Sans repère.

3 minutes de lecture


Raconté par Kate

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C’est une lumière aveuglante qui me fait ouvrir les yeux, lentement s’émerge du brouillard dans lequel j’étais. Je suis allongée sur un lit. Mon corps est groggy, j’ai mal partout, je suis ankylosée. Il m’est impossible de me mouvoir correctement, avec aisance, et pour cause, je suis attachée par les poignets et les chevilles aux barreaux du lit.

Ou suis-je ?

Que m’est-il arrivée ?

Depuis combien de temps suis-je ici ?

Pourquoi n’ai-je plus aucun souvenir, hormis des brides de flashs que je peine à assembler ?

Difficilement, je tourne la tête à droite puis à gauche. Je ne suis pas seule, au moins six autres femmes sont alitées dans cette pièce austère et froide. Ce sui me frappe, qui me percute, c’est la tenue de l’infirmière qui se tient au chevet de ma voisine. Elle date d’une époque révolue, tout comme le lit métallique sur lequel je suis allongée, tout comme le matériel médical qui me paraît sortir de l’âge de pierre.


Le blanc immaculé des murs et l’atmosphère pesante de cette pièce me font froid dans le dos. Une sensation bizarre s’empare de moi, une sensation qui ne me rassure pas surtout lorsque je m’aperçois que je suis intégralement nue sous le drap léger.


Au plus profond de moi, je ressens un sentiment étrange, celui de me sentir sale. J’ai l’intime conviction que j’ai fait l’objet d’attouchements sur mon féminité, que l’on a sondé mon intimité et cela contre ma volonté.


L’infirmière accrocha la feuille de suivi médical de ma voisine à la barrière du lit. Accompagné d’un homme en costume noir, aux cheveux gominés, au visage fermé, il dicte des consignes, semble décider de l’avenir de la malheureuse qui, tout comme moi, ne semble pas réaliser ce qui se passe.


Lorsque cet improbable duo s’est mis face à moi, une énorme boule au ventre me prît. Tétanisée, paralysée par la peur, par la situation, je me suis contentée de suivre leurs échanges, sans protester, sans intervenir.


- Patiente suivante je vous prie. Lança l’homme


- Femme de 35 ans sans anomalies particulières selon les premiers examens. Les résultats de la prise de sang ne révèlent aucun problème de santé. Les antigènes sont présents en nombre. On note l’absence de tout signe de maladie infectieuse ou de longue durée. Les organes génitaux sont excellents. L’utérus ne présente aucun trouble fonctionnel, les trompes sont parfaites, son vagin présente un hygiène parfaite. C’est un sujet intéressant et en parfaite adéquation avec les critères du centre.


- Depuis quand vous vous permettez de me soumettre une hypothétique destination pour les femelles, espèce de chienne. Retorqua costume noir.


- Pardonnez-moi gouverneur, je voulais juste souligner que le sujet, malgré son âge peut encore procréer et alimenter notre cause. Lança l’infirmière.


Offensé par l’audace et la ténacité de sa subalterne, l’homme qu’elle nomme gouverneur lui asséna une violente gifle en plein visage et tira sur la queue de cheval. La tête en arrière, elle laissa échapper ses larmes qui coulèrent sur ses joues.


- Ne vous avisez plus jamais d’exprimer vos opinions. Vous n’êtes rien ici, juste un instrument que nous utilisons. Alors fermer votre gueule de femelle, sinon je vous envoi dans le bordel le plus sordide et crasseux du pays vous faire remplir. Compris ?


- Oui gouverneur.


- Très bien. Injecter une dose de ZP 280 et vous préparez le sujet pour son transfert au bloc C sous l’identité d’Iris.


Excédé par le comportement, le gouverneur tourna les talons et prit congés en ruminant des insultes et en claquant violemment la porte de la salle de soin.


Tout en pleurnichant et en s’essuyant les yeux d’un revers de main, la jeune infirmière prépara l’injection et se pencha pour me souffler à l’oreille.


- Je suis vraiment désolée Iris. Accrochez-vous à la vie, à quelque chose qui vous donnera l’envie de vous battre et de survivre.


Je la regarde incrédule, ses yeux sont pleins de larmes de détresse, je mémorise son visage, je n’ose pas lui parler ni demander quoi que ce soit. Lentement je sens le produit se répandre dans mes veines, une lourde chaleur s’empare de moi. Ma vue se trouble, le visage de cette jeune-femme aux abois s’évapore doucement et je plonge dans un profond sommeil.


A suivre…

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