15 ~ Alyssa

4 minutes de lecture

C'est une blague ? Alors ça veut dire que je suis rentrée chez moi pour rien ? Quand je sors de la voiture accompagnée de Louise, Maman et Henri portant Lou, je souffle. Je sais que j'ai évité le drame. Je n'aurais pas assumé le fait de devoir retourner à l'hôpital. Je décide de monter dans ma chambre le temps qu'Henri réanime Lou. Arrivée dans ma chambre, je me pose dans mon lit, en attendant de pouvoir descendre tranquillement. J'ai pour projet de retourner en ville ce soir, de toute façon, ma mère ne remarquera même pas mon absence. Une fois Lou réanimée, je redescends dans la cuisine afin de boire de l'eau et laver la vaisselle par la même occasion quand je tombe nez à nez avec Henri. J’aime beaucoup Henri. Il est très protecteur envers les gens qu’il apprécie et il se préoccupe un peu à moi. Il prend souvent le temps de me questionner sur mon état d’esprit et je l’en remercie.? Je sais qu'il veut bien faire et que ça partait d'une bonne intention, mais j'en ai ma dose que les gens me demandent sans cesse comment je vais ! Je remonte dans ma chambre laissant Henri planté dans la cuisine avec un air ahuri. Je prends bien soin de claquer la porte avant de prendre une veste dans mon armoire et de sortir par la fenêtre pour éviter les questions et surtout les remarques de ma mère. Une fois dans la rue, je longe la rue et me dirige vers le parc. Je sais que ce soir il y'a un potentiel risque de pluie alors je préfère me poser dans un endroit avec un abri même si la pluie ne me dérange pas. Je marche dans les rues éclairées par les réverbères, qui propagent une étrange lumière jaune, un peu comme à l'époque. J'aime beaucoup ce sentiment de liberté que je m'accorde le soir. Ce moment rien qu'à moi, où personne ne peut m'atteindre, où je me sens moi-même tout simplement ! C’est peut-être pathétique mais je suis une fille de la nuit si on peut le dire comme ça !

J'aperçois au loin, le parc plongé dans la demi-obscurité, mais des ombres se reflètent dans les jeux. Je n'y porte pas plus d'attention que ça et continue mon chemin jusqu'au banc, situé en face des jeux pour enfants. Nous ne sommes peut-être plus des enfants mais, principalement, ce sont nous qui les occupons ! Comme quoi, parfois, l'âge ne veut rien dire !

Avant je venais souvent jouer au parc avec ma meilleure amie quand les plus grands n'y étaient pas :

Flashback

— Je te paries un bonbon que tu n'es pas cap de monter tout là-haut ! me crie Eloïse en courant.

Ah bon, tu crois ça ? dis-je en souriant malicieusement.

Elle semble réfléchir un court instant avant de déclarer :

— Humm, oui j'en suis sûre même !

Face à ce défi, je m'élance dans les jeux dans le but de toucher le drapeau qui se situe tout en haut. Je vois aussi Eloïse me poursuivre. Nous faisons la course. Mais une chose qu'Eloïse sait : j'ai le vertige. Je continue à courir en prenant bien soin de ne pas regarder en bas, et surtout de ne pas donner de signe de faiblesse. J'escalade la pyramide avant de laisser tomber la récompense promise à la première personne qui toucherait le drapeau. Et j'ai la mauvaise idée de regarder en bas. Je vois la distance énorme de là où je me trouve et le sol, et c'est à ce moment- là que mon cerveau décide de ne plus avancer. Je vois Eloïse qui continue de grimper, avant de toucher le drapeau en criant haut et fort :

J'ai gagné Alyssa, j'ai le droit à un bonbon !

Elle se rend compte à mon visage que je viens de regarder le sol et descend à toute vitesse tout en faisant attention afin de me rejoindre.

Attends, je vais t'aider à descendre ! Bouge pas ! Inspire et expire tout doucement ! M’explique-t-elle avant de me donner la main pour descendre.

Une fois sur la terre ferme, elle me serra dans ses bras avant de me dire sérieusement :

Je serais toujours là pour toi quoiqu'il arrive ! Mais avant tout, dit-elle avec une petite touche de légèreté, j'ai quand même gagné un bonbon !

Elle court le ramasser :

— Je l'ai peut-être gagné, mais je crois que tu le mérite mieux que moi !

Fin du Flashback

Je souris face à ce souvenir qui refait surface. J'avoue qu'elle me manque beaucoup et que je n'ai plus aucune nouvelles d'elle. Je sais que je pourrais l'appeler, mais je pense que si elle ne l'a pas fait, c'est que je n'ai sûrement plus d'importance pour elle . . . Je chasse cette pensée de ma tête et me concentre sur l'instant présent.

J'observe les alentours du parc où des ombres se baladent. Je vois aussi des couples qui se dirigent vers la plage, sûrement pour une balade ! D'autres se baladent toujours dans les jeux, mais je n'y prête toujours pas attention, probablement des enfants qui se prennent pour des ados à jouer tard le soir. Il y'en a beaucoup en ce moment. Je reçois plusieurs messages de mes sœurs qui me demandent où je me trouve mais je ne leur réponds pas. Je sais que si je leur dis, elles viendront me chercher et je ne pourrais plus sortir, or, j'ai besoin de ces sorties sans ça, j'explose . . . Pour vraiment être tranquille, j'éteins complètement mon portable et inspire un bon coup avant d'expirer et de rouvrir les yeux et de voir Aaron.

A suivre !

Justin.&

Annotations

Vous aimez lire juju_838 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0