tharah et Lina étaient prêtes. La journée s’annonçait décisive : ils allaient explorer le dernier endroit qui n’avait pas encore été inspecté, un vieil entrepôt au bord de la ville, repéré grâce à plusieurs indices précédents.
« On doit être prudents, » murmura Mathis, en regardant ses deux amies. « Chaque pas, chaque bruit… il faut rester attentifs. »
Tharah hocha la tête, tandis que Lina serra son sac contre elle, le regard sombre. Le trajet jusqu’à l’entrepôt se fit dans un silence pesant. Chaque craquement sous leurs chaussures, chaque souffle de vent qui agitait les feuilles, semblait amplifier l’angoisse qui les rongeait. Mathis sentait un frisson constant parcourir son dos, l’impression d’être observé et suivi à chaque instant.
Arrivés à proximité de l’entrepôt, ils s’arrêtèrent derrière une haie. Mathis observa les fenêtres, toutes brisées et recouvertes de planches. L’endroit semblait vide, mais son instinct lui criait le contraire.
« Restez derrière moi, » murmura-t-il, tandis qu’il avançait prudemment vers la porte principale.
Tharah et Lina le suivirent, silencieuses, mais leurs yeux scrutaient chaque coin, chaque ombre. La tension était palpable. Chaque pas rapprochait leur cœur du précipice, et Mathis savait que n’importe quelle erreur pourrait être fatale.
Ils pénétrèrent dans l’entrepôt par une porte dérobée. À l’intérieur, l’obscurité était presque totale, seulement quelques rayons de lumière traversant les planches brisées. Mathis sortit sa lampe de poche et éclaira lentement l’espace. Des caisses empilées, des débris, et des traces de pas récents : quelqu’un avait été là, et récemment.
« Regardez, » murmura Lina en montrant une série de marques sur le sol. « Des symboles… comme ceux de la secte. »
Mathis sentit une boule se former dans son estomac. Chaque symbole, chaque trace, chaque indice avait toujours mené à quelque chose de sombre et de dangereux. Ils avançaient avec précaution, le silence seulement ponctué par leurs respirations et le crissement des planchers.
Soudain, un bruit métallique résonna derrière eux. Mathis se retourna brusquement, mais ne vit rien. Son cœur battait la chamade.
« On devrait… » commença Tharah, mais elle n’eut pas le temps de terminer.
Avant qu’ils puissent réagir, des ombres surgissaient de toutes parts. Des mains les attrapèrent, les bâillonnant rapidement, et Mathis sentit la terreur monter à son maximum. La surprise et la rapidité de l’attaque ne leur laissaient aucune chance. En un instant, ils étaient immobilisés, transportés à travers l’entrepôt, et la lumière de la lampe de poche disparut derrière eux.
Le temps semblait s’étirer alors qu’ils étaient poussés à genoux. Mathis sentit le métal froid d’une chaîne contre ses poignets. Les trois étaient encerclés, incapables de bouger. La panique s’empara de lui, mais il tenta de garder son calme pour Tharah et Lina.
« Ils… ils savent qu’on est là… » murmura Mathis, les yeux fixés sur les ombres indistinctes autour d’eux. « Ils savent pour Leo… ils savent tout… »
Une voix glaciale s’éleva dans l’obscurité. « Alors vous avez enfin compris que vous êtes dans notre domaine. »
Mathis sentit la peur se transformer en une colère glaciale. Ces gens, ces membres de la secte, ne pouvaient pas avoir le pouvoir sur lui, sur eux, pas tant qu’il respirait. Pourtant, l’angoisse revenait, irrésistible et suffocante.
Ils furent conduits dans une pièce à peine éclairée par quelques bougies. Le sol était froid, recouvert de poussière et de débris. Mathis sentit l’odeur métallique du sang et des bougies fondue. Des symboles tracés à la hâte sur le sol et les murs confirmaient ce qu’il redoutait : c’était bien un lieu de rituels.
« Pourquoi… ?» murmura Tharah, la voix tremblante, mais Mathis n’avait pas de réponse. Lui-même se répétait qu’il devait rester concentré, chercher une échappatoire, protéger ses amis, et surtout, trouver Leo.
Alors qu’ils étaient contraints de s’agenouiller, Mathis sentit les mains de Lina serrer les siennes, un lien silencieux dans la peur partagée. Il se tourna vers Tharah, qui lui renvoya un regard déterminé : ils étaient ensemble dans ce cauchemar, mais il devait garder espoir.
Les membres de la secte commencèrent à murmurer des paroles incompréhensibles, une incantation monotone et hypnotique. Mathis sentit la panique monter en lui, ses mains tremblaient dans les chaînes. Il devait agir, mais la peur paralysait chaque mouvement.
Puis, une erreur : l’un des assaillants, trop sûr de lui, fit tomber une bougie. Le bruit sec résonna dans l’entrepôt et Mathis sentit une opportunité. D’un mouvement rapide, il donna un coup de pied à la personne la plus proche, déséquilibrant son agresseur.
« Maintenant ! » cria-t-il à Tharah et Lina.
Ils profitèrent de l’instant de confusion. Mathis arracha ses chaînes et se précipita vers la sortie, aidant Tharah et Lina à se relever. Les couloirs étaient obscurs, chaque pas résonnant comme un avertissement. Derrière eux, des voix s’élevaient, mais ils couraient, chaque muscle en alerte, chaque respiration un effort pour survivre.
Enfin, la porte de l’entrepôt apparut. La lumière du jour les aveugla, mais elle était la bienvenue. Ils sortirent précipitamment, courant vers les ruelles étroites, se faufilant entre les bâtiments pour disparaître des yeux de la secte.
Mathis, essoufflé, sentit ses jambes fléchir. Il s’appuya contre un mur, le souffle court, le cœur battant à tout rompre. Tharah et Lina firent de même, essayant de reprendre leur souffle. La peur n’était pas partie : elle avait simplement été repoussée, mais leur survie venait de leur donner un nouvel espoir.
« On… on doit prévenir la police… » haleta Lina, toujours tremblante.
Mathis hocha la tête, les mains encore tremblantes. Il sortit son téléphone et envoya un message crypté à ses parents, décrivant sommairement ce qui venait de se passer, sans révéler l’emplacement exact. Il savait qu’ils comprendraient l’urgence et qu’ils ne devaient pas alerter la secte.
Pendant ce temps, l’impression d’être observé ne les quittait pas. Chaque ombre, chaque bruit autour d’eux semblait les traquer, les pousser à continuer de courir. Mais ils savaient qu’ils avaient survécu, et cela, pour Mathis, était un petit miracle dans cet enfer.
Alors qu’ils rejoignaient un endroit sûr, Mathis sentit une détermination nouvelle s’installer en lui. Ils devaient continuer, protéger Leo, protéger Elior, et surtout, déjouer la secte. Chaque indice, chaque symbole, chaque bougie éteinte, chaque menace, devait être analysé et transformé en avantage.
Il se tourna vers Tharah et Lina : « On ne peut pas s’arrêter. Leo est quelque part, et on va le retrouver. Peu importe ce qu’il faut. »
Tharah hocha la tête, la peur toujours présente dans ses yeux, mais une lueur de détermination apparaissait. Lina serra le poing : « On est ensemble. On ne laissera personne le toucher. »
Mathis, le souffle encore court, sentit que cette journée, malgré l’angoisse et la terreur, avait forgé leur lien. Ensemble, ils avaient survécu à l’impensable. Ensemble, ils allaient affronter la suite.
Mais au fond de son esprit, Mathis savait que cette victoire était temporaire. La secte était toujours là, Leo toujours introuvable, et les dangers beaucoup plus proches qu’ils ne pouvaient l’imaginer. La suite serait encore plus sombre, encore plus terrifiante. Et il devrait être prêt à tout.
La nuit tombait lourdement sur la campagne, étouffant chaque son, chaque souffle. Mathis, Tharah et Lina avaient réussi à se réfugier dans un bosquet après leur fuite de l’entrepôt, mais ils savaient que ce n’était qu’un répit. Chaque craquement de branche, chaque souffle de vent faisait battre leur cœur comme un tambour. L’air était épais, chargé d’angoisse, et le souvenir de l’entrepôt hantait encore Mathis.
« On doit continuer… mais doucement, » murmura Mathis, les yeux scrutant l’obscurité. « Chaque pas pourrait nous trahir… »
Ils avancèrent en silence, chaque muscle tendu, chaque pensée concentrée sur la survie. Mais ce qu’ils ignoraient, c’est que la secte les avait déjà repérés. Les membres étaient silencieux, presque spectres dans la nuit, suivant chacun de leurs mouvements, anticipant chaque décision.
Soudain, une lumière vive les aveugla, et avant qu’ils ne puissent réagir, des mains surgissaient de l’ombre. Un tissu opaque leur couvrit la tête, et un bâillon leur coupa la respiration. Mathis hurla, frappant dans le vide, mais ses cris furent étouffés par la toile. Il sentit les doigts froids de ses ravisseurs serrer ses bras, ses jambes. Le sol se déroba sous lui alors qu’ils étaient traînés vers un véhicule à moteur.
Le trajet fut un cauchemar silencieux. La seule chose que Mathis pouvait entendre était le battement frénétique de son cœur et le moteur monotone. Tharah et Lina étaient tout aussi impuissantes, leurs mains liées, leurs yeux écarquillés de peur. Chaque virage, chaque accélération, était une torture. Le monde extérieur disparaissait peu à peu, remplacé par la claustrophobie et l’angoisse.
Enfin, le véhicule s’arrêta. On les fit descendre brutalement. Mathis sentit ses pieds toucher un sol froid et irrégulier, puis une porte grinça, et ils furent poussés à l’intérieur. Le souffle coupé, ils essayèrent d’ouvrir les yeux sous la cagoule, mais l’obscurité totale les enveloppait.
« Attendez… » murmura une voix glaciale. « Ce n’est pas une sortie. »
Mathis sentit qu’ils étaient attachés, la corde serrant ses poignets et ses chevilles, immobilisant chaque mouvement. La peur le paralysa, mais il devait penser. Il sentit le bâillon être retiré, suffocant encore un peu, et ses yeux s’adaptèrent à la faible lumière d’une pièce faiblement éclairée par des bougies.
L’endroit était froid, presque antiseptique, mais avec des signes évidents d’un rituel. Des symboles gravés au sol, des bougies disposées en cercle, et cette odeur métallique qui lui rappelait l’entrepôt. Mathis sentit son estomac se nouer. Ils n’étaient plus dans un lieu quelconque : c’était un lieu de la secte.
« Où… où sommes-nous ? » murmura Tharah, la voix tremblante.
Mathis secoua la tête, incapable de répondre. La seule certitude qu’il avait, c’était que cette fois, ils ne pourraient pas s’échapper facilement. Chaque mouvement semblait surveillé, chaque souffle analysé. L’angoisse était palpable, comme un mur invisible qui les étouffait.
Puis une silhouette apparut dans l’ombre, haute, imposante, vêtue d’une robe noire. Mathis sentit un frisson glacial parcourir son dos. La voix de la personne résonna dans la pièce : « Enfin réunis… vous pensiez pouvoir fuir ? »
Mathis sentit la panique monter en lui. Les souvenirs des disparitions de Leo, Tim et Andrea lui revinrent en mémoire, et une terreur pure s’empara de lui : et si cette fois, ils n’avaient aucune chance ?
Tharah essaya de parler, mais sa voix trembla. Lina serra les dents, essayant de retenir les larmes. Mathis, lui, sentit une colère sourde se mélanger à la peur : il devait protéger ses amis, quoi qu’il en coûte.
Les membres de la secte s’approchèrent, disposant les trois captifs au centre de la pièce. Les chaînes étaient froides et rugueuses, mordant la peau, et chaque mouvement provoquait une douleur sourde. Mathis se rendit compte qu’ils étaient à la merci de ces inconnus, que toute tentative d’évasion immédiate serait inutile.
« Vous êtes jeunes, mais vous savez trop… » murmura l’un des assaillants. « Trop de curiosité est dangereux. »
Mathis sentit la gorge se nouer. Chaque mot, chaque geste des ravisseurs était une menace implicite. Il savait que la secte ne plaisantait jamais. Tout ce qu’ils avaient appris, chaque indice, chaque rumeur sur les rituels et les sacrifices, prenait maintenant un sens terrifiant.
La pièce restait silencieuse, hormis le crépitement des bougies. Les trois jeunes ne pouvaient que se regarder, cherchant un soutien silencieux dans les yeux des autres. Mathis sentit sa main chercher celle de Tharah, et Lina posa la sienne sur son bras. Ils étaient ensemble, mais cela ne dissipait pas la peur.
Une des figures s’avança et commença à tracer des symboles au sol. La lumière tremblante des bougies donnait une impression de mouvement sinistre, et Mathis sentit son estomac se retourner. Les symboles étaient familiers, mais cette fois, ils avaient un aspect plus sombre, presque rituel. Chaque geste semblait calculé pour impressionner, pour intimider.
« Vous comprenez maintenant », murmura une autre voix. « Tout acte a des conséquences. Tout choix est observé. »
Mathis sentit son corps se tendre, l’angoisse se transformant en une sensation physique, presque insupportable. Il se demanda comment Elior faisait face à tout cela, à tout ce qu’il avait enduré, à ces rituels, à la peur constante. Et une pensée le frappa : Elior était encore quelque part, et il devait le protéger.
Un bruit à l’extérieur fit sursauter Mathis. Il tenta de bouger, de voir ce qui se passait, mais les chaînes le retenaient fermement. Il entendit des murmures, des pas précipités, et une silhouette passa devant la porte, disparaissant aussi vite qu’elle était apparue. L’impression d’être observé, traqué, ne le quittait jamais.
Puis, brusquement, une voix qu’il reconnut le fit frissonner : « Mathis… »
Son cœur manqua un battement. Il savait que ce n’était pas Elior, mais la peur et l’angoisse amplifiaient chaque son, chaque respiration. La silhouette derrière lui s’approcha, et Mathis sentit la tension augmenter encore davantage.
Les membres de la secte commencèrent à parler entre eux dans un langage que Mathis ne comprenait pas, mais le ton était suffisant pour transmettre une menace implicite. Chaque mot semblait peser sur sa poitrine, et il sentit qu’il n’avait aucun contrôle.
Alors qu’ils étaient contraints de rester immobiles, Mathis sentit sa respiration s’accélérer. Les images des disparitions précédentes, des corps, des rituels, revenaient en boucle dans son esprit, et il sentit la panique monter, comme une vague prête à l’engloutir. Il devait rester calme, mais la peur était trop forte.
Il tourna la tête vers Tharah et Lina, cherchant du réconfort, mais il vit la même terreur dans leurs yeux. Leur lien était le seul point lumineux dans cet enfer, et il s’y accrocha comme une bouée.
Les minutes s’étirèrent, chaque seconde semblant durer une éternité. Mathis sentit une détermination nouvelle émerger : il devait trouver un moyen de sortir de là, de protéger ses amis, et de découvrir où se trouvait Elior. Peu importe la peur, peu importe la douleur, il ne pouvait pas abandonner.
La pièce restait silencieuse, les bougies projetant des ombres mouvantes sur les murs. Mathis sentit son esprit s’aiguiser, chaque détail, chaque mouvement des ravisseurs étant analysé, enregistré. Il savait qu’un instant d’inattention pourrait être fatal, et il ne se le permettrait pas.
Alors qu’il était concentré, une nouvelle silhouette entra dans la pièce, portant un objet couvert. Mathis sentit son estomac se nouer. Il savait que tout pouvait basculer à tout moment. L’angoisse était totale, étouffante, mais une lueur d’espoir persistait : tant qu’il respirait, tant qu’il pouvait réfléchir, il y avait une chance.
Et dans ce moment de silence, Mathis réalisa quelque chose : ils n’étaient pas seuls dans leur peur. Ils étaient ensemble, liés par le danger, mais aussi par le courage, la détermination et l’amitié. Et cette force, même minuscule, pourrait être leur seule issue pour survivre à l’ombre de la secte.

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