Texte 2 : Merci @Anna Soa@ : Extrait "La Bonne" Chapitre 7 - Fourmis

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Je mets les morceaux de sucre dans la bouteille vide. Ils fondent parce qu'il y a encore un petit peu d'eau, et je mets la bouteille sucrée sur l'herbe.
— Et maintenant on fait quoi ?
— On attend.
— On attend quoi ?
— On attend qu'elles rentrent dans la bouteille
— Mais qui rentre dans la bouteille ?
— Les fourmis ! Parfois t'es bête.
— Parfois toi t'es bête, comment je peux savoir que ça va rentrer dans la bouteille les fourmis, elles ont peut-être autre chose à faire que de rentrer dans ta bouteille
— Parce que j'ai mis du sucre dedans et qu'elles vont le sentir et rentrer dedans.
— Ah ok. Oh regarde, il y en a une qui rentre, et deux, et trois !

Et on n'arrive plus à les compter tellement il y en a plein qui marchent en faisant plusieurs queues leu leu à l'intérieur de la bouteille. C'est comme regarder les documentaires sur les animaux à la télé, mais en mieux parce que c'est la vrai vie.

(...)

Je m'allonge sur l'herbe pour regarder de plus près. Les fourmis sont au volant de leurs voitures et roulent à vive allure sur l'autoroute. Elles prennent la route des vacances et allument la station Fourmis FM qui donne les infos des embouteillages et des nouveaux points de ravitaillement. Elles s'arrêtent à la station service Evian pour prendre de l'essence de sucre et font une pause pour discuter et prendre un café à l'aire d'autoroute. Elles doivent se dépêcher si elles ne veulent pas être coincées dans les embouteillages. Parfois les voitures-fourmis se cognent entre elles, mais contrairement aux voitures-voitures, elles ne font pas d'accident. Elles s'arrêtent pour battre leurs antennes avant de repartir. Elles ne se crient jamais dessus comme les humains.

— Qu'est-ce que vous faîtes là ?

On sursaute et on se retourne, c'est le concierge de l'immeuble, Monsieur Dos Santos. Il lève les yeux vers le ciel et dit :

— N'importe quoi.

On part en courant et en criant comme si on avait fait une bêtise. Le concierge prend la bouteille, va vers le robinet et l'ouvre. Il vide ensuite la bouteille dans l'herbe avant de la mettre dans la poubelle et de repartir nettoyer les mégots dans la cour.

Julie rentre chez elle et moi aussi je rentre, mais chez moi. On mange nos petits pois saucisses devant le journal télé. Maman a aussi fait du rougail. Le présentateur a l'air triste.
— À la une de notre journal, des dizaines, peut-être même des centaines de victimes sont à déplorer lors de l'inondation de la station essence de sucre qui venait d'être inaugurée au pied d'un immeuble du 13e arrondissement de Paris. C'est une véritable tragédie pour toutes les fourmis. Notre envoyé spécial Anthony Fourmi se trouve actuellement sur les lieux du drame en compagnie d'une des victimes. Anthony Fourmi à vous l'antenne.

— Tout à fait Patrick, il s'agit là d'un drame indescriptible, mais que nous allons tout de même vous décrire en long, en large et en travers. Cet après-midi, une nouvelle station essence de sucre est apparue au bas d'un immeuble du 13e arrondissement de Paris, où je me trouve actuellement. Il semblerait qu'elle ait été déposée par deux petites géantes. L'événement a été accueilli avec joie par la population locale qui s'est précipitée vers cette station et a pu en profiter pendant quelques minutes. Quelques minutes avant le drame, comme va nous l'expliquer cette victime, qui était présente. Madame la victime, que s'est-il passé ?

— Nous étions en train de nous ravitailler en sucre dans la station avec mes frères et soeurs, quand tout a coup, une patte humaine géante nous a soulevés, j'ai pu m'extirper rapidement par la seule entrée de la station, mais mes frères et soeurs sont restés à l'intérieur. J'ai vu le géant déclencher l'inondation avec ses mains. J'ai vu... Désolée, je ne peux plus parler.

— Oui nous ressentons l'émotion des victimes devant cette tragédie qui peut nous arriver à toutes et à tous. Je vous rend l'antenne Patrick.

***

Extraits des commentaires reçus :

"J'ai relevé quelques petites choses dont tu feras ce que tu voudras, mais je trouve que le texte manque un peu de fluidité. Par exemple, pour l'une de mes annotations, nous sommes sur une scène où les deux fillettes courent par peur de se faire gronder, et brusquement, on rentre à nouveau dans leur délire imaginaire. Je ne te dis certainement pas de changer, mais juste qu'il manque une petite transition pour que ce changement de scène passe plus naturellement, et ne perde pas tes lecteurs =)"

"J'ai parfois un peu de mal aussi avec le passage entre réalité et imaginaire de Malala."

***

Je pense que vous avez compris l'intention de faire basculer le lecteur dans l'imaginaire. Pour moi la transition fonctionne et je souhaite garder basculement du monde réel vers l'imaginaire. Qu'en pensez-vous ?

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