Rencontre Improbable

( Chapitre raconté par Anna).

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Ce jour là, je participais à une opération d’assistance sanitaire dans le secteur bravo pour le compte du groupe Zwaans, une unité d’assaut de la branche armée du mouvement.

Ordonné par le gouverneur Perkins, un homme brutal, sanguinaire et sans pitié, l’offensive avait un triple objectif. Neutraliser par la force un groupe d’opposant au mouvement, récupérer le secteur logistique pour en faire un centre de ravitaillement et mettre la main sur des civils en quête d’évasion.

Assise à côté du conducteur dans notre ambulance aux vitres blindées, j’assistais à une véritable scène de guerre avec toutes les horreurs imputables. Kidnapping de femmes et d’enfants, pillage, exécution, meurtre, j’étais médusée par cette vague de violence gratuite.

Lorsque la zone fut sous contrôle, j’ai reçu l’ordre d’intervenir. En qualité de coordinatrice des équipes de secours, j’ai dispatché mes binômes avec comme consigne de stabiliser et sauver ce qui pouvaient l’être.

La résistance des opposants fut héroïque. Les pertes étaient nombreuses des deux côtés. Les morts jonchaient le sol, les blessés agonissaient dans des marres de sang. Les cris de douleurs raisonnaient dans nos têtes, l’odeur du sang nous prenaient les tripes. Nous devions être partout à la fois.

Mon équipe au travail, je me suis avancée vers le centre du parking, à la recherche de victimes, lorsque j’ai entendu un râle, un gémissement, une plainte d’un blessé. Prudemment, je me suis approchée et il était là, allongé, agonisant, gisant dans une marre de sang.

Lorsque je me suis penchée sur cet homme, j’ai découvert une arme, un 9 mm juste à côté de lui. Une arme de service. Sans réfléchir, j’ai caché l’arme dans le fond de ma trousse médicale puis je me suis attelée à le diagnostiquer, à le stabiliser, avant de demander son évacuation par les airs, à destination du sanctuaire où je professe.

A mon arrivée au sanctuaire, Ilona, mon assistante, était occupée à essayer de sauver un blessé par balles dans un état critique arrivée avec la première rotation.

- Merde ! merde ! je suis en train de le perdre, il saigne de partout.

- Ilona, regarde le moniteur. Ton patient est mort. Viens m’aider à sauver celui-là.

Elle recouvrit d’un drap blanc le corps du défunt avant de m’apporter son aide. Ensemble, nous avons tout mis en œuvre pour stopper l’hémorragie et retirer avec succès les deux projectiles qu’il avait reçu.

Je m’apprêtais à mettre ses affaires dans un bac lorsque son portefeuille et un porte-carte sont tombés. En toute discrétion, j’ai ramassé le tout et j’ai ouvert.

- Oh merde !

- que se passe-t-il Anna ?

- Mon patient…

- Oui, ben quoi ton patient ?

- C’est un agent fédéral, un agent du F.B.I.

- Faut le signaler Anna.

- Si on fait ça, tu sais ce qui va lui arriver. Regarde si ton mort à des papiers sur lui.

Tout en fouillant la dépouille à la recherche d’un portefeuille, elle s’exclama.

- Anna ! Tu compte faire quoi ?

- Lui sauver la vie. Regarde si quelqu’un arrive, laisse moi faire et donne moi ce putain de portefeuille.

- Tu sais ce que nous risquons si jamais ils viennent à l’apprendre.

- J’en suis consciente Ilona. Fait le guet, le reste c’est mon affaire.

Sans perdre de temps, j’ai accroché une étiquette mortuaire au nom de Jack Miller sur le gros orteil du pied droit du patient d’Ilona. J’ai ensuite caché sous le matelas de mon patient son porte-carte et son portefeuille, puis déposé en évidence sur la table de chevet les papiers d’identité au nom de Randall Scott.

- Anna ! Anna ! lâche le bordel, il arrive.

J’ai juste eu le temps de me ressaisir avant que le gouverneur Murphy fasse son entrée dans la salle de soin.

A suivre…